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    CHATEAU DE FONTAINE HENRY

     

     

    Le château de Fontaine-Henry est un château Renaissance,

    situé dans la commune de Fontaine-Henry, dans le département français du Calvados, en région Basse-Normandie.

    Le château de Fontaine-Henry est classé monument historique depuis 1924.

     

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    Histoire 

    Le château de Fontaine-Henry appartient à la même famille depuis environ dix siècles sans avoir jamais été vendu.

     

    Néanmoins, plusieurs noms s’y sont succédé, car il a à plusieurs reprises été transmis par des femmes.

     

    Les familles de Tilly, d’Harcourt, de Morais, Boutier de Château d'Assy, de Montécler, de Marguerie, de Carbonnel, de Cornulier et d’Oilliamson l’ont donc tour à tour possédé par voie d’héritage.

    Il existait à cet emplacement une forteresse dès le début du XIe siècle.

     

    La famille de Tilly l’a remplacée entre 1200 et 1220 par un nouveau château.

     

    De cette époque subsistent notamment la chapelle et des salles voûtées qui formaient autrefois le rez-de-chaussée du bâtiment d’habitation.

     

    Ces deux éléments donnent la mesure de l’ampleur et de l’importance de ce château au Moyen Âge.

    En 1374 Jeanne de Tilly épousa Philippe d'Harcourt et lui apporta en dot, entre autres, cette seigneurie.

    C’est la famille d’Harcourt qui entrepris de reconstruire le château après la guerre de Cent Ans.

     

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    http://www.photoscalvados.com/v/Patrimoine/Chateaux+et+

    Manoirs/Fontaine+henry/Chateau+Fontaine+Henry+07.jpg.html

    Les travaux s’étalèrent sur pratiquement un siècle, entre la fin du XVe siècle et les années 1560.

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    Fontaine-Henry est située dans la plaine de Caen entre Caen et

    Courseulles-sur-Mer.

     

    Le Douet traverse la commune au milieu d'un vallon en contrebas du plateau calcaire.

     

    Hormis le clocher de l'église, le village est ainsi quasiment invisible vu des champs de blé alentour.

     

    Une autre curiosité locale est la présence de grottes creusées dans le calcaire à usage de carrières de pierre qui servent aujourd'hui de champignonnières

      

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    Architecture 

    Sur sa façade ouest du château de Fontaine-Henry on peut voir les différents styles employés, qui reflètent l’évolution de l’architecture en Normandie et en France.

    Le premier gothique très simple est en effet rapidement remplacé par le gothique flamboyant, puis par la première Renaissance française.

     

    Mais l’élément le plus curieux du château se trouve à gauche de cette façade.

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    On peut en effet remarquer une superposition de colonnes, qu’une inscription date précisément de 1537, ce qui semble être remarquablement précoce pour une telle réalisation.

    De plus de 15 mètres de haut, le toit qui surmonte ce bâtiment, est considéré comme le plus haut de France.

     

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    Ce château, œuvre de Jean d'Harcourt, seigneur de Fontaine-le-Henri et de son fils Pierre d'Harcourt, baron de Briouze, fut remanié aux XVIIIe et XIXe siècles sur sa façade est.

    Il est aujourd’hui entouré d’un parc à l’anglaise, classé monument historique en 1959.

    Le château, entièrement meublé, et toujours habité, abrite une remarquable collection de tableaux constituée durant la Révolution.

    Des peintures de Nicolas Mignard, Rubens, Corrège ou Titien ornent les murs des salons

     

    http://fontaine-henry.wix.com/chateaufontainehenry
    ADRESSE
    Château de Fontaine-Henry

    3 Pl du Château

    14610 FONTAINE-HENRY

    Sources WIKIPEDIA 

    photos google


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  • Caen   (14)
    Les Templiers dans le bailliage de Caen
     
     
    Département: Calvados, Arrondissement et Canton: Caen - 14

     
     
    Les aléas de l'histoire font que bien des aspects de la vie des maisons du Temple en Occident nous échappent à jamais.
     
    L'étude des hommes qui se succédèrent deux siècles durant dans ces commanderies est un sujet des plus obscurs, du moins jusqu'aux abords du XIVe siècle.
     
    En effet, par une paradoxale et cruelle ironie du sort, il aura fallu attendre les tristes circonstances de « l'affaire des Templiers » et la mort programmée de l'Ordre pour que ses derniers membres quittent, pour leur malheur, le paisible anonymat dont jouissaient leurs prédécesseurs.

    Les cinq établissements du Temple installés dans les limites du bailliage de Caen, à savoir:
     

    BaugyBien du Temple à Baugy
    : Commune de Planquery, Calvados, arrondissement Bayeux, canton Balleroy
     
     
     

    : Commune de Vassy, Calvados, arrondissement Vire, chef-lieux de canton
     

    Bretteville-le-RabetBien du Temple à Bretteville-le-Rabet
    : Calvados, arrondissement Caen, canton Bretteville-sur-Laize
     
     

    VoymerBien du Temple à Voymer
    : Commune de Fontaine-le-Pin, Calvados, arrondissement Caen,
    canton Bretteville-sur-Laize
     
     
    Bien du Temple à Louvigny
    : Commune de Ferrière-la-Verrerie, Orne, arrondissement Alençon, canton Courtomer
    Bien du Temple à Fresneaux
     

    : Commune d'Aunou-sur-Orne, Orne, arrondissement Alençon, canton Sées

    — La petite maison de Louvigny, dépendant de celle de Fresneaux, ne déroge pas sur ce sujet à la règle générale.

    Les noms de Templiers relevés dans les actes concernant ces commanderies sont fort rares pour les XIIe et XIIIe siècles.
     
    Ainsi peut-on citer à titre d'exemple frère Guillaume Oeil-de-Boeuf maître de la milice du Temple « en deçà de la mer »
     
    (Frater Oculus Bovis, militiae Templi citra mare magister humilis)
     
    - c'est-à-dire en Occident - qui, à Noël 1206, concéda au chapitre de Bayeux une portion de dîme à Carcagny appartenant précédemment à la maison de Baugy.

    En juin 1226, c'est frère Guillaume Aquila, précepteur des maisons du Temple en Normandie, (Fratrem Willelmum Aquila, preceptorem domorum templi in Normannia) qui apparaît dans une affaire opposant l'abbaye d'Aunay à la maison du Temple de Courval,
     
    au sujet de deux gerbes de dîme à Vassy.

    On peut encore évoquer frère Robert Paiart, exerçant la même fonction (Frater Robertus Paiart, preceptor milicie templi in Normannia), qui est cité à plusieurs reprises entre 1258 et 1261, d'abord dans le différend opposant de nouveau
     
    l'abbaye d'Aunay à la maison de Courval, puis dans celui qui opposa le prieuré du Plessis-Grimoult aux maisons de Baugy et Bretteville-le-Rabet.

    Il faut cependant remarquer que tous ces personnages sont des dignitaires de l'Ordre, intervenant occasionnellement dans des affaires d'importance impliquant le patrimoine ou mettant en jeu des sommes d'argent conséquentes.
     
    Des simples frères demeurant alors dans les  dites maisons du bailliage de Caen, nous ne savons rien, à une exception près: dans une charte non datée, mais attribuable au milieu ou à la seconde moitié du XIIe siècle, confirmant le don des dîmes de la paroisse de Bretteville-le-Rabet au prieuré du Plessis-Grimoult, apparaît en tant que témoin un certain Ranulf templier.
     
    On peut logiquement supposer que ce Ranulf était alors précepteur de la commanderie de Bretteville-le-Rabet.

    Pour les XIIe et XIIIe siècles, notre information se limite donc à quelques noms et quelques titres, sans autres éléments pour esquisser une biographie, même sommaire.
     
    Pour accéder à un niveau supérieur de connaissance sur les frères du Temple, il faut attendre le début de l'affaire des Templiers.

    Le procès de l'Ordre du Temple qui dura plusieurs années a donné naissance, ne serait-ce que pour le royaume de France, à une documentation qui devait être considérable à l'origine.
     
    Même si celle-ci a connu d'innombrables pertes, elle n'en demeure pas moins importante, quoiqu'assez inégale selon les endroits concernés.
     
    De ce point de vue, les maisons du bailliage de Caen sont particulièrement bien servies puisque plusieurs sources documentaires sont encore existantes, cas assez exceptionnel en soi.
     
    En ce qui concerne les frères résidant dans ces commanderies, trois documents peuvent nous fournir des informations. Ce sont, en suivant l'ordre chronologique:

    — Les inventaires de mise sous séquestre des biens des commanderies du bailliage de Caen effectués par les officiers royaux le vendredi 13 octobre 1307, le jour même de l'arrestation des Templiers.

    — Le procès-verbal de l'interrogatoire des Templiers de ce même bailliage, mené à Caen les 28 et 29 octobre 1307 par les commissaires de l'Inquisiteur de France.

    — Les procès-verbaux de l'enquête de la commission pontificale qui s'est déroulée à Paris du 8 août 1309 au 5 juin 1311 (J. Michelet).

    Des trois sources utilisées, c'est sans conteste le procès-verbal de l'interrogatoire de Caen qui est le plus précieux.
     
    Nous ne souhaitons pas nous appesantir plus que nécessaire sur la première partie du procès-verbal qui relate les conditions dans lesquelles se déroula l'interrogatoire et reprend les charges qui pesaient sur l'Ordre.
     
    Les Templiers sont accusés d'être hérétiques et idolâtres — entre autres, de renier le Christ, de cracher sur la croix lors des réceptions et d'adorer des idoles — et d'avoir des pratiques obscènes et homosexuelles.

    Après avoir commencé par nier, les treize Templiers du bailliage de Caen avouèrent finalement les crimes imputés à l'Ordre.
     
    Le chevalier Gautier de Bullens contesta toutefois certaines accusations telles que celles portant sur « l'ydole fait afforme d'une teste d'omme » ou sur le sacrement de l'hostie.
     
    Seul le frère Guy Pesnee interrogé le samedi 28 octobre nia toutes ces accusations et persista dans ses dénégations après avoir subi la torture; il n'avoua que le lendemain.

    Au-delà de ces soi-disant aveux, l'interrogatoire de Caen apporte énormément à qui s'intéresse aux Templiers.
     
    En premier lieu, il nous fournit une liste complète des frères de l'Ordre résidant alors dans les cinq établissements du bailliage:
     
    ils étaient treize en tout et pour tout.
     
    Ce sont, en suivant l'ordre adopté par le procès-verbal:
     
     

    Le chevalier Gautier de Bullens, de la maison de Voymer,
    — Matieu Renaut, commandeur de Bretteville-le-Rabet,
    Etienne de Noefcastel, commandeur de Courval,
    — Giefroi Hervieu de Bretteville,
    — Jehan Challet, de Bretteville,
    — Guillaume le Raure, de Baugy,
    — Richard Bellenguel de Courval,
    — Guillain Tone, de Courval,
    — Henri de Rothours, de Voymer,
    — Aubin Lenglois, commandeur de Baugy,
    — Christofle de Loviers, de Voymer,
    — Raoul de Perrousel, de Baugy,
    — Guy Pesnee, de Louvigny.

    Les autres renseignements portent sur le statut dans l'Ordre de chacun d'entre eux - chevalier, sergent ou prêtre -, le diocèse d'origine, le lieu de réception ainsi que l'identité du frère qui y procéda, et le nombre d'années passées dans l'Ordre.
     
    Ces informations ont servi de base à l'élaboration de notices biographiques, qui ont été présentées sous forme d'un tableau de synthèse.
     
    Ces données ont pu être vérifiées et complétées ponctuellement par confrontation avec les deux autres sources citées précédemment.

    A l'issue de la lecture de ces notices, un commentaire s'impose.
     
    La première remarque qui se dégage concerne les effectifs des maisons du Temple: ceux-ci paraissent très faibles.
     
    On compte, en effet, treize Templiers en tout et pour tout, répartis dans nos cinq établissements.
     
    Le frère Guy Pesnee demeurait seul à Louvigny, petite dépendance de la maison de Fresneaux et les autres commanderies abritaient chacune trois frères, même celle de Bretteville-le-Rabet qui occupait pourtant, semble-t-il, le deuxième rang des commanderies normandes après Saint-Etienne-de-Renneville.

    Cette modicité des effectifs ne signifie pas cependant que les biens de l'Ordre étaient sous gérés car chaque établissement abritait une domesticité fort importante, comme en témoignent les inventaires établis le 13 octobre 1307.

    A Baugy, du chapelain au gardien des oies, la maisonnée regroupait vingt-sept personnes en plus des trois frères et les maisons de Bretteville et de Courval comptaient au moins treize domestiques chacune.

    La remarque suivante porte sur le caractère local du recrutement:
    Les frères de nos commanderies étaient très majoritairement originaires de Normandie, neuf sur treize plus précisément (soit 70 %).

    — Matieu Renaut,
    — Henri de Rothours,
    — Aubin Lenglois et
    — Chritofle de Loviers.

    Tous quatre originaires du diocèse d'Evreux, furent reçus dans la chapelle de Renneville, maison principale de la préceptorie de Normandie, de même qu'Etienne de Noefcastel, Richard Bellenguel et Guy Pesnee, venant, eux, du diocèse de Rouen.

    Quant à Giefroi Hervieu et Guillain Tone, originaires du diocèse de Bayeux, ils furent, pour leur part, reçus à Bretteville.

    A la fin du XIIIe et au début du XIVe siècle, les réceptions ne semblent plus se dérouler ailleurs que dans ces deux commanderies, alors que la préceptorie de Normandie compte environ douze établissements.

    L'indication du nombre d'années passées dans l'Ordre par chacun de nos Templiers permet par déduction de connaître l'année de la réception, mais nous n'avons qu'une seule indication de date précise: le témoignage de Mathieu de Cresson Essart (J. Michelet, Procès des Templiers) nous apprend que Gautier de Bullens fut reçu à Paris le die martis post festum apostolorum Pétri et Pauli (le 29 juin 1294).

    Nous connaissons en outre les dates de réception de quelques autres Templiers d'origine normande: furent reçus à Renneville:
    — Guillaume Bonchel, circa instans festum Nativitatis beati Johannis Baptiste, erunt XII anni vel circa (24 juin 1299),
    — Pierre Agate, neveu de Philippe Agate, in vigilia Symonis et Jude apostolorum, fuerunt decem anni vel circa (28 octobre 1301),
    — Raoul Louvet, fuerat [in ordine] nisi per llllor menses ante captionem eorum (juin 1307),
    — Thomas Quentin, reçu lui à Bretteville, circa instans festum beati Johannes, erunt X anni vel circa (30 juin 1301).
    — Les indications sont peu nombreuses, mais il semble tout de même que juin soit un moment privilégié.
    (Le Procès des Templiers, tome 2, pages 26-28, et pages 191-198, tome 1, pages 554-556).

    Le privilège de recevoir les postulants revenait le plus souvent à un dignitaire de l'Ordre, généralement au précepteur de la province: à Renneville, deux frères furent reçus par Girart de Villers, maître de France. (Le Procès-verbal de Caen cite également un « Richard de Villers »: il faut y voir une confusion de prénoms. Consulter E.G. LEONARD, Gallicarum militiae templi domorum, Introduction au cartulaire manuscrit du Temple (1150-1317) constitué par le marquis d'Albon, suivie d'un tableau des maisons françaises du Temple et de leurs précepteurs, Paris, Librairie Champion, 1930, page 115).

    Mais la majorité le fut par frère Philippe Agate, qui exerça successivement, ou conjointement, les fonctions de commandeur de Renneville, de précepteur de Normandie, puis en 1307, de commandeur de Sainte-Vaubourg.
    (Sur Philippe Agate, voir Introduction au cartulaire manuscrit du Temple..., pages 116, 118 et 119)

    La plupart des Templiers du bailliage de Caen n'avaient donc jamais quitté leur région d'origine, voire la commanderie où ils avaient été reçus. Aubin Langlois, reçu à Renneville vers l'année 1283 était déjà commandeur de Baugy vers 1299 (J. Michelet, Procès des Templiers);
    Mathieu Renaut, reçu, lui, à Bretteville-le-Rabet aux environs de 1297, y était toujours vers 1301 (J. Michelet, Procès des Templiers); quand il assista à la réception de Thomas Quentin et, en 1307, il était commandeur de la maison.

    Cette stabilité des effectifs était de fait nécessaire à une gestion efficace du patrimoine de l'Ordre, qui se constituait principalement de grosses exploitations agricoles.

    Nos Templiers normands n'étaient assurément pas des guerriers attendant un départ de plus en plus hypothétique pour la Terre Sainte, mais d'efficaces administrateurs.

    Cette transition nous amène au point suivant concernant le statut des frères de nos commanderies.
     
    En effet, à l'encontre de l'image bien implantée dans l'inconscient collectif qui représente le Templier comme un chevalier vêtu d'un manteau blanc frappé d'une croix vermeille, chevauchant en armes et toujours prêts à combattre, on constate que la très grande majorité des frères du Temple sont des sergents.
     
    Parmi nos treize Templiers, seul Gautier de Bullens se dit chevalier: tous les autres sont frères sergents !

    Michel Miguet qui a pu recenser vingt-cinq Templiers pour toute la préceptorie de Normandie au début du XIVe siècle aboutit aux mêmes constatations en comptant pour sa part vingt-deux frères sergents, soit 88 % de l'effectif, deux chevaliers, soit 8 %, et un seul prêtre, soit 4 %.
     
    De même, l'étude des dépositions des Templiers des diocèses de Clermont et de Limoges a donné des résultats équivalents: sur un effectif de soixante-six, on a trouvé cinquante frères sergents (75,8 %), neuf chevaliers (13,6 %)
    et sept prêtres (10,6 %).
     
    Les frères chapelains sont encore moins nombreux que les chevaliers.

    De fait, l'Ordre avait souvent recours au recrutement extérieur pour desservir ses chapelles: les inventaires des maisons du bailliage de Caen
    signalent que le 13 octobre 1307 le chapelain de la commanderie de Baugy était Monseigneur Guillaume Duredent et celui de Bretteville Monseigneur Guillebert.
     
    A Courval, on signale également un chapelain mais sans le nommer.
     
    Aucun de ces trois hommes n'était frère du Temple et ils ne furent nullement inquiétés le jour de l'arrestation.
     
    Quant au faible effectif de chevaliers, il s'explique en partie par la disparition d'un grand nombre de combattants au Proche-Orient dans les années qui précédèrent la perte du Royaume latin de Jérusalem, mais il est aussi le reflet d'une désaffection certaine de l'aristocratie pour l'idée de croisade en général et l'Ordre du Temple, de plus en plus critiqué, en particulier.

    Les historiens du Temple voient dans la faiblesse du recrutement d'origine aristocratique une des causes du déclin de l'Ordre, tant au niveau spirituel qu'intellectuel, car les frères sergents remplaçaient de plus en plus fréquemment les chevaliers à la tête des commanderies et même des préceptories.
     
    Nous avons pu constater pour notre part que Matieu Renaut, Etienne de Noefcastel et Aubin Lenglois, commandeurs respectifs des maisons de Baugy, Bretteville et Courval étaient effectivement frères sergents, et que le chevalier Gautier de Bullens, pour sa part, n'était pas commandeur: le procès verbal des interrogatoires de Caen le désigne comme « compaignon de la maison deu Temple de Vaymer. »
     
    Il est par ailleurs établi que Philippe Agate, dignitaire de l'Ordre évoqué précédemment, était lui-même frère sergent.

    Pour autant, faut-il en déduire que l'ordre était irrémédiablement en crise ?
    Nous n'avons somme toute que peu de renseignements sur les époques antérieures et donc peu de points de comparaison.
     
    Après tout, les commanderies d'Occident n'avaient rien de commun avec les « casernes » du front, regroupant plusieurs dizaines voire plusieurs centaines de combattants.
    Dans les premières, les frères étaient en petit nombre et ils ne menaient sûrement pas d'activités guerrières.

    On peut légitimement penser qu'en Occident on avait le plus souvent affaire, en dehors des chapelains, à des frères sergents plutôt qu'à des chevaliers.
    Les frères ayant des dispositions pour le combat étaient envoyés rapidement en Terre sainte, surtout dans les années qui précèdent sa perte définitive, tandis que ceux qui présentaient des dispositions pour la gestion du patrimoine restaient sur place.

    La perte de la Terre Sainte en 1291 et le repli sur Chypre ou l'Occident n'a peut-être pas eu une si grande incidence sur l'organisation des maisons rurales.
     
    De plus, jusqu'à ses dernières années d'existence, l'Ordre du Temple attirait encore des vocations, même si elles étaient relativement peu nombreuses.
     
    Sept membres de notre groupe de Templiers, soit la majorité, avaient été reçus dans l'Ordre après 1291, dont trois après 1300:
    ce sont les frères Giefroi Hervieu, Guillain Tone et Guy Pesnee.
     
    Si l'aristocratie boudait l'Ordre du Temple, ce n'était certes pas le cas de toutes les classes de la société !

    Qu'advint-il des Templiers de Caen après l'interrogatoire des 28 et 29 octobre 1307 ?
    Pour répondre à cette question, nous avons fait appel à un second document: le texte de l'enquête de la commission pontificale.

    La mission de cette commission était de convoquer tous les témoins aptes à déposer contradictoirement sur l'ordre du Temple, en sa faveur ou contre lui, de les interroger et de tenir un procès-verbal de ces dépositions.
     
    Elle devait siéger dans les limites de la province ecclésiastique de Sens où la plupart des Templiers se trouvaient incarcérés.
     
    De fait, elle se tint à Paris, capitale du royaume, dont l'évêché dépendait de la métropole sénonaise.
     
    Les travaux de la commission durèrent d'août 1309 à juin 1311.
    Environ 550 témoins, la plupart amenés de province, se présentèrent et la majorité d'entre eux voulaient défendre l'Ordre.
     
    Finalement deux cent trente-et-un témoins furent entendus par les commissaires du 11 avril 1310 au 5 juin 1311, date de clôture de l'enquête.

    L'exemplaire original sur parchemin du procès-verbal fut transmis au Pape en vue de la préparation du concile de Vienne et la copie sur papier, conservée à Paris, finit par aboutir en 1793 à la Bibliothèque nationale.
    Entre 1841 et 1851, ce texte a fait l'objet d'une publication intégrale par Michelet sous le titre de Procès des Templiers.
     

    Cette édition demeure le document de travail de référence pour qui s'intéresse à la question, bien que la publication, préparée un peu hâtivement, ne soit pas irréprochable dans le détail.
     
    Le texte n'a pas été annoté et aucune table des matières n'a été dressée; par contre, un index des noms de lieux et de personnes a été établi, ce qui peut s'avérer pratique.
     
    Ajoutons que le procès-verbal était rédigé, comme il se doit, en latin, ce qui peut poser problème à la nouvelle génération d'historiens dont la formation présente généralement quelques lacunes en la matière.

    Pour se repérer, il semble donc indispensable d'avoir recours à l'excellent ouvrage de Raymond Oursel qui traduit et commente de longs passages du texte et qui donne, dans sa table des matières, les concordances avec les pages de l'édition Michelet.

    Cette longue mise au point avait pour but de signaler les difficultés qui se sont présentées quand il s'est agi de retrouver la trace des treize Templiers du bailliage de Caen dans ce texte, ô combien rébarbatif.
     
    Et finalement, c'est grâce à l'utilisation de l'index que nous avons repéré laborieusement cinq passages où il est fait mention de ces derniers.

    Le 26 février 1310, cinquante-huit Templiers amenés de Gisors comparurent devant la commission pontificale; parmi eux se trouvaient assurément onze, probablement douze, des treize Templiers de Caen.
     
    Tous acceptèrent de défendre l'Ordre.
     
    Ce sont: Galtherus de Bullens, chevalier, du diocèse d'Amiens:
    — Stephanus de Novocastello, Ricardus Berlengue et Guido de Panaia, du diocèse de Rouen,
    — Anricus des Recors, Matheus Renaudi, Audinus Anglici et
    Christophorus de Locaveris, du diocèse d'Evreux,
     

    — Gilanus Toe et Guaufredus Cruci, du diocèse de Bayeux,
    — Johannes Barbonna, du diocèse de Troyes et
    — Radulphus de Perosello, du diocèse d'Amiens.

    L'identification n'allait pas de soi car ces noms diffèrent assez sensiblement de la graphie utilisée dans le procès-verbal de l'interrogatoire de Caen.
     
    La plupart des différences sont imputables à des latinisations plus ou moins approximatives, mais on note également des erreurs de prénoms assez fréquentes, ainsi qu'une erreur de transcription moderne (cruci pour ervei) qui n'aura pas échappé aux personnes ayant quelques notions de paléographie.
     
    Avec de la patience et un peu d'imagination, on peut, par recoupement d'informations, s'assurer de l'identification.

    Le 28 mars 1310, les commissaires firent comparaître l'ensemble des Templiers qui acceptaient de défendre l'Ordre, afin qu'ils choisissent parmi eux des procureurs. Parmi les cinq-cent-cinquante Templiers présents, ou environ, nous relevons à nouveau la présence de dix de nos Templiers.

    Entre les deux séances, Jehan Challet et Christophe de Loviers ont quitté notre horizon, tout comme Guillaume le Raure a disparu entre Caen et Paris.
     
     
    Qu'est-il advenu des ces derniers ?
     

    Ont-ils finalement renoncé à défendre l'Ordre, se sont-ils enfuis, ou bien sont-ils décédés ?

    Cette dernière hypothèse est malheureusement la plus vraisemblable: lors des interrogatoires, plusieurs frères se plaignirent aux commissaires des conditions d'incarcération ainsi que des mauvais traitements qu'ils avaient subis.
     
    Depuis 1307, plusieurs étaient déjà morts en prison et on peut supposer que les frères les plus âgés furent parmi les premiers à partir.
     
    Christophe de Loviers et Guillaume le Raure, reçus tous deux en 1282 ou 1283, avaient probablement dépassé la cinquantaine, sachant que les impétrants avaient généralement entre vingt et trente ans.

    A la suite de cette séance plénière du 28 mars 1310, les interrogatoires individuels commencèrent. Aucun Templier de Caen ne témoigna, malheureusement, devant la commission; les rares informations supplémentaires ont donc été recueillies indirectement dans les dépositions d'autres frères.

    Le témoignage le plus intéressant est celui de Mathieu de Cresson Essart, sergent, originaire du diocèse de Beauvais et précepteur de la maison de Beylleval dans le diocèse d'Amiens.

    Il fut reçu à Paris en 1293 ou 1294 en même temps que le chevalier Gautier de Bullens, du diocèse d'Amiens, lequel Gautier « fuit combustus Parisius », selon ses dires. Gautier de Bullens fut donc victime de ce que Raymond Oursel nomme « le coup du 12 mai. »
     
    En effet, le 12 mai 1310, cinquante-quatre Templiers qui s'étaient offerts à la défense de l'Ordre et étaient donc revenus sur leurs premiers aveux, furent condamnés à être brûlés vifs comme relaps le jour même.

    Ces Templiers étaient « ratione personnae » justifiables des tribunaux spéciaux de la province ecclésiastique de Sens, et l'archevêque qui venait d'être nommé - à savoir Philippe de Marigny, frère d'Enguer-ran de Marigny - s'était hâté de conclure les enquêtes, dans un sens propre à satisfaire le roi.
     
    Malgré les protestations des commissaires pontificaux, la sentence fut exécutée et ce bûcher ne fut que le premier d'une série qui devait se continuer les jours suivants.

    Les informations extraites de deux autres interrogatoires, ceux de Thomas Quentin et Guillaume Bonchel, sont encore plus laconiques que la première, mais elles ont le mérite de nous fixer une fois pour toutes sur le sort de Mathieu Renaut et d'Aubin Lenglois: ils sont tous deux décédés, mais les circonstances de leur mort ne sont pas précisées.
     
    Peut-être ont-ils péri eux-aussi sur les bûchers de mai 1310 ?

    Il ne semble pas innocent que les seuls Templiers dont nous ayons confirmation du décès soient justement deux commandeurs ainsi que le seul chevalier de notre groupe de Caen.
     
    Plutôt que le fruit du hasard, ne faudrait-il pas y voir la marque d'une volonté délibérée d'éliminer toute velléité de combat de la part des défenseurs de l'Ordre en éliminant ceux en qui pouvait s'incarner l'esprit de résistance ?
     

    Il n'est d'ailleurs pas non plus anodin que, lors de l'interrogatoire à Caen, le chevalier Gautier de Bullens ait été interrogé en premier, suivi des commandeurs de Bretteville et de Courval, les aveux des plus « fortes personnalités » entraînant généralement ceux des autres.

    A l'issue de cette étude, l'image finale que nous gardons des derniers Templiers du bailliage de Caen est celle d'humbles frères sergents, administrateurs et frères de métiers dont la tâche était de faire fructifier le patrimoine de l'Ordre, sans grand souci d'activités militaires.

    Certains parmi eux avaient-ils même porté les armes et s'étaient-ils rendus en Orient ?
    Rien n'est moins sûr. Pour la plupart, le destin ne les avait jamais entraînés au-delà de la limite de leur province, pour certains même, des murs de leur commanderie d'origine. Leur arrestation et l'accusation dont l'Ordre du Temple fut subitement l'objet ne pouvaient que les prendre au dépourvu.
     
    Dans l'épreuve, peu résistèrent aussi héroïquement que le frère Guy Pesnee mais le premier choc passé, tous trouvèrent suffisamment de courage pour venir défendre l'Ordre à Paris, au péril de leur vie.
     
    Certain comme le chevalier Gauthier de Bullens et peut-être les
    frères Matieu Renaut et Aubin Lengloi, se comportèrent plus que dignement, en mourant sur le bûcher.
     
     

    Melle Anne Gilbert-Dony - Bulletin de la Société des Antiquaires de Normandie - Tome LXII, années 1994-1997 - Caen

    Les interrogatoires en vieux François

    Examination faite le jour de samedi en la feste as sains apostres Cymon et Jude l'an de grâce mil. CCC. et sept pour partie et le diemenche prouchain ensuiant ensement pour partie des frères de la maison deu Temple de la baillie de Caen sur les articles de lour erreurs seelees deu contreseel notre seignor le roi, les quiex articles sont tex.

    Cest assavoir, cil qui sont premièrement receu requièrent le pain et l'eaue de l'ordre et puis le commandeour, ou le maistre qui le receoit le meine secreement derrière l'autel ou en revestiare ou aillors en secret et monstre la crois et la figure de nostre seignor jhesu crist et il fait renier le prophète, c'est assavoir nostre seignor jhesu crist de qui celé figure est, par trois fois et par trois crachier sur la crois, puis le fait despoillier de sa robe et cil qu'il le receoit le baise en bout de l'eschine sous le braeul puis en nombral et puis en bouche et li dit que se aucun frère voult gésir charnelment alui que il le seuffre quer il le doit et est tenu a souffrir selonc le statut de l'ordre, et que pluseurs dels pour cen par manière de sodomie que sont l'un oveques l'autre charnelment.

    Et ceint l'un chascun quant il est receuz d'une cordele sur lour chemise et la doit le frère touz jours porte sur soi tant comme il vivra, et entent que ces cordeles ont ete touchies et mises entour un ydole qui est en forme d'une teste d'omme a une grant barbe, laquele teste il baisent et aoureent en lour chapitres [...] nos et ne sont pas tint li frères fors li grant maistre et li avoient.

    Item les prestres de l'ordre ne sacrent pas sur l'autel le corps nostre seignor ihesu crist.

    Laquelle examination fut faite par nous frères Robert souprior, Michel Chouquet lectour, Roger d'Argences et lohan de Margny deu couvent des frères preechours de Caen selonc la forme de la commission sur ceu faite de religieus homme frère Guillaume de Paris, chapelain notre père le pappe, confessour notre sire le roi de France et inquisiteur députe d'iceli nostre père le pappe en roiaume de France de la mauvestie de hérésie et par nous: Hugues de Chastel et Enguerran de Villers, chevaliers notre sire le roi, députez d'icelui seignor quant a ceu, si comme il apparessoit par ses lettres, presenz a ceste examination les tesmoings, des quiex les nons s'ensuivent. Cest assavoir:
    monseignor Richard de Breteville chevalier, maistre Robert de Caudebeq clerq notre sire le roi, monsseignor lohan chapelain deu dit monsseignor Hugues, lohan deu Chastel clerq, Raoul Gloi, Thomas deu Toil clerq de la visconte de Caen, Henri Campion, Richart le Tumbeour sergent notre sire le roi, et pluseurs autres.

    Et pour cen que nous ne povions traire vérité des diz Templiers sur les erreurs contenus es diz articles, ja soit ceu que il avoient jure par deux fois et este examinez le plus diligemment que nous povions, nous: souppriour, lectour, Roger et lohan desus diz en la présence de nous, les diz Hugues et Eugerran pour ten que iceus Templiers avoient tout mis en nie, lour monsstrasmez singulièrement et a chascun par soi pluseurs raisons et pluseurs voies, par quoi eus povoient avoir sauvement deu corps et de l'âme, se eus vouloient vérité recognoistre et soi repentir des erreurs et retorner a la foi et l'unité de sainte église, et comme sainte église recevoit ceus, qui avoient erre et vouloient retorner a la foi, et lour promeismez a les recevoir a la miséricorde de sainte église, se einsi le vouloient fere; et nous Hugues et Engerran desus diz ensement lour promeismez a quitier toute peine temporel, dont notre seignor le roi les porroit punir de celx erreurs, et meesmement, pour plus mouvoir les, quant a traire vérité dels, lour deismez et monstrasmez, comme il estoit chose notoire et manifeste, que la graignor partie des Templiers deu roiaume de France avoient cogneu et confesse les erreurs et que les oviations et les deffenses proposées de lour partie en contraire n'estoit chose qui lour peust valoir, et que, se eus se parjuraient terche fois, bien si gardassent, que il lour convendroit souffrir tel peine, comme le cas requiert.

    Et ceu fait nous alasmez avant a l'examination sur les articles desus diz et oismez les diz Templiers singulièrement l'un après l'autre, et déposèrent sur les diz articles en la manière que il apparet par lour dépositions si dedenz escriptes, et furent les diz Templiers examinez en la sale deu petit chastel de Caen le samedi et le diemenche desus diz en la présence des diz tesmoingz, et a confirmation de vérité, nous souppriour, lectour, frères Roger et lohan devant nommez avons mis nos seaux a cest procès oveques les seaux des diz Hugues et Engerran presenz as chose ci dedenz escriptes.

    Frère Gautier de Bullens, chevalier nei de l'eveschie d'Amiens, compaignon de la maison deu Temple de Vaymer, receu et vestu a Paris par frère Hugues de Peraut chevalier, lequel frère Gautier a este en l'ordre l'espace de XIII anz ou environ, si comme il disoit, qui avoit jure par deux fois et este examine diligemment sur les articles dessus diz, les quiex il avoit touz mis en nie, requis, demande et examine derrechef sur les diz articles cognut et confessa touz les erreurs, excepte l'ydole fait afforme d'une teste d'omme, le quel il disoit que il n'avoit onques veu ne aoure ne riens n'en savoit. Et deu sacrement de l'autel disoit, que il creoit que les chapelains deu Temple sacraient le corps notre seignour sur l'autel comme bons crestions, ne ne savoit pas le contraire. Et est bien voir, que il avoit autre fois confesse, que il avoit este chaint, quant il fut vestu, d'une cordele sur sa chemise, en signe de chastee, et disoit, que il ne faisoit nule mauvestie, ne que elle eust ete touchie a l'ydole.

    Et des erreurs que il confessoit, se repentoit, si comme il disoit et retornoit a la foi et a l'unité de sainte iglise et requeroit a nous soupprior, lectour, Roger et lohan desus diz la miséricorde de l'église et a nous les diz Hugues et Engerran remission de peine temporel, les quiex choses le furent de nous otreiees.
    — Frère Matieu Renaut, commandoour de la maison deu Temple de Breteville la Rabel, recheu et vestu par frère Philippe, lors commandeour de Reneville, a présent commandeour Sainte Waubourg, a este en l'ordre l'espace de x anz ou environ, si comme il disoit.
    — Frère Estienne deu Noef Castel, commandoour de la maison deu Temple de Court Val, receu et vestu a Saint Estienne de Reneville, par frère Girart de Villers, lors mestre de France, et a este en l'ordre environ sis anz, si comme il disoit.
    — Frère Giefroi Hervieu, compaignon de la maison de Breteville, receu et vestu a Breteville par le dit frère Philippe et a este en l'ordre III anz aura a la mi caresme prochain, si comme il disoit.
    — Frère lehan Challet, compaignon de la maison de Breteville, receu et vestu a Barbonne, par frère Robert, commadeour de Barbonne, et a este en l'ordre XVII anz ou environ, si comme il disoit.
    — Frère Guillaume le Raure, compaignon de Baugie, receu et vestu a Fontenoi jouste Sablies (Fontenay-près-de-Chablis, yonne, arr, Auxerre, canton de Chablis) par frère Guillaume de Trees, commandeour de Fontenoi et a este en l'ordre XXIII anz ou XXV ou environ, si comme il disoit.
    — Frère Richard Bellenguel, compaignon de la maison de Court Val, vestu et receu par frère Aimere, lors commandeour de Reneville, a este en l'ordre XVI anz, si comme il disoit.
    — Frère Guillain Tone, compaignon de Court Val, vestu et receu par le dit frère Philipe a Breteville, a este en l'ordre IIII anz, si comme il disoit.
    — Frère Henri de Rothours, compaignon de Vaymer, receu et vestu a Reneville, par le dit frère Philipe, et a este en l'ordre IX anz ou environ, si comme il disoit.
    — Frère Aubin Lenglois, commandeour de Baugie, receu et vestu par le dit frère Aimere, et a este en l'ordre XXIII anz ou environ, si comme il disoit.
    — Frère Christofle de Loviers, compaignon de Vaymer, receu et vestu a Reneville par le dit frère Aimere, et a este en l'ordre XXV anz ou environ, si comme il disoit.
    — Frère Raoul de Perrousel, compaignon a Baugie, receu et vestu a Dole par frère Richard de Bonteycourt, lors commandeour de Bourgoigne, et a este en l'ordre XXII anz, si comme il disoit.

    Les quiex avoient jure par deux fois et este examinez diligemment sur les articles desus diz singulierement, les quiex articles eus avoient nie a plein, requis, demandez et examinez chascun par soi derrechief sur les diz articles cognurent et confessèrent les erreurs contenus es diz articles en la forme et en la manière que le dit frère Gautier, quant a vray entendement et a sentence, et des erreurs que il confessoient se repentoient, si comme il disoient, et retornoient a la foi et a l'unité de sainte église, requeranz a nous soupprior, lectour, Roger et Tohan desus diz la miséricorde de sainte église et a nous les diz Hugues et Engerran [remission] de peine temporel, les quiex choses lour furent otriees.

    Frère Guy Pesnee, demorant a la maison deu Temple de Louvigny tout soul receu et vestu par frère Richard de Villers, lors commandeour de France, et a este en l'ordre environ VI anz, si comme il disoit, le quel avoit este jure par deux fois et este examine diligenment sur les articles desus diz; les quiex articles il avoit nie, mis en gehine le samedi desus diz, en laquele gehine il ne vout riens confesser, en lendemain requis, demande et examine sur les diz articles confessa les erreurs en la manière que il avoient este confesse des autres desus diz quant a sentence et a vrai entendement requérant a nous souppriour, lectour, Roger et lohan desus diz miséricorde, et a nous les diz Hugues et Enguerran remission de peine temporel, la quele chose lui fut otriee.
     

    Sources: Anne Gilbert-Dony - Bulletin de la
    Société des Antiquaires de Normandie
    - Tome LXII, années 1994-1997 - Caen

    Maison du Temple de Caen
     

    Des historiens recommandables, Huet et l'abbé de la Rue, qui se sont occupés des antiquités de Caen, ne sont pas d'accord sur la question de savoir s'il y avait autrefois dans cette ville une maison de l'Ordre du Temple.

    Huet dit que l'hôtel des Templiers était situé dans la rue de Bernières allant au Pont-St-Pierre.
    Mais l'abbé de la Rue observe qu'en 1307, lors de l'arrestation des Templiers dans leurs maisons du bailliage de Caen, aucun d'eux ne fut arrêté dans la ville, par la bonne raison qu'ils n'y résidaient pas et qu'ils n'y avaient pas de maison.

    Cependant l'abbé de la Rue dit, dans une autre partie de son ouvrage, que du côté du Pont-Saint-Pierre, dans la rue des Quais, il y avait autrefois deux, jeux de paume, qu'on appelait le Grand et le Petit-Roch, du nom de leur propriétaire. Il ajoute que celui qui se trouvait entre la rue Guilbert et la rue des Cordes, était nommé beaucoup plus anciennement le Temple, et que dans le cartulaire de l'église Saint-Pierre, on trouve sous la date de l'année 1467 cette mention: « Maison et place du Temple sur la rive, appartenant à Jacques Dallon, curé de Langrune. »

    Ces mots indiquent suffisamment que c'était là l'ancienne demeure des Templiers. Cette maison, il est vrai, pouvait n'être plus occupée par eux en 1307, lors de leur arrestation, mais il n'est pas moins certain que les Templiers de Bretteville l'habitaient de temps à autre au siècle précédent.
     
    Elle leur avait été donnée vers le milieu du XIIIe siècle, par une noble demoiselle, du nom de Péronne, fille d'Asselin le Merchier.
     
    Nous avons trouvé la charte du mois de juillet 1266, par laquelle la noble demoiselle reconnaissait avoir abandonné aux frères de la chevalerie du Temple, demeurant à Bretteville-le-Rabet, « apucl Bretainvillam la rabel », sa maison située à Caen, « apud Cadonum », dans la paroisse Saint-Pierre de Darnetal, rue Basse, « in bassa rua », et tenue des frères du Temple au cens de 42 sols tournois par an, dans laquelle maison, est-il dit, les Templiers avaient coutume de manger et de loger, lorsqu'ils devaient, pour leurs affaires ou pour toute autre cause, séjourner en ville.
    Cette donation portait pour condition, que Péronne recevrait des Templiers, tout ce qui serait nécessaire à sa subsistance, et qu'on le lui ferait porter chaque jour dans celle de ses maisons de Caen qu'elle jugerait à propos d'habiter.

    Outre leur maison dans la ville, les Templiers en possédaient une autre en dehors, au hameau de la Folie.
     
    C'était une petite métairie avec une dizaine de vergées de terre, longeant la route royale, et qu'on a appelées depuis le Champ du Temple.

    Les Hospitaliers fieffèrent en 1413 ce petit domaine, et le donnèrent en arrentement perpétuel à un nommé Paul de Bailly, bourgeois de Caen, moyennant une redevance de 24 boisseaux de froment et de 40 sols tournois par an.
     


    Ils arrentérent également vers la même époque, l'ancienne maison du Temple, que le curé de Langrune, comme nous l'avons vu, tenait d'eux en 1467.

    Ils possédaient des cens dans la ville, notamment sur des maisons rue Basse-Saint-Pierre, et sur des terres au Mont-Petoux.
     
    Ils avaient le patronage de l'église de Saint-Julien que les Templiers leur avait laissé avec la collation de la cure.

    D'après l'abbé de la Rue, le commandeur de Bretteville avait toute la police épiscopale de cette église, droit de visite, etc., comme dépendante de l'Ordre de Malte. Le curé prenait le titre de prieur ou de curé commandataire.
     
    Enfin, lorsque l'Ordre de Malte recevait à Caen les voeux de quelque chevalier, c'était toujours dans cette église que la cérémonie avait lieu.

    Au commencement du XVIIe siècle, le chevalier Pierre de Caen, commandeur de Bretteville, voulut rétablir dans l'église de Saint-Julien, une charité qui avait été supprimée au temps des guerres, et dont il fit renouveler les règles et statuts.

     
     
    Cette charité devait se composer d'un échevin, d'un prévôt, d'un sous-prévôt et de douze frères servants.
     
     
    Pour y être admis, il fallait jurer d'être né de légitime mariage, d'être sain de corps et d'esprit, de condition libre et non serf, sans être sujet à un état de gêne ou de pauvreté qui empêchât le service à la dite charité.

    Le frère servant devait obéissance à l'échevin, au prévôt, au sous-prévôt et au curé pour tout ce qui regardait la charité.
     
    A la première désobéissance, il était mis à l'amende de cinq sols; à la seconde, il se trouvait suspendu de ses fonctions par le curé pendant trois mois; à la troisième, il était révoqué.
     

    Des frères et sueurs non servants pouvaient, par dévotion, se faire recevoir à la charité, moyennant de payer une somme de trente sols, lors de leur admission.

    Les échevin, prévôt, sous-prévôt et frères servants étaient tenus, lorsqu'il y avait quelqu'un de la charité malade, de le visiter deux fois par semaine s'il était frère servant, et une fois seulement lorsqu'il était frère ou sueur non servant.
     
    C'était là le but de celte société.

    Un règlement était fait pour les funérailles des membres de la charité, ainsi que pour les messes auxquelles ils devaient assister dans l'année.
     
    Ce règlement se terminait ainsi:
     
    Si quelqu'un ou plusieurs des frères servants ou non servants, échevin, prévôt, sous-prévôt, meuz de dévotion, veule pérégrincr pour visiter les lieux saints,
    Saint-Jacques en Galilée et Jérusalem, lesdits échevin, prevost, sous-prevost et douze frères servants avec le clerc, seront tenus et obligez le conduire hors le terroir de la paroisse du pèlerin, environ un quart de lieue avec croix et bannière; et avant son département, sera chantée une messe à none du Saint-Esprit dans telle église de Caen; à laquelle messe assistera le pèlerin avec les eschevin, prevost et frères servants. Cette charité existait encore à la fin du XVIIe siècle.
     

    Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

     
    Eglise Saint-Julien à Caen
     

    La petite église Saint-Julien, à l'extrémité de la promenade, ressemble plutôt à une église de campagne qu'à une église de ville, et n'offre qu'un intérêt très minime.
    L'apside à pans coupés avec des contreforts appliqués sur la jonction des pans, les moulures du portail, enfin tout ce qui offre un peu de caractère dans l'édifice annonce le XVe siècle peut-être de la deuxième moitié.
     

    La tour centrale, d'une forme disgracieuse est plus moderne.
    Les templiers avaient possédé le patronage de Saint-Julien presque dès l'origine de leur ordre, c'est-à-dire peu après l'année 1118 après leur suppression en 1312 elle appartint à l'ordre de Malte.

    L'abbé De La Rue rapporte que lorsque l'ordre de Malte recevait à Caen les voeux de quelque chevalier, la cérémonie avait lieu à Saint-Julien.
     
     
    Il y avait à Saint-Julien un curé qui prenait le titre de prieur,
    un vicaire et deux obitiers.
     

    Sources: Bulletin monumental, publié sous les auspices de la Société française pour la conservation et la description des monuments historiques; et dirigé par M. de Caumon. Tome 8, page 165. Paris 1842.

     

     

     

    http://www.templedeparis.fr/armarium/documents-d-archives/

    http://www.templedeparis.fr/armarium/le-rouleau-d-interrogatoire-des-templiers-de-paris/

    http://www.templiers.net/departements/index.php?page=14

     

     

    http://www.templedeparis.fr/armarium/le-rouleau-d-interrogatoire-des-templiers-de-paris/

     

     

     


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    NON NOBIS DOMINE NON NOBIS SED NOMINI TUO DA GLORIAM

    « ORDRE DES TEMPLIERS, CHEVALERIE ET VALEURS DE FRANCE »

    Des soldats du Christ.

    883014099.jpgDes soldats du Christ. 

    4. Mais les soldats du Christ combattent en pleine sécurité ales combats de leur Seigneur, car ils n’ont point à craindre d’offenser Dieu en tuant un ennemi et ils ne courent aucun danger, s’ils sont tués eux-mêmes, puisque c’est pour Jésus-Christ qu’ils donnent ou reçoivent le coup de la mort, et que, non-seulement ils n’offensent point Dieu, mais encore, ils s’acquièrent une grande gloire: en effet, s’ils tuent, c’est pour le Seigneur, et s’ils sont tués, le Seigneur est pour eux; mais si la mort de l’ennemi le venge et lui est agréable, il lui est bien plus agréable encore de se donner à son soldat pour le consoler.

     

    Ainsi le chevalier du Christ donne la mort en pleine sécurité et la reçoit dans une sécurité plus grande encore.

     

    Ce n’est pas en vain qu’il porte l’épée; il est le ministre de Dieu, et il l’a reçue pour exécuter ses vengeances, en punissant ceux qui font de mauvaises actions et en récompensant ceux qui en font de bonnes.

     

    Lors donc qu’il tue un malfaiteur, il n’est point homicide mais malicide, si je puis m’exprimer ainsi ; il exécute à la lettre les vengeances du Christ sur ceux qui font le mal, et s’acquiert le titre de défenseur des chrétiens.

     

    Vient-il à succomber lui-même, on ne peut dire qu’il a. péri, au contraire, il s’est sauvé.

    La mort qu’il donne est le profit de Jésus-Christ, et celle qu’il reçoit, le sien propre.

     

    Le chrétien se fait gloire de la mort d’un païen, parce que le Christ lui-même en est glorifié, mais dans la mort d’un chrétien la libéralité du Roi du ciel se montre à découvert,-puisqu’il ne tire son soldat de la mêlée que pour le récompenser.

     

    Quand le premier succombe, le juste se réjouit de voir la vengeance qui en a été tirée; mais lorsque c’est le second qui périt « tout le monde s’écrie :

     

    Le juste sera-t-il récompensé?

     

    Il le sera sans doute, puisqu’il y a un Dieu qui juge les hommes sur la terre (Psalm. LVII, 11). »

     

    Il ne faudrait pourtant pas tuer les païens mêmes, si on pouvait les empêcher, y par quelque autre moyen que la mort, d’insulter les fidèles ou de les opprimer.

     

    Mais pour le moment, il vaut mieux les mettre à mort que de les laisser vivre pour qu’ils portent les mains sur les justes, de peur que les justes, à leur tour, ne se livrent à l’iniquité.

    5. Mais, dira-t-on, s’il est absolument défendu à un chrétien de frapper de l’épée, d’où vient que le héraut du Sauveur disait aux militaires

     

    a C’est la même pensée que Jean de Salisbury exprime dans son Polycratique, livre VII, chapitre XXI en parlant des Templiers. Il n’y a guère qu’eux, dit-il, dans tout le monde,qui fassent légitimement la guerre.

     

    de se contenter de leur solde, et ne leur enjoignait pas plutôt de renoncer à leur profession (Luc., III, 13) ?

     

    Si au contraire cela est permis, comme ce l’est en effet, à tous ceux qui ont été établis de Dieu p’ dans ce but, et ne sont point engagés dans un état plus parfait, à qui, je vous le demande, le sera-t-il plus qu’à ceux dont le bras et le courage nous conservent la forte cité de Sion, comme un rempart protecteur derrière lequel le peuple saint, gardien de la vérité, peut venir s’abriter en toute sécurité, depuis que les violateurs de la loi divine en sont tenus éloignés ?

     

    Repoussez donc sans crainte ces nations qui ne respirent que la guerre, taillez en pièces ceux qui jettent la terreur parmi nous, massacrez loin des murs de la cité du Seigneur, tous ces hommes qui commettent l’iniquité et qui brûlent du désir de s’emparer des inestimables trésors du peuple chrétien qui reposent dans les murs de Jérusalem, de profaner nos saints mystères et de se rendre maîtres du sanctuaire de, Dieu.

     

    Que la double (a) épée des chrétiens soit tirée sur la tête de nos ennemis, pour détruire tout ce qui s’élève contre la science de Dieu, c’est-à-dire contre la foi des chrétiens, afin que les infidèles ne puissent dire un jour :

     

    Où donc est leur Dieu?

    6. Quand ils seront chassés, il reviendra prendre possession de son héritage et de sa maison dont il a dit lui-même, dans sa colère : « Le temps s’approche où votre demeure sera déserte (Matth., XXIII, 38), » et dont le Prophète a dit en gémissant:

     

    « J’ai quitté ma propre maison, j’ai abandonné mon héritage (Jerem., XII, 7) ; »

     

    et il accomplira cette autre parole prophétique :

     

    « Le Seigneur a racheté son peuple et l’a délivré ; aussi le verra-t-on plein d’allégresse, sur la montagne de Sion, se réjouir des bienfaits du Seigneur. »

     

    Livre-toi donc aux transports de la joie, ô Jérusalem, et reconnais que voici les jours où Dieu te visite.

     

    Réjouissez-vous aussi et louez Dieu avec elle, déserts de Jérusalem, car le Seigneur a consolé son peuple, il a racheté la Cité sainte et il a levé son bras saint aux yeux de toutes les nations.

     

    Vierge d’Israël, tu étais tombée à terre, et personne ne se trouvait qui te tendît une main secourable; lève-toi maintenant, secoue la poussière de tes vêtements, ô vierge, ô fille captive, ô Sion,

     

    lève-toi, dis-je, et même élève-toi bien haut et vois au loin les torrents de joie que ton Dieu fait couler vers toi.

     

    On ne t’appellera plus l’abandonnée, et la terre où tu t’élèves ne sera plus une terre désolée, parce que le Seigneur a mis en toi toutes ses complaisances et tes champs vont se repeupler.

     

    Jette tes yeux tout autour de toi et regarde; tous ces hommes se sont réunis pour venir à toi; voilà le secours qui t’est envoyé d’en haut. Ce sont ceux qui vont

     

    a Saint Bernard veut parler, en cet endroit, des deux glaives, le matériel et le spirituel, dont il est question dans la lettre deux cent cinquante-sixième et au livre IV de ta Considération, chapitre lit, n. 7.

     

    accomplir cette antique promesse :

     

    « Je t’établirai dans une gloire qui durera des siècles et ta joie se continuera de génération en génération tu suceras le lait des nations et tu seras nourrie aux mamelles qu’ont sucées les rois (Isa., LX. 15). »

     

    Et cette autre encore :

     

    « De même qu’une mère caresse son petit enfant, ainsi je vous consolerai et vous trouverez votre paix dans Jérusalem

    (Isa. LXVI, 13).»

     

    Voyez-vous quels nombreux témoignages reçut, dès les temps anciens, la milice nouvelle et, comme sous nos yeux s’accomplissent les oracles sacrés, dans la cité du Seigneur des vertus?

     

    Pourvu que maintenant le sens littéral ne nuise point au spirituel, que la manière dont nous entendons, dans le temps, les paroles des prophètes, ne nous empêche pas d’espérer dans l’éternité, que les choses visibles ne nous fassent point perdre de vue celles de la foi, que le dénûment actuel ne porte aucune atteinte à l’abondance de nos espérances et que la certitude du présent ne nous fasse point oublier l’avenir.

     

    D’ailleurs la gloire temporelle de la cité de la terre, au lieu de nuire aux biens célestes ne peut que les assurer davantage, si toutefois nous croyons. fermement que la cité d’ici-bas est une fidèle image de celle des cieux qui est notre mère.

     

     


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  • L'Ordre des Pauvres Chevaliers du Temple de Jerusalem
    -Les Chevaliers du Temple-

     

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    Tout commence dans les années qui suivent la première croisade en Terre Sainte (1096-1099). Malgré la prise de Jérusalem par les croisés (le 15 Juillet 1099), la sécurité des pèlerins n'est pas assurée. Entre les brigands locaux et les croisés aux buts peu louables, les pèlerinages deviennent parfois tragiques.

    Hugues de Payns (Hugues de Payens, de la Maison des comtes de Champagne) et Geoffroy de Saint-Omer vivant sous la Règle des chanoines de saint-Augustin choisissent d'assurer la garde du défilé d'Athlit, le chemin d'accès le plus dangereux pour les pèlerins. Ce dernier deviendra plus tard leChâteau-pèlerin. Et c'est en 1118 que l'Ordre des Pauvres Chevaliers du Christvoit le jour ...

    Revenant près des Lieux Saints, Baudoin II, roi de Jérusalem, leur octroie une partie de son palais, à l'emplacement du Temple de Salomon. Ils deviennent alors très rapidement les Chevaliers du Temple ouTempliers du fait de cet emplacement symbolique (bâti en 961 avant Jésus-Christ, le Temple de Salomon fut détruit par les Chaldéens en 587 avant Jésus-Christ, reconstruit et définitivement détruit en 135 par l'empereur Hadrien).

    Ils se font alors assister par sept autres chevaliers français : André de Montbard (neveu de Saint-Bernard), Gondemare, Godefroy, Roral, Payen de Montdésir, Geoffroy Bisol et Archambaud de Saint-Agnan. L'Ordre du Temple prend forme en 1119 par ces neuf chevaliers désirant protéger les chrétiens en pèlerinage à Jérusalem.

    C'est au concile de Troyes (14 Janvier 1128), à la demande de Saint-Bernard (Bernard de Clairvaux) que l'Ordre est véritablement créé. L'Éloge de la Nouvelle Milice est un témoignage capital de l'importance de Saint-Bernard dans la création de l'Ordre du Temple. Il aurait lui-même écrit la Règle qui régit le fonctionnement complet de l'Ordre.

    L'Ordre du Temple

    C'est seulement en 1147 que le pape octroie la croix pattée rouge aux Templiers. Auparavant, les chevaliers étaient seulement vêtus d'un manteau blanc et les sergents d'un manteau brun. Cette croix est cousue sur l'épaule gauche de leur vêtement. De nombreux dessins ou illustrations sont trompeurs à ce sujet ...

     

    De plus, chaque époque a adapté leur apparence à son style : le 17e siècle, par exemple présente le grand maître avec un chapeau, portant une plume d'ornement, ce qui semble plutôt anachronique au temps des croisades !

    Pendant près de deux siècles, les Templiers vont accroître leur aura pour revenir en Occident en 1291 après le chute de Saint-Jean d'Acre. Leur mission de protection des pèlerins avait bien évolué et de nombreuses dérives eurent lieu.

     

    La prise d'Ascalon (Août 1153) est un exemple de l'ambition de certains grands maîtres à l'égard du pouvoir temporel.

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    Le grand maître en fonction, Bernard de Trémelay, avait en effet cherché à bloquer l'entrée aux autres Francs dès l'ouverture d'une brèche dans les murs de la ville pour laisser le champ libre aux chevaliers du Temple ...

     

    Leur lutte continue avec les Chevaliers de l'Hopital provoque souvent des tensions dans les camps des croisés et ne facilite pas la cohésion des Francs en Terre Sainte.

     

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    Leur retour ne pouvait pas plaire à tout le monde, d'autant plus que l'Ordre du Temple ne faisait que s'enrichir au fil du temps : donations, achats, intérêts des prêts accordés, ... tout semblait donner à l'Ordre une puissance lui permettant de bouleverser l'organisation féodale ...

     

     

    Philippe IV "le Bel", envieux vis-à-vis des Templiers, du fait de leurs richesses et de leur puissance a cherché par plusieurs moyens à les utiliser à ses fins.

     

    Cherchant au départ à en devenir le grand maître tout en restant roi de France, il joua un jeu de trahison qui finit par l'arrestation, le Vendredi 13 Octobre 1307 au matin, de tous les Templiers du royaume.

     

    Les Templiers étaient devenus trop puissants et ils menaçaient de dépasser les rois en fonction. Banquiers (Henri III d'Angleterre, Saint-Louis, Philippe II "Auguste", ... y firent appel), milices protectrices, ils avaient pourtant bien aidé Philippe IV "le Bel" en le protégeant par exemple des émeutes à Paris qui faillirent lui coûter la vie !

    Un procès inique suivra cette arrestation bien orchestrée. Pendant sept années, les Templiers en liberté chercheront à se justifier auprès du pape, le seul à qui ils devaient théoriquement des comptes.

     

    Menacé par Philippe IV "le Bel" et ses sbires, ce dernier ne les écoutera souvent même pas ! Le 22 Mars 1312, le pape Clément Vabolit l'Ordre du Temple.

    Le 11 Mars 1314, Jacques de Molay et Geoffroy de Charnay furent livrés aux flammes d'un bûcher dressé dans l'île de la cité de Paris. Jacques de Molay, dernier grand maître du Temple (et vingt-deuxième) lança alors l'anathème «Clément, juge inique et cruel bourreau, je t'assigne à comparaître, dans quarante jours, devant le tribunal de Dieu ! Et toi aussi, roi Philippe !». De fait, Clément V et Philippe IV "le Bel"moururent respectivement le 20 Avril et le 29 Novembre de la même année ...

    Nombreux sont les mouvements sérieux ou non qui se sont attribués l'héritage des Templiers et ce thème est figure parmi ceux qui ont suscité le plus thèses et antithèses :

     

    le trésor des Templiers, l'ésotérisme des Templiers, la puissance des Templiers, ... tous les ingrédients semblent rassemblés pour déchaîner les passions et les extrapolations parfois osées !

     


    pour une bibliographie plus complète...Bibliographie

    1. "Chevaliers du Christ - Les Ordres religieux-militaires au Moyen-Age"
      Alain Demurger; Editions Seuil 2002
    2. "Les Templiers"
      Georges Bordonove; Editions Marabout 1977
    3. "Organisation et vie des Templiers"
      Alain Desgris; Guy Tredaniel Editeur 1997
    4. "Le procès des Templiers"
      Ivan Gobry; Editions Perrin 1995
    5. SOURCES - http://www.templiers.org/templiers.php

     

     

     


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  • La Chronique des évènements

    entre 1050 et 1350

     

     

    • 1050

      Le monde musulman est divisé entre deux grandes obédiences religieuses :
      D'une part le Khalifat Fâtimide du Caire, de rite Shî'ite, qui occupe l'Egypte, la Palestine et la Syrie.
      D'autre part, le Khalifat 'Abbasside de Baghdâd de rite Sunnite, dont la puissance s'étend des rives de l'Euphrate aux plaines de l'Indus.
      L'impuissance des Khalifes 'Abbassides, soumis au pouvoir de leurs émirs Bûyides agissant comme les maires de palais mérovingiens, la décadence de ces derniers et les luttes intestines entre les partisans des deux rites religieux vont provoquer la fin de l'hégémonie 'Abbasside et l'émergence d'une nouvelle puissance : Les Turcs Seldjoukides issus des plaines de l'Aral.
      Tughril Beg, chef des Turcs Seldjoukides, après avoir envahi le Khorassan (région située entre le Turkmenistan et l'Iran actuels) s'empare d'Ispahan et en fait sa capitale.

      L'empire byzantin en proie à de violentes luttes intestines pour la possession du pouvoir tente tant bien que mal de maintenir intactes ses frontières orientales sans cesse malmenées par les incursions des émirs Bûyides.

      En Europe Occidentale, véritable mosaïque de petits états féodaux tour à tour alliés puis ennemis, Henri 1er, petit-fils d'Hugues Capet tente d'affermir son autorité et le maintien de la dynastie capétienne contre nombre de barons rivaux, au nombre desquels se trouvent son propre frère Robert et le comte Eudes II de Blois. En Angleterre, les luttes de succession entre dynasties saxonnes rivales amènent sur le trône Edouard dit le Confesseur, dernier représentant de la lignée des Wessex. En Allemagne, l'empereur Henri IIIintervient dans les affaires de l'Eglise suite au schisme entre trois papes(1046), Benoit IX, Sylvestre III et Grégoire VI. Il organise une expédition en Italie pour régler les différends et remettre de l'ordre au Saint Siège.

      Du côté de la péninsule ibérique, le royaume wisigoth s'est effondré depuis bien longtemps suite aux invasions des émirs Ommeyades, liés aux 'Abbassides de Baghdâd qui font de Cordoue leur capitale. Au début du Xème, l'émir Abd er Rhaman III se proclame calife et crée ainsi la scission spirituelle entre Baghdâd et Cordoue. Moins d'un siècle plus tard, ces Ommeyades disparaissent dans l'anarchie causée par la révolte des Taifas qui aura pour conséquence la création d'une multitude de petits royaumes musulmans indépendants et rivaux. Dans le nord, profitant de cette anarchie, les trois petits royaume chrétiens de Castille, Navarre et Aragon s'unissent contre la menace musulmane.

      Du côté des grandes plaines de l'Europe du Nord et de l'Est, les rives de la mer Baltique sont partagées entre les royaumes issus des tribus de vikings qui se disputent la possession des terres avec de nombreuses tribus slaves et avec les états féodaux de l'empire germanique. Plus à l'est, Kiev est devenue le siège d'une importante principauté slave dont les frontières s'étendent de la mer Baltique à la mer Noire.

    • 1051

      En mai, le roi de France Henri 1er épouse Anne de Kiev, fille du prince russe Jaroslaw le Sage et d'Ingegarde de Norvège.

    • 1052

      Les armées Seldjoukides envahissent et ravagent l'Arménie dans la région de Kars, entre la mer Caspienne et la mer Noire.

      Les Banu Hilal, une tribu nomade issue d'Egypte, ravagent le Maghreb et l'envahissent.

    • 1053

      Robert Guiscard, fils du seigneur normand Tancrède de Hauteville, écrase l'armée pontificale à Civitella et capture le pape Léon IX.

    • 1054

      Thughril Beg, à la tête de ses armées, dévaste l'Arménie dans la région du lac de Van, mais les forces byzantines, bien retranchées derrière les murailles de leurs forteresses résistent et empêchent que la ville de Malâzgerd (Mantkizert) ne tombe entre ses mains.

      Grand Schisme d'Orient : Michel 1er Cérulaire, le patriarche de Constantinople est excommunié par le légat du Pape, le cardinal Humbert de Moyenmoutier (appellé aussi Humbert de Bourgogne)

      Dans la principauté russe de Kiev, le décès de Iaroslav le Sage provoque le morcellement de sa principauté partagée entre ses 6 fils.

    • 1055

      Le Khalifat 'Abbasside de Baghdâd traverse sa plus grande crise ; l'émir Bûyide Khusrû Fîrûz al-Rahîm, faible et inconsistant, laisse le pouvoir à l'un de ses principaux officiers, un certain Basâsîrî hérétique shî'ite qui conspire en faveur des Fâtimides.
      Le Khalife al-Qâ'im demande de l'aide à Tughril Beg pour mettre fin au développement de l'hérésie shî'ite au cœur du pouvoir Sunnite. La fuite de Basâsîrî permet à Tughril Beg d'entrer dans Baghdâd sans opposition. Il met fin au pouvoir Bûyide en faisant arrêter l'émir al-Râhîm et reçoit de la part du Khalife le pouvoir temporel et le titre de sultan.

      Les Almoravides, une tribu berbère originaire du sud du Maroc actuel, envahissent le nord du Maghreb et installent leur empire dont la capitale sera Marrakech.

    • 1056

       

    • 1057

      L'empire byzantin est aux prises avec une guerre civile dévastatrice, les factions de l'empereur Michel VI Stratiotikos sont défaites par celles d'Isaac Comnène qui prend alors le titre d'empereur de Byzance.
      Les Seldjûkides profitent de cette situation chaotiques et effectuent des rezzous en Cappadoce. Ils dévastent complètement la région de Mélitène.

      Élection du pape Etienne X, le premier à avoir été élu sans intervention de l'empereur germanique

    • 1058

      Fin décembre, Basâsîrî profite de l'absence de Tughril Beg et réoccupe Baghdâd où il proclame la fin des 'Abbâssides et l'avènement des Fâtimides.

    • 1059

      En France, Philippe 1er est associé au trône et est sacré à Reims le 23 mai.

      Thugril Beg revient à Baghdâd après avoir ecrasé la révolte fomentée par son cousin Ibrahîm Inâl en 'Irâq 'Ajemi. En décembre, il remet le Khalife 'Abbasside sur le trône, défait l'armée de Basâsîrî, s'empare de lui et l'exécute.

      Isaac Comnène, empereur de Byzance, abdique en faveur de Constatin X Doukas.
      Les Turcs continuent de profiter du désordre dans l'empire byzantin et en juillet, ils attaquent la ville de Sébaste (Sîwâs) et massacrent une grande partie de sa population.

      A Rome, le pape Nicolas II rédige un décret sur l'élection pontificale. Il supprime l'intervention impériale pour confier l'élection au collège des cardinaux. Dans le même temps, les Normands de Robert Guiscard se réconcilient avec le Saint-Siège et deviennent ses protecteurs.

    • 1060

      Robert Guiscard entame la conquête des dernières places fortes byzantine d'Italie en s'emparant de Reggio.

      Mort du roi de France Henri 1er le 04 août, son fils Philippe 1er lui succède.

      Naissance de Godefroy de Bouillon.

    • 1061

      Début de la conquête de la Sicile par les Normands.

    • 1062

       

    • 1063

      Mort du sultan Seldjûkide Thugril Beg. Son neveu, Alp Arslân lui succède et avec lui, commence la véritable invasion seldjûkide des territoires byzantins.

      Début de la construction de la basilique saint-Marc à Venise.

    • 1064

      Alp Arslân, à la tête de ses armées, envahit le nord est de l'empire et s'empare des villes d'Ani et de Kars.
      Il ne peut malheureusement pas profiter de ces victoires, car il doit retourner rapidement dans sa capitale, Ispahan, pour mater la révolte de plusieurs de ses cousins.

      Dans la péninsule ibérique, le roi d'Aragon Sanche Ramirez conquiert la citadelle de Barbastro avec l'aide de contingents aquitains, bourguignons, normands et champenois accourus à la demande du pape Alexandre II. Souvent considérée comme une Croisade, cette action apparaît comme le premier acte de la Reconquête Chrétienne dans la péninsule.

    • 1065

       

    • 1066

      Le Duc de Normandie, Guillaume dit "le Conquérant" débarque en Angleterre et anéantit les armées du Roi Harold II à Hastings

    • 1067

      L'inerte et affable Basileus, Constantin X Doukas meurt et Romain Diogène, membre du parti militaire anatolien est sacré empereur. Ses premiers actes sont de réorganiser toute l'armée byzantine pour faire face à la menace pressante des Turcs Seldjûkides.

    • 1068

      Romain Diogène effectue plusieurs expéditions à travers les montagnes de Cappadoce et de Cilicie et s'empare, à la fin de l'année, de la ville de Menbij (Hiéropolis) sur l'Euphrate, aux confins du pays syro-cilicien.
      Pendant ce temps, les bandes turques pillent les faubourgs de Néocésarée sur les rivages du Pont-Euxin et poussent même leurs expéditions jusqu'à Amorium, au milieu de la Phrygie, tout en évitant soigneusement les confrontations directes avec l'armée impériale.

      Le royaume d'Aragon devient vassal du Saint-Siège.

    • 1069

      Romain Diogène doit faire face à la révolte des mercenaires normands sous le commandement de Crispin. Malgré cette révolte, facilement matée, il chasse les turcs de la région de Césarée et s'avance en Arménie occidentale, mais une partie de son armée, commandée par Philaretos est défaite par les Turcs à Mélitène dont ils s'emparent.
      Les Turcs lancent une expédition dans le sud de l'Anatolie et pillent la région d'Iconium (Qoniya).

    • 1070

      Alp Arslân est de retour à la tête de ses armées dans les marches byzantines après avoir mis fin à la rébellion de cadets Sedjûkides en 'Irâq 'Ajemi. Il conduit son armée jusqu'à Mantkizert (Malâzgerd) et saccage ce dernier bastion arménien encore entre les mains byzantines. Il dévaste la région de Mélitène et descend jusqu'à Edesse, mais ne parvient pas à s'emparer de la ville fortement défendue. Il tourne alors ses forces contre l'émir d'Alep, Rashîd al-Dawla Mahmûd, qui refusait de lui fournir ses contingents armés et force la ville à capituler.
      A l'ouest, les armées turques s'avancent en Phrygie occidentale et pillent Khonae.
      Manuel Comnène, brillant général byzantin est défait et capturé par les Seldjûkides près de Sébaste (Sîwâs) après avoir été trahi par des éléments arméniens.

    • 1071

      Les troupes du sultan turc Alp Arslân, envahissent l'Anatolie et détruisent l'armée de l'empereur byzantin Romain Diogène à Mantkizert (Malâzgerd).

    • 1072

      Alp Arslân ne profite pas de sa victoire à Malâzgerd et laisse les territoires grecs qui viennent de tomber entre ses mains et concentre son attention sur la Transoxiane (région de Samarkande). Il meurt au cours d'une des expédition qu'il mène dans ces territoires. Son fils, Malik Shâh, lui succède et consolide la puissance du pouvoir Seldjûkide.

      Alphonse VI est sacré roi de Castille et de Léon.

    • 1073

      Grégoire VII est élu pape et entame la réforme de l'Eglise (restauration de l'esprit religieux et de la discipline dans l'Église romaine)

      Roussel de Bailleul chefs des mercenaires normands de Byzance et lieutenant de Romain Diogène lors de la bataille de Malâzgerd en 1071, veut profiter de la guerre entre les Turcs et les Grecs pour se tailler un état indépendant au coeur de l'Anatolie. Il se révolte alors qu'il accompagne Isaac Comnène et entreprend la conquête de la Lycaonie et de la Galatie pour son propre compte.
      Isaac Comnène, pris entre deux feux, est défait par les Seldjûkides à Qaisariya. L'empereur Michel VII Doukas envoie alors en Anatolie une nouvelle armée commandée par son oncle, le César Jean Doukas. Celui-ci rencontre Roussel de Bailleul près d'Amorium (Ammuriye) et est à son tour défait et capturé par les normands. Roussel de Bailleul poursuit sur sa lancée et va mettre à sac Chrystopolis (Scutari) en face de Constantinople. Pour justifier ses actes avec un prétexte de légitimité, il proclame son prisonnier, Jean Doukas empereur contre son neveu Michel VII.
      A ce moment, Michel VII prend la décision terrible de s'allier avec les forces seldjûkides de Sulaimân ibn Qutulmish, un lieutenant de Malik Shâh pour contrer l'installation des Normands en Anatolie.

    • 1074

      Le Seldjûkide Sulaimân ibn Qutulmish et l'empereur de Byzance parviennent à conclure un pacte d'alliance. Ibn Qutulmish envoie des troupes à l'empereur contre la cession des territoires grecs déjà occupés par les turcs.
      Une énorme armée turque pénètre en Cappadoce et met en déroute les 3000 Normands de Roussel de Bailleul au mont Sophon. Ce dernier parvient à s'enfuir et à se réfugier dans les montagnes près de Sîwâs où il tient en échec les troupes grecques et musulmanes. L'arrivée du général Byzantin, Alexis Comnène, met fin à l'aventure normande en Anatolie. Avec l'aide d'un général Seldjûkide, il tend un piège à Roussel de Bailleul qui finit par être capturé.
      Cette première tentative de création d'un état normand à l'est est un échec, mais l'implantation turque en Asie Mineure s'est largement affermie. Les princes électeurs nomment Rodolphe de Souabe comme roi de Germanie.

    • 1075

      Début de la querelle des investitures entre le pape Grégoire VII et l'Empereur Germanique Henri IV.

    • 1076

      Les Seldjûkides enlèvent Jérusalem aux Fatimides d'Egypte. Ils envahissent la Syrie et la Palestine.

      Réunion de la Castille et du Léon sous la couronne d'Alphonse VI.

      L'empereur germanique Henri IV est excommunié par le pape.

    • 1077

      Au début du mois de juillet, l'empereur byzantin Michel VII Doukas est renversé par Nicéphore III Botaniatès, stratège de la province des Anatoliques qui a fait appel à des bandes de mercenaires seldjûkides.

      Création en Anatolie du sultanat indépendant de Rum.

      Edesse est assiégée par Vasil, lieutenant du chef arménien Philaretos, qui s'empare de la ville après 6 mois de siège et grâce au soulèvement de la population arménienne contre le gouverneur byzantin.

      L'empereur Henri IV se rend à Canossa en tenue de pénitent. il est absous par le pape et son excommunication est levée.

    • 1078

      Le 7 janvier, Nicéphore III Botaniatès, est acclamé empereur à Constantinople, dans la basilique de Sainte-Sophie.
      Les mercenaires turcs, commandés par Sulaîman ibn Qutulmish, profitent de la situation pour commencer à s'installer en Phrygie, en Bythinie, en Lydie et en Ionie en tant que garnisons impériales.
      Ils occupent ainsi les villes de Nicée, de Nicomédie, de Chalcédoine, de Chysopolis,etc.
      A la fin de l'année, ces mercenaires turcs se révoltent contre Botaniatès et pour couvrir cette révolte d'un motif légitime, ils soutiennent un nouveau prétendant au trône impérial, Nicéphore Mélissènos.

      Après la mort de son gouverneur byzantin, la population d'Antioche se révolte et par crainte des incursions seldjûkides, appelle le prince arménien Philarétos, qui annexe la ville à sa principauté dont la capitale se trouve à Mar'ash.

      L'émir arabe de Mossoul, Sharaf al-dawla Muslim ibn Quraish, s'allie aux seldjûkides du prince Tutush, frère du grand conquérant Malik-Shâh, pour assiéger la ville d'Alep, dirigée par Sâbiq, un émir de la tribu des Mirdâsides.

    • 1079

      Roupên, un des lieutenants du dernier roi arménien de Nis, Kakig II, assassiné par les byzantins, se révolte contre l'empire et s'installe dans le massif de Partzerpert, au nord de la Cilicie.
      Dans le même temps, un autre seigneur arménien, Oshin, est solidement installé sur les crêtes du Taurus Cilicien à Nemrûn (Lampron) et fonde la dynastie Héthoumienne.
      Philarétos, un seigneur arménien ancien mercenaire byzantin parvient à réunir ces deux maisons et fonde une une nouvelle principauté d'Arménie englobant les régions de Cilicie, de Mélitène, d'Edesse et d'Antioche.

      Voyant l'importance de la montée du pouvoir seljûqide, Sharaf al-dawla Muslim ibn Quraish se sépare de l'armée de Tutush au siège d'Alep. Tutush, resté seul, ne peut s'emparer de la ville et doit en lever définitivement le siège. La manœuvre traîtresse de Muslim ibn Quraish réussit pleinement et Sâbiq, l'émir Mirdâside qui défendait la ville, la lui remet. Muslim ibn Quraish est ainsi à la tête d'un état s'étendant du Kurdistan à la Syrie du nord, allant de Mossoul à Alep.
      Malgré son échec devant Alep, Tutush est toujours résolu à se tailler un fief en Syrie et se dirige vers Damas qui est assiégée par un émir Fâtimide. Tutush met en fuite cette armée égyptienne et est accueilli en sauveur et suzerain par Atsiz ibn Abaq, gouverneur de la cité. Tutush ne veut pas partager le pouvoir avec lui et le fait assassiner. Avec la prise de Damas, Tutush règne sur toute la Syrie Méridionale.

    • 1080

      L'empereur germanique Henri IV est à nouveau excommunié par le papeGrégoire VII. Celui-ci reconnait Rodolphe de Souabe comme roi des Romains.
      De son côté, Henri IV fait déposer le pape Grégoire VII par une assemblée d'évêques qui élit Guibert de Ravenne comme antipape sous le nom deClément III.

    • 1081

      Avènement d'Alexis Comnène, Empereur de Byzance

      Dans les Balkans, les Normands de Robert Guiscard s'emparent de l'île de Corfou.

    • 1082

      L'empereur byzantin Alexis 1er Comnène fait appel aux Vénitiens pour lutter contre les Normands. Les Vénitiens se voient alors octroyer d'importants privilèges commerciaux avec l'empire byzantin. Ce sera le début de l'expansion maritime de Venise en Orient.

    • 1083

      Dans les Balkans, les Normands de Robert Guiscard s'emparent de la ville de Dyrrachium (Durazzo).

    • 1084

      L'empereur germanique Henri IV installe l'antipape Clément III à Rome.Grégoire VII doit prendre la fuite malgré l'intervention des Normands en sa faveur et s'exile à Salerne.

    • 1085

      Dans la péninsule ibérique, le roi Alphonse VI de Castille s'empare de la ville de Tolède le 07 avril après un siège de 5 ans.

      L'émir turc d'Anatolie, Sulaîman ibn Qutulmish, s'empare d'Antioche grâce à la trahison d'un des fils de Philarétos.

      Mort du pape Grégoire VII en exil à Salerne.

    • 1086

      En Angleterre, rédaction du Domesday Book à la demande de Guillaume le Conquérant.

      L'émir Almoravide Yussuf ben Tachfin, appelé à l'aide par les Taïfas, inflige une importante défaite aux troupes d'Alphonse VI à Zallaca. Avec cette victoire, les Almoravides prennent le contrôle des Taïfas et rattachent la province d'Al-Andalus à leur empire maghrébin.

    • 1087

      Mort de Guillaume le Conquérant le 09 septembre. Son fils ainé Robert Courteheuse hérite du duché de Normandie, tandis que son deuxième fils,Guillaume le Roux hérite de la couronne d'Angleterre.

    • 1088

      Election d'Eudes de Chatillon au trône pontifical. Il prend le nom d'Urbain II.

    • 1089

       

    • 1090

       

    • 1091

      Naissance de Saint-Bernard à strongaines, en Bourgogne

      Fin de la conquête de la Sicile par les Normands.

    • 1092

      Le roi de France, Philippe 1er répudie sa première femme, Berthe de Frise pour épouser Bertrade de Montfort, épouse du Comte d'Anjou Foulques le Réchin.

    • 1093

      Urbain II rentre à Rome.

    • 1094

      Rodrigo Diaz de Vivar, surnommé "Le Cid", héros de la Reconquista, s'empare de Valence.

      Concile d'Autun le 16 octobre : le roi de France Philippe 1er est excommunié par le pape Urbain II à cause de son mariage avec Bertrade de Montfort.

    • 1095

      Le pape Urbain II convoque un Concile à Clermont : La Première Croisadeest décidée.
      Les pèlerinages en Terre Sainte avaient été suspendus du fait de l'occupation de la Palestine par les Turcs Seldjoukides. La Reconquista visant à reprendre aux Musulmans le sud de l'Espagne avait, elle aussi, préparé les esprits à l'idée de croisade. Mais c'est Urbain II qui concrétisa définitivement le concept de croisade, en particulier par son intervention lors du concile de Clermont.

    • 1096

      Au printemps, départ de la croisade populaire emmenée par Pierre l'Hermite et Gautier Sans Avoir. Après avoir traversé toute l'europe d'ouest en est et pillé plusieurs villes, cette expédition populaire est anéantie par le sultan de Nicée, Kilij Arsan en Anatolie au mois d'octobre.

      Première croisade (1096-1099) : Début de la Première Croisade, dite aussi "Croisade des Barons". Au mois de juillet, Godefroy de Bouillon, Raymond IV de Toulouse, Bohémond de Tarente, Etienne de Blois, Tancrède de Hauteville et Robert de Flandre unissent leurs armées et prennent la route de Jerusalem .

    • 1097

      Offensive byzantine sur les côtes d'Asie mineure.
      Conflit entre les croisés et Alexis Commène.
      Quand les barons se présentèrent à leur tour devant Constantinople, la situation d'Alexis Commène ne l'obligeait plus à les accueillir en sauveurs. N'ayant toutefois pas les moyens de leur interdire le passage, il s'efforça de les utiliser à ses fins et en amena bon nombre à reconnaître sa suzeraineté sur leurs conquêtes : serments sans valeur, car le premier contact intime entre Orient et Occident conduisit à une hostilité réciproque qui alla en s'envenimant.

      Première victoire des Croisés en Anatolie. Les seldjûkides du sultanat de Rum sont vaincus à Dorylée et Nicée est restituée à l'empereur byzantin.

      Alphonse VI de Castille crée le comté du Portugal qu'il donne à son gendre Henri de Bourgogne.

    • 1098

      Prise de Jérusalem par les Fatimides.

      Les croisés prennent Antioche et Edesse. Bohémond de Tarente devient prince d'Antioche et Baudouin de Boulogne devient comte d'Edesse.

      Robert de Molesme fonde l'abbaye de Citeaux qui sera à l'origine de l'Ordre Cistercien.

    • 1099

      Conquête de Jérusalem par les Croisés le 15 juillet. Une grande majorité des habitants musulmans et juifs sont massacrés. Le royaume franc de Jérusalem est fondé et Godefroy de Bouillon est proclamé Roi. Il refusera ce titre pour préférer celui d'Avoué du Saint-Sépulcre .

      Etablissement des Chanoines du Saint-Sépulcre.

    • 1100

      Mort de Godefroy de Bouillon, Son frère Baudouin de Boulogne prend le titre de Roi de Jerusalem sous le nom de Baudouin 1er.

      Mort du roi d'Angleterre Guillaume II le Roux. Son frère Henry 1erBeauclerc montre sur le trône.

    • 1101

      Plusieurs expéditions de renfort composées d'armées françaises, lombardes, bavaroises, aquitaines et nivernaises échouent et sont massacrées par les turcs.

    • 1102

      Le pape reconnait le Reconquista comme Croisade.

    • 1103

       

    • 1104

       

    • 1105

       

    • 1106

      Une guerre civile éclate entre l'armée du Duc de Normandie Robert Courteheuse et celle du Roi d'Angleterre Henry 1er, son frère. Robert Courteheuse est battu et capturé par son frère à Tinchebray. Le duché de Normandie est rattaché à la couronne d'Angleterre.

    • 1107

       

    • 1108

      Mort du roi de France Philippe 1er le 29 juillet, son fils Louis VI est sacré roi à Orléans le 03 août.

    • 1109

      Le comté de Tripoli, le dernier Etat Latin d'Orient est créé et donné au Comte de Toulouse.

    • 1110

      Création de l'Ordre des Frères Hospitaliers de Jerusalem, qui deviendra plus tard, un ordre militaire et religieux, rival de l'Ordre des Templiers

    • 1111

       

    • 1112

      Entrée de Saint Bernard à Cîteaux. Homme-clé du temps des croisades, Saint Bernard va aussi jouer un rôle important vis à vis des Templiers pour lesquel il contribuera à l'élaboration de la Règle de l'Ordre.

    • 1113

       

    • 1114

       

    • 1115

      Saint-Bernard fonde l'abbaye de Clairvaux et en est le premier abbé.

    • 1116

      L'empereur germanique Henri V est excommunié. Il riposte en nommant un antipape : Grégoire VIII .

    • 1117

       

    • 1118

      Baudouin II devient roi de Jérusalem.

    • 1119

       

    • 1120

      (ou 1119) Création de l'Ordre du temple. Hugues de Payns est le premier Maître de l'Ordre .

    • 1121

       

    • 1122

      Suger devient abbé de Saint-Denis.

      Concordat de Worms, qui met fin à la querelle des investitures.

      Début de la croisade vénitienne.

      Dans l'Atlas, le réformateur berbère Muhamad ibn Tummert crée la communauté des Almohades en réponse à la perversion des moeurs berbères par les Almoravides.

    • 1123

      Prise de Tyr et destruction de la flotte égyptienne par la flotte Venitienne.

    • 1124

       

    • 1125

      Le roi de France Louis VI convoque l'ost royal pour contrer l'empereur Henri V qui a envahi la champagne.

    • 1126

       

    • 1127

      Le Normand Roger II de Sicile unifie les principautés normandes de Sicile et d'Italie du Sud et établi sa capitale à Palerme.

    • 1128

      Hugues de Payns est en Europe à la demande de Baudouin II pour convaincre les seigneurs d'envoyer des troupes en Palestine pour aider à la défense des nouveaux Etats Latins d'Orient. Accompagné de plusieurs compagnons, il en profite aussi pour lancer une grande campagne de recrutement pour l'Ordre et commence à recevoir les premières donations.

      Concile de Troyes : Règle du Temple
      Edictée ou au moins soutenue par Saint Bernard, la Règle servira de "Code Civil" interne à l'Ordre, régissant le fonctionnement de cette organisation très rigoureuse.

      L'émir de Mossoul, le kurde Imad al-Din Zengui s'empare d'Alep et fonde la dynastie des Zenguides qui règnera sur une grande partie de la Syrie.

    • 1129

      Hugues de Payns est de retour en Palestine avec nombre de chevaliers dont un certain Foulques d'Anjou, futur Roi de Jérusalem.
      En Septembre, Baudouin II décide grâce à l'arrivée des renforts et à un pacte conclu avec les Ismaeliens d'assiéger Damas.

      Mathilde, fille du roi d'Angleterre Henry 1er Beauclerc se marie avec Geoffroy Plantagenêt, héritier du comté d'Anjou.

    • 1130

      Mort du pape Honorius II. Une partie des Cardinaux élit Gregorio Papareschi qui prend le nom de Innocent II. Mais une autre faction de cardinaux élit de son côté Pietro Pierleoni qui prend le nom d'Anaclet II.

      Bernard de Clairvaux rédige l'Eloge de la Nouvelle Milice ("De Laude Novae Militiae").
      Il contribue activement à faire de l'Ordre du Temple une milice de grand renom et d'importance. Son Eloge est éloquente par sa prise de position qui influencera considérablement le Saint Siège pour donner aux Templiers une seule dépendance vis à vis du Pape lui-même.

      Les possessions normandes d'Apulie et de Sicile sont reconnues comme royaume. Roger II en sera le premier roi et sera couronné avec la bénédiction de l'antipape Anaclet II

      En France, la construction de la nouvelle cathédrale de Sens est lancée. Ce sera la première des cathédrales dites "gothiques".

    • 1131

      Mort de Baudouin II. Foulques d'Anjou lui succède comme roi de Jerusalem .

    • 1132

      Suger devient le principal conseiller de Louis VI.

    • 1133

       

    • 1134

       

    • 1135

      En Angleterre, Henry 1er Beauclerc meurt le 1er décembre. Le 15 décembre, le neveu du roi défunt, Etienne de Blois s'empare de la couronne. Cette mort entraînera le pays dans une guerre de succession qui ne prendra fin qu'en 1153.

    • 1136

      Mort d'Hugues de Payns. Robert de Craon lui succède à la tête de l'Ordre.

      Union du Royaume d'Aragon et du comté de Barcelone par le mariage de Pétronille d'Aragon et de Raymond Berenger IV de Barcelone.

    • 1137

      En décembre, mort du roi de France Louis VI. Son fils Louis VII lui succède. Ce dernier avait épousé en juillet Aliénor, l'héritière du duché d'Aquitaine.

      Conrad de Hohenstaufen, duc de Souabe est élu roi de Germanie. Il sera le premier empereur germanique sous le nom de Conrad III de la dynastie des Staufen, qui s'éteindra en 1250 à la mort de Frederic II.

    • 1138

      En Italie, début du conflit en Guelfes et Gibelins.

      Le 22 août, les armées d'Angleterre et d'Ecosse s'affrontent près de Northallerton lors de la "Bataille de l'Etendard". La bataille se conclut par la défaite des Ecossais et la signature du traité de Durham l'année suivante.

    • 1139

      Le 25 juillet, le comte du Portugal Afonso Henriques remporte une importante victoire à Ourique contre les troupes Almohades. Le 27, ses troupes le proclament roi du Portugal.

      Bulle Omne datum optimum : privilèges du Temple
      La bulle est fulminée le 29 mars 1139 par le pape Innocent II. Elle officialise l'ordre du Temple et reconnaît sa règle. Elle le place sous la protection directe du Saint Siège. Et leur octrois des avantages non négligeables, comme l'exemption de la dîme, l'autorisation d'avoir des oratoires et des prêtres propres à l'Ordre.

      En avril, tenue du Deuxième Concile du Latran.

      Bataille de Tecua (été 1139) Pour en savoir plus...

    • 1140

      En juillet, le concile de Sens condamne pour la seconde fois Abélard pour ses opinions jugées hérétiques notamment par Bernard de Clairvaux.

    • 1141

      En Angleterre, bataille de Lincoln. Le roi Etienne est défait et capturé au début du mois de février par les troupes de Mathilde, héritière légitime du royaume, qui peut monter sur le trône. Mais elle doit le céder à nouveau àEtienne en décembre.

    • 1142

       

    • 1143

      Le 10 novembre, le roi de Jérusalem, Foulque meurt des suites d'une chute de cheval. Son fils, Baudouin III, alors âgé de 13 ans monte sur le trône sous la régence de sa mère Mélisende.

    • 1144

      Chute de la principauté d'Edesse
      L'apathie des Grecs et des Musulmans qui avait permis la consolidation des états latins d'Orient (1100) ne dura pas. Jean Commène réaffirma les prétentions byzantines sur la Syrie. L'atabeg seldjoukide d'Alep, Zengui, se montra un adversaire redoutable. A ces dangers, les princes francs qui ne recevaient d'autre aide d'occident que celle des ordres militaires ,Templiers etHospitaliers, opposèrent une politique d'alliance avec Damas contre Alep, avec les Arméniens de Cilicie contre les Byzantins, sans toujours parvenir à éviter les échecs. La perte d'Edesse et l'offensive de Zengui et de son fils Nour ad-Din contre Antioche mirent en péril l'existence même des états latins.

    • 1145

       

    • 1146

      Saint Bernard prêche la 2ème croisade

    • 1147

      Deuxième croisade (1147-1149)
      La deuxième croisade s'élance d'Europe pour reprendre Edesse. Le roi de France Louis VII et l'empereur germanique Konrad III se mettent à la tête de cette expédition.la croix rouge pattée de gueule ...

      La croix pattée rouge devient l'emblème des Templiers. Le 27 Avril, dans les nouveaux locaux du Temple à Paris, le pape Eugène III leur octroie la croix rouge. Les frères étaient alors rassemblés pour étudier la demande du roi de France : Mettre en œuvre une nouvelle croisade, ce qui demanderait une participation importante des commanderies de France et d'Espagne.

      Dans la péninsule ibérique, les Templiers participent au siège de Tortosa en Catalogne qui tombera l'année suivante, et à la prise de Lisbonne en octobre.

      Selon certaines sources, mort de Robert de Craon, deuxième Maître de l'Ordre du Temple en janvier. Selon d'autres sources, sa mort est située en1149. Evrard des Barres devient troisième Maître de l'Ordre

    • 1148

      Les troupes de la deuxième croisade arrivent enfin en Terre Sainte malgré l'hostilité de Manuel Commène. Se détournant d'Edesse qui était leur but premier, elles se jettent sur l'émirat allié de Damas dont elles ne réussissent même pas à s'emparer. Les croisés quittent alors la Palestine sans autre résultat que de renforcer Nour ad-Din à qui la prise de Damas permit de faire à son profit l'unité de la Syrie Musulmane (1154).

    • 1149

      Consécration de la nouvelle basilique du Saint-Sépulcre à Jérusalem.

      Selon certaines sources, mort de Robert de Craon, deuxième Maître de l'Ordre du Temple . Selon d'autres sources, sa mort est située en 1147. Evrard des Barres devient troisième Maître de l'Ordre.

      Raymond Bérenger IV, aidé des Templiers, s'empare de la ville de Lérida en Catalogne.

    • 1150

      L'empire germanique étend ses frontières à l'est de l'Elbe. La Marche de Brandebourg est créée et dirigée par Albrecht der Bär von Ballenstedt (Albert l'Ours de Ballenstedt).

    • 1151

      Le 13 janvier, mort de Suger.

      Evrard des Barres, Maître de l'Ordre du Temple démissionne de ses fonctions et se retire à Clairvaux. Bernard de Tremelay est nommé comme quatrième maître de l'Ordre.

    • 1152

      En mars, le roi de France Louis VII fait annuler son mariage avec Aliénor d'Aquitaine. En Mai, Aliénor se marie avec Henri Plantagenêt, le futur Henry II d'Angleterre.

      Frédéric 1er Barberousse est élu roi des Romains.

    • 1153

      En janvier, début du siège d'Ascalon. La ville ne sera prise que le 19 août, au lendemain de la mort de Bernard de Tremelay, quatrième maître de l'Ordre du Temple.Pour en savoir plus...

      Mort de Saint-Bernard le 20 Août, au monastère de Clairvaux.

      André de Montbard est nommé à la tête de l'Ordre comme cinquième Maître après la mort de Bernard de Tremelay lors de la prise d'Ascalon.

      En Angleterre, le traité de Westminster qui met fin à la guerre civile est signé. Henri Plantagenêt reconnaît Etienne de Blois comme roi et Etienne de Blois reconnait Henri Plantagenêt comme son successeur.

    • 1154

      Prise de Damas par Nour ad-Din.

      Mort d'Etienne, roi d'Angleterre le 25 octobre. Conformément au traité de Westminster signé l'année précédente, Henri Plantagenêt monte sur le trône et est couronné sous le nom d'Henry II le 19 décembre.

    • 1155

      Frédéric 1er Barberousse est couronné Empereur Germanique le 18 juin par le pape Adrien IV dans la basilique Saint-Pierre de Rome.

    • 1156

      Mort d'André de Montbard et élection de Bertrand de Blanchefortcomme Maître de l'Ordre.

    • 1157

      Bertrand de Blanquefort, Maître de l'Ordre du Temple est capturé le 19 juin avec d'autres princes francs lors d'une bataille près lac Méron (ou Hûlé) au Gué de Jacob.

    • 1158

      Fondation de l'Ordre de Calatrava en Espagne.

    • 1159

      Nouveau conflit entre l'empereur germanique Frédéric Barberousse et le pape Nicolas III. L'empereur soutient deux antipapes (Victor IV et Pascal II) contre Alexandre III.

    • 1160

      Le roi de France Louis VII épouse en troisièmes noces Adèle de Champagne.

    • 1161

      Des marchands créent à Visby, dans l'île de Gotland, la première Hanse pour faciliter le commerce dans les ports de la Baltique.

    • 1162

      En Février, Baudouin III, roi de Jérusalem, meurt alors qu'il se trouve à Béryte (Beyrouth). N'ayant pas d'enfants, c'est son frère Amaury Ier qui lui succède.

    • 1163

      Début de la campagne egyptienne d'Amaury 1er.

      En Angleterre, les Constitutions de Clarendon sont promulgées. Ces constitutions soustraient les clercs et religieux criminels aux tribunaux écclésiastiques pour les soumettre à la justice Royale.

      Début de la construction de la cathédrale Notre-Dame à Paris.

    • 1164

       

    • 1165

       

    • 1166

       

    • 1167

      Expéditions contre les Fatimides du Caire et occupation de la ville par les armées franques.

      En Italie, création de la ligue lombarde. 22 villes d'Italie du nord se coalisent contre l'influence grandissante de l'empereur germanique.

    • 1168

       

    • 1169

      En Egypte, profitant de la décadence des Fatimides, Nour ad-Din réussit en1169 à leur imposer un vizir de son choix, Salah ad-Din (Saladin) qui, deux ans après, se proclamera sultan et abolit le khalifat. Bientôt, il se rend maître de l'Arabie, puis de la Syrie, (1171, 1183) où il recueille l'héritage de Nour ad-Din. Les jours des états francs paraissent comptés...

      Mort de Bertrand de Blanchefort et élection de Philippe de Milly (ou Naplouse) à la tête de l'Ordre.

    • 1170

      Philippe de Milly démissionne de sa charge de Maître de l'Ordre du Temple et le chapitre élit Eudes de Saint-Amand comme nouveau Maître.

      En Angleterre, assassinat de Thomas Becket dans la cathédrale de Canterbury à l'instigation du roi Henry II. Dans le même temps, Henry IIentame la conquête de l'Irlande.

      En Espagne, création de l'Ordre de Santiago (Saint-Jacques de l'Epée).

    • 1171

      En Egypte, Saladin, le nouveau sultan, étend sa domination au Yémen, en Syrie et en Mésopotamie.

    • 1172

       

    • 1173

      Naissance du mouvement religieux vaudois.

    • 1174

      Saladin s'empare de Damas et met le siège devant Alep.

      Le 11 juillet, le roi de Jérusalem Amaury 1er meurt du typhus alors qu'il prépare une nouvelle campagne en Egypte. Son fils Baudouin, âgé de 13 ans est couronné roi sous la tutelle du comte Raymond III de Tripoli en attendant sa majorité à 15 ans.

    • 1175

       

    • 1176

      En Italie, l'empereur germanique Frederic Barberousse subit une défaite à Legnano contre les troupes de la ligue Lombarde.

      En Asie Mineure, les troupes de Manuel 1er Comnène sont défaites à Myrioképhalon par les troupes Seldjûkides du sultan Kiliç Arslan II.

    • 1177

      Bataille de Montgisard (à l'ouest de Jerusalem). Pour en savoir plus...

      En Italie, une armistice est signée entre l'empereur germanique et la ligue lombarde. Cet accord porte le nom de Paix de Venise.

    • 1178

       

    • 1179

      En Mars, les Templiers commencent la construction du Chastelet du Gué-Jacob sur le Jourdain, au sud du lac de Hûlé et au nord ouest, du Chastel-Neuf. En Août, Saladin détruit le Chastelet, après l'avoir assiégé et détruit sa garnison templière. Le Maître de l'Ordre, Eudes de Saint-Amand, est capturé au cours du combat et emmené en captivité.

      En Mars, tenue du Troisième Concile du Latran.

      En France, le roi Louis VII gravement malade décide d'associer son fils, le futur Philippe II Auguste au trône.

    • 1180

      En septembre, Philippe II Auguste monte sur le trône de France après la mort de son père Louis VII.

      Mort en captivité d'Eudes de Saint-Amand, après qu'il ait selon la petite histoire, refusé d'être échangé par Saladin contre un de ses neveux, captif des francs.

    • 1181

      Election d'Arnaud de Toroge (ou de la Tour Rouge) comme Maître de l'Ordre des Templiers.

      En avril-mai, une guerre de succession à Constantinople, provoque un massacre de plusieurs milliers d'Occidentaux.

    • 1183

      Saladin s'empare d'Alep.

    • 1184

      Tenue du concile de Vérone. La bulle ad abolendam est promulguée. Elle institue l’Inquisition épiscopale et elle définit l'hérésie à l'aide du droit canonique.

      Mort d'Arnaud de Toroge à Vérone, alors qu'il se rend en France pour plaider l'envoi de renforts en Terre Sainte. Le chapitre décide alors d'élire le maître le plus controversé de l'Ordre, Gérard de Ridefort .

    • 1185

      Mort de Baudouin IV, le Roi Lépreux. Son neveu Baudouin V, âgé de 11 ans devient Roi de Jerusalem, sous la tutelle du Comte Raymond III de Tripoli.

    • 1186

      Frederic Barberousse marie son fils, le futur empereur Henri VI avec Constance, héritière du royaume de Sicile.

      Mort inopinée du jeune roi Baudouin V. Son beau-père, Guy de Lusignan, appuyé par le Maître de l'Ordre du Temple Gérard de Ridefort, intrique pour le trône contre Raymond III qui en était le régent.

    • 1187

      Le 1er juin, Gérard de Ridefort conduit 150 chevaliers du Temple et Roger des Moulins, Maître de l'Hopital au désastre de Séphorie. Seuls 3 hommes échapperont au massacre. Gérard de Ridefort fait partie de ces 3 hommes. Les 3 et 4 juillet : Bataille de la Corne de Hattin. Le royaume de Jérusalem tombe aux mains de Saladin.Pour en savoir plus...

      A la suite de la chute de Jérusalem, le pape Grégoire VIII appelle à la croisade en fulminant sa bulle Audita tremendi.

    • 1188

      En janvier, Les rois Henry II d'Angleterre et Philippe Auguste bien qu'en guerre, acceptent de se rencontrer à Chinon à la demande des légats du pape et s'engagent à participer à la nouvelle Croisade. Mais la révolte de Richard Coeur de Lion contre son père, retardera le départ des croisés anglais et français. En mars, c'est l'empereur germanique Frederic I Barberousse qui s'engage à prendre la croix.

      Le Maître de l'Ordre du Temple, Gerard de Ridefort est libéré par Saladin contre la reddition de la forteresse templière de Gaza.

    • 1189

      Troisième croisade (1189-1192). En mai, l'empereur germanique quitte Ratisbonne avec une armée de plusieurs dizaines de milliers d'hommes et se dirige vers Constantinople.

      En Angleterre, Richard Coeur de Lion monte sur le trône suite à la mort de son père Henry II contre qui il s'était révolté. Mais il reprend à son compte la volonté de son père de participer à la croisade.

      Mort de Gerard de Ridefort lors du siège de la ville de Saint Jean d'Acre, que les chrétiens tentent de reprendre aux musulmans.

    • 1190

      Le 10 juin, l'empereur germanique Frédéric Barberousse meurt noyé en traversant la rivière Saleph, entre les villes de Claudiopolis et de Séleucie d'Isaurie. Sa mort provoque la débandade parmi l'armée germanique qui se retrouve à la merci des raids musulmans. Une partie des survivants retourne vers Constantinople, tandis qu'une autre partie tente tant bien que mal de rejoindre Saint-Jean d'Acre. Son fils, Henry VI lui succède sur le trône impérial.

      Le 4 juillet, Richard Cœur de Lion et Philippe II Auguste quittent ensemble Vezelay pour se rendre en Terre Sainte. Ils s'arrêtent à Messine en septembre pour y passer l'hiver.

    • 1191

      Philippe Auguste quitte Messine fin mars pour arriver en vue de Saint-Jean d'Acre le 20 avril. Richard Cœur de Lion quitte Messine le 10 Avril pour rejoindre Acre, mais une tempête le déroute vers l'île de Chypre gouvernée par le byzantin Isaac Doukas Comnène. Les habitants de l'île n'hésitent pas à piller les navires anglais qui s'échouent sur ses côtes. Suite à cela, Richard décide de s'emparer de l'île et en chasse les Byzantins (21 mai). Richard se rembarque et arrive à Acre le 7 juin. La ville tombera finalement le 12 juillet. Fin juillet, Philippe Auguste décide de rentrer en France.

      Robert de Sablé est élu Maître de l'Ordre du Temple sous les murs Saint-Jean d'Acre assiégée. Richard lui vend l'île de Chypre qu'il a conquis quelques semaines auparavant.

      Création à Acre de l'Ordre de l'Hopital de Sainte Marie des Allemands, appelé aussi Ordre Teutonique.

      Saladin subit une lourde défaite lors de la bataille d'Arsouf

    • 1192

      L'Ordre du Temple vend l'île de Chypre à Guy de Lusignan.

      Richard Coeur de Lion retourne en Europe pour s'opposer aux conquêtes de Philippe II Auguste.

    • 1193

      Mort de Saladin et mort de Robert de Sablé. Gilbert Horal(ou Erail) est élu Maître par le chapitre.

      Richard Coeur de Lion est capturé par Leopold, l'archiduc d'Autriche et jeté dans un cul de basse-fosse comme un prisonnier de droit commun.

    • 1194

      Début de la construction de la cathédrale de Chartres.

      Richard Coeur de Lion est libéré contre le paiement d'une forte rançon et débarque en Angleterre en mars.

       

    • 1195

      Dans la péninsule Ibérique, les Almohades remportent une écrasante victoire contre les troupes du roi de Castille à Alarcos. La frontière des royaumes chrétiens est repoussée jusqu'au Tage.

    • 1196

       

    • 1197

      Mort de l'empereur germanique Henry VI. Sa succession entraîne un important conflit au sein de l'empire entre Philippe de Souabe, frère de l'empereur défunt et Otton de Brunswick, candidat au sacre impérial soutenu par le pape.

    • 1198

      Heinrich Walpot, est confirmé par le pape comme maître de l'Ordre Teutonique.

      En janvier, décès du pape Célestin III. Giovanni Lotario Conti lui succède sous le nom d'Innocent III.

    • 1199

      Mort de Richard Coeur de Lion le 6 avril lors du siège du château de Châlus. Son frère, Jean sans Terre lui succède.

    • 1200

      Mort de Gilbert Horal, Maître de l'Ordre du Temple, au mois de Décembre.

      Traité du Goulet. Jean sans Terre prête hommage à Philippe Auguste pour ses territoires continentaux. Philippe Auguste reçoit le Vexin Normand.

    • 1201

      Dès le début de l'année, Philippe du Plessis est élu à la tête de l'Ordre du Temple.

    • 1202

      En Livonie, l'Ordre militaire et religieux des Porte-Glaives est créé par l'évêque de Riga, Albrecht von Buxthoeven.

      Suite au mariage de Jean Sans Terre avec Isabelle d'Angoulème, Philippe Auguste le fait convoquer devant sa cour pour l'accuser de l'enlèvement d'Isabelle, promise auparavant à Hugues de Lusignan. Jean refuse de comparaître, est condamné et Philippe confisque l'ensemble de ses fiefs français.

      Quatrième croisade (1202-1204). Les troupes chrétiennes signent un contrat avec la république de Venise pour que celle-ci accepte de mettre ses navires à leur disposition. Après leur embarquement, les Vénitiens détournent une première fois la Croisade à leur profit et attaquent avec les croisés la ville hongroise et chrétienne de Zadar (Zara).

    • 1203

      En juillet, les Vénitiens détournent une seconde fois la Croisade à leur profit pour mettre un terme à la lutte entre leur République et l'empire Byzantin. Les Croisés assiègent Constantinople qui tombe le 17 juillet. Le Doge Dandolo fait alors installer Alexis IV sur le trône impérial.

      Philippe Auguste commence la conquête de la Normandie.

    • 1204

      A Constantinople, l'empereur fantoche mis sur le trône par les Vénitiens est assassiné. Les Croisés assaillent à nouveau la ville et la mettent à sac. Ce qui reste de l'empire Byzantin est démantelé. L'empire Latin de Constantinople est créé avec à sa tête Baudouin de Flandre comme empereur. Les Chrétiens créent encore d'autres états sur les vestige de l'ancien empire : Le duché de Naxos, le royaume de Thessalonique, le duché d'Athènes et la principauté d'Achaïe. Les grecs quant à eux gardent pied en Europe avec le Despotat d'Epire et en Asie Mineure, ils créent l'empire de Nicée et l'empire de Trébizonde.

      Philippe Auguste s'empare de toute la Normandie.

    • 1205

      Le nouvel Empereur de Byzance, Baudouin 1er, décide d'envahir l'empire bulgare situé au nord de ses territoires. Les deux armées se rencontrent à Andrinople et les croisés de Baudouin sont vaincus par les troupes du tsar Ivan Kalojan 1er. Baudouin disparait lors de cette bataille, sans doute emmené en captivité d'où il ne sortira jamais.

    • 1206

      Philippe Auguste s'empare de l'Anjou et de la Touraine.

      En Asie, Temüdjin du clan des Bordjigin unifie l'ensemble des clans Mongols et prend le nom de Gengis Khan.

    • 1207

       

    • 1208

      Pierre de Castelnau, légat pontifical envoyé dans le Languedoc pour combattre l'hérésie Cathare est assassiné à Saint-Gilles près d'Arles le 14 janvier alors qu'il rentre à Rome faire son rapport au pape Innocent III sur le comportement du comte de Toulouse Raimond VI qu'il venait d'excommunier. Cet assassinat entrainera l'appel à la Croisade contre les Albigeois.

    • 1209

      Innocent III appelle à la croisade contre les hérétiques Cathares du Languedoc. Simon de Montfort, prend la tête de cette Croisade. En juillet, c'est le sac de Béziers. En Aout, la cité de Carcassonne est assiégée et prise par les croisés.

      Mort du Maître de l'Ordre du Temple, Philippe du Plaissis. Guillaume de Chartres est élu pour lui succéder.

      Dans l'empire germanique, Philippe de Souabe est assassiné et Otton de Brunswick est élu empereur.

      Le pape Innocent III excommunie Jean Sans Terre suite au conflit né de la nomination de l'archevêque de Canterbury. Cette même année, il approuve la création de l'ordre des Frères Mineurs de François d'Assise, ou Franciscains.

    • 1210

      Frédéric II, roi de Sicile est élu roi des romains. Suite à cette élection, Otton IV attaque la Sicile et est excommunié par le pape.

    • 1211

      Le roi de Hongrie, André II Árpád, fait appel aux chevaliers Teutoniquespour qu'ils l'aident à contenir les incursions des Coumans à ses frontières orientales. Il les installe dans le Burzenland (Ţara Bârsei ou Barcaság)

    • 1212

      Les rois de Castille, d'Aragon et de Navarre, avec l'aide des différents ordres militaires et religieux présents dans la Péninsule Ibérique infligent une cuisante défaite aux Almohades lors de la bataille de Las Navas de Tolosa.

    • 1213

       

    • 1214

      Victoire de Philippe Auguste à Bouvines contre une coalition anglo-germanique.

    • 1215

      Le 4ème Concile de Latran se tient durant le mois de novembre. L'organisation de la 5ème croisade est décidée.

    • 1216

      Mort du Pape Innocent III. Il est remplacé par Honorius III.

      Mort du roi d'Angleterre Jean Sans Terre. Son fils aîné monte sur le trône sous le nom d'Henry III.

      L'ordre des Dominicains est fondé à Rome.

      En Pologne, l'évêque missionnaire pour la Prusse, Christian, fonde l'Ordre des Frères de la Milice du Christ de Mazovie (appelé également Ordre de Dobrzyń).

    • 1217

      Les armées de la Cinquième croisade (1217-1221) arrivent à Acre en automne. Il est décidé d'attaquer l'Egypte et de s'emparer de Damiette.

    • 1218

      Mort du Maître de l'Ordre du Temple, Guillaume de Chartres devant Damiette. Il est remplacé par Pierre de Montaigu, alors précepteur de l'Ordrepour les provinces de Provence et d'Espagne.

    • 1219

      Prise de Damiette par les francs le 05 novembre.

    • 1220

      Début des invasions mongoles en Perse.

      Frédéric II est nommé empereur germanique par le pape Honorius III, deux ans après la mort d'Otton IV.

    • 1221

      Défaite des armées franques lors de la bataille de Al-Mansurah près du Caire et perte de Damiette. La cinquième croisade est un échec.

    • 1222

       

    • 1223

      Mort du Roi de France Philippe Auguste. Son fils Louis VIII lui succède. Il est le premier roi capétien à ne pas avoir été associé au trône et sacré du vivant de son père.

    • 1224

      Le roi de Hongrie, André II Árpád, entre en conflit avec les chevaliers Teutoniques et les expulse de son royaume.

    • 1225

       

    • 1226

      Mort de Saint François d'Assise.

      En Pologne, Konrad le prince de Mazovie fait appel aux chevaliers teutoniques pour défendre sa frontière orientale des incursions des tribus Prusses et Lituaniennes en renfort de l'Ordre de Dobrzyń qui ne suffit pas à la tâche.

      Le roi de France Louis VIII meurt au retour de la deuxième croisade contre les Albigeois. Son fils, Louis IX, à peine âgé de 12 ans est armé chevalier et sacré à Reims. Sa mère, Blanche de Castille assure la régence du royaume en attendant sa majorité.

    • 1227

      Excommunication de l'Empereur germanique Frédéric II par le pape Grégoire IX pour avoir refusé de partir en croisade .

      En Asie, mort de Gengis Khan. Son Empire qui s'étend de la Mer Caspienne à l'Océan Pacifique est partagé entre ses 4 fils.

    • 1228

      Sixième croisade (1228-1229) : L'empereur Frédéric II conclut un traité avec le sultan d'Egypte Malik al-Kamil qui restitue plusieurs villes aux Chrétiens, dont Jérusalem, Bethléem et Nazareth.


    • 1229

      Entrée de l'Empereur Frédéric II à Jérusalem. Début de la querelle entre l'Empereur et les Templiers.

      Signature du Traité de Paris mettant fin à la Croisade contre les Albigeois. D'importants territoires du sud de la France sont rattachés au domaine royal.

      Le roi Jacques 1er d'Aragon commence la conquête des Îles Baléares.


    • 1229

       

    • 1231

      L'Inquisition, tribunal ecclésiastique d'exception mis en place pour juger les hérétiques, est réglementée par le pape Grégoire IX et est confiée aux ordres mendiants (dominicains et franciscains).

    • 1232

      Mort de Pierre de Montaigu, Maitre de l'Ordre du Temple. Election d'Armand de Périgord pour lui succéder.

    • 1233

      L'Inquisition est officiellement établie en Languedoc pour continuer la lutte "spirituelle" contre l'hérésie Cathare.

    • 1234

      Louis IX atteint sa majorité. Il se marie avec Marguerite de Provence et continue l'étendre l'influence capétienne vers la méditerranée.

    • 1235

       

    • 1236

      Le roi Ferdinand III de Castille s'empare de Cordoue.

      Les Chevaliers Porte-Glaives de Livonie subissent une écrasante défaite contre une armée lituanienne à la bataille de Šiauliai.

    • 1237

      Les Mongols, dirigés par Batu, un des fils de Gengis Khan envahissent les principautés Russes et les ravagent.

    • 1238

      Prise de Valence par le Roi d'Aragon.

    • 1239

      Défaite des armées franques devant Gaza

      L'empereur germanique, Frédéric II, est excommunié pour la seconde fois par le pape Grégoire IX.

    • 1240

       

    • 1241

      Henri III, roi d'Angleterre, entreprend la reconquête de ses fiefs continentaux tombés sous la domination du roi de France.

      En Pologne, une importante armée chrétienne est anéantie par une armée mongole à Legnica.

    • 1242

      Henri III est battu lors de la bataille de Taillebourg par l'armée française. Il se réfugie en Aquitaine.

      Les chevaliers Teutoniques et les Porte-Glaives de Livonie subissent une écrasante défaite qui leur est infligée par le prince de Novgorod Alexandre Nevski sur les rives du lac Peïpous.

    • 1243

       

    • 1244

      La forteresse de Montségur tombe après un long siège. Les cathares qui y étaient réfugiés sont conduits au bûcher érigé au pied des murailles de la forteresse.

      Les Turcs Kharizmiens envahissent ce qui reste des territoires du Royaume de Jérusalem et s'emparent de la ville sainte. Armand de Périgord, Maître de l'Ordre du Temple est capturé lors de la désastreuse bataille de La Forbie, qui vit l'anéantissement presque complet des 3 ordres religieux en Terre Sainte.

    • 1245

       

    • 1246

       

    • 1247

      Mort du maître du Temple Armand de Périgord en captivité. Election deGuillaume de Sonnac pour lui succéder.

    • 1248

      Septième Croisade (1248-1254) : Louis IX s'embarque à Aigues Mortes en direction de Chypre, en vue de conquérir l'Egypte.

      Séville est conquise par le roi Ferdinand III de Castille.

    • 1249

      Prise de Damiette par les Croisés.

    • 1250

      Mort de l'empereur germanique Frédéric II. Une période d'anarchie qui durera jusqu'en 1273 s'installe dans l'empire, chaque principauté veut se rendre indépendante de tout pouvoir central.

      Les Mamelouks renversent le pouvoir du sultan Ayyubide en Egypte. Mort du Maître de l'Ordre du Temple, Guillaume de Sonnac. Renaud de Vichiers est élu pour lui succéder. Saint Louis est capturé avec 12000 hommes lors de la bataille devant Al-Mansourah et est libéré contre la remise de la ville de Damiette et une rançon.

    • 1251

       

    • 1252

      Le pape Innocent IV autorise les inquisiteurs à utiliser la torture.

      Louis IX signe une trêve de 10 ans avec les Mamelouks. Il restera encore deux ans en Terre Sainte pour renforcer les forteresses qui restent aux mains des Chrétiens.

      Certains historiens mentionnent la démission de Renaud de Vichiers et l'élection de Thomas Beraud comme nouveau Maître de l'Ordre.

    • 1253

       

    • 1254

      Retour de Louis IX en France après avoir passé plus de deux années à réorganiser et à renforcer les défenses franques en Terre Sainte.

      Ambassade du moine franciscain flamand Guillaume de Rubroeck à la cour du Grand Khan des Mongols à Karakorum.

    • 1255

       

    • 1256

       

    • 1257

      Certains historiens mentionnent la mort de Renaud de Vichiers et l'élection de Thomas Beraud pour lui succéder à la tête de l'Ordre.

    • 1258

      Prise de Bagdad par les armées mongoles de Ulagu. C'est la fin du khalifat Abbasside.

    • 1259

      Traité de Paris mettant fin au conflit féodal entre la France et l'Angleterre à propos des territoires saisis par Philippe Auguste au détriment de Jean Sans Terre en 1202. Henry III abandonne ses vues sur la Normandie, l'Anjou, la Touraine, le Maine et le Poitou, mais en revanche LOUIS IX lui abandonne en fief le Saintonge, l'Aunis, le Limousin, le Quercy et le Périgord. Henry III s'engage aussi à prêter hommage lige au roi de France pour son domaine d'Aquitaine.

    • 1260

      Les Mongols sont rejetés de Syrie par les Mamelouks.

    • 1261

      Fin de l'Empire Latin d'Orient. L'empereur de Nicée, Michel VIII Paléologue, reconquiert Constantinople et y fonde sa dynastie.

      Election du Pape Urbain IV.

    • 1262

       

    • 1263

      Le roi de Castille s'empare de Cadix. Il ne reste plus dans la Péninsule Ibérique que le petit émirat de Grenade qui survivra tant bien que mal pendant encore 2 siècles. La Castille reconnaît également l'indépendance du royaume du Portugal.

    • 1264

      Charles d'Anjou, frère de Louis IX est investi du royaume de Naples et de Sicile par décision papale.

    • 1265

      Prise de Césarée et d'Arsuf par les Mamelouks.

    • 1266

      Charles d'Anjou défait les troupes de Manfred von Hohenstaufen à Bénévent.

      Perte de la forteresse franque de Safet.

    • 1267

       

    • 1268

      Perte des places de Jaffa, Beaufort, Antioche, Banyas et Gastein.

    • 1269

      Hugues III de Chypre devient Roi de Jerusalem.

    • 1270

      Huitième croisade (1270) : Le roi de France Louis IX s'embarque en vue d'aller conquérir Tunis. Il meurt de la peste quelques jours après son débarquement. Son fils Philippe III dit le Hardi lui succède sur le trône de France.

    • 1271

      Début du voyage de Marco Polo vers la Chine.

    • 1272

       

    • 1273

      Mort du Maitre de l'Ordre du Temple Thomas Beraud. Guillaume de Beaujeu le remplace à la tête de l'Ordre.

    • 1274

      Deuxième concile de Lyon. Michel VIII Paléologue, empereur de Byzance conclut un accord avec le pape et place l'église grecque sous l'autorité pontificale. Cet accord est fortement contesté notamment dans l'Empire germanique. Il restera sans effet.

      L'héritier de la couronne de France, le futur Philippe IV le Bel est marié à Jeanne, héritière du royaume de Navarre.

    • 1275

      Les chevaliers teutoniques commencent la construction du château deMarienburg (Malbork) qui deviendra la capitale de leur état.

    • 1276

      Mort de Jacques 1er d'Aragon. Il partage ses états entre ses deux fils. Pierre reçoit l'Aragon, la Catalogne et Valence. Jacques quant à lui reçoit le royaume de Majorque, englobant les Îles Baléares, le Roussillon et la Cerdagne avec Perpignan comme capitale.

    • 1277

      Traité d'Aberconway. Le chef Gallois Llywelyn se reconnait vassal du roi d'Angleterre.

    • 1278

      Rodolphe de Habsbourg défait le prince de Bohême Ottokar II à la bataille de Marchfeld et s'empare de l'Autriche et de la Styrie, qui serviront de base au développement de la puissance des Habsbourg au cours des siècles suivants.

    • 1279

       

    • 1280

       

    • 1281

      Les marchands des Hanses de Cologne, Lübeck et Hambourg se rassemble et créent la base de la Hanse Teutonique.

    • 1282

      Les Vêpres siciliennes : Charles d'Anjou perd la Sicile au profit de Pierre III d'Aragon. Il conserve néanmoins ses domaines de Naples et d'Italie du Sud.

    • 1283

      Le pape Martin IV excommunie le roi Pierre III d'Aragon. Il offre la couronne à un fils du roi de France. L'expédition française en Aragon est considérée comme Croisade et est dirigée par Philippe III de France.

    • 1284

       

    • 1285

      Le roi de France Philippe III meurt à Perpignan, sur la route de retour de la Croisade d'Aragon. Son fils, Philippe IV le Bel est sacré Roi de France à Reims.

    • 1286

       

    • 1287

       

    • 1288

       

    • 1289

       

    • 1290

       

    • 1291

      Chute de Saint Jean d'Acre : disparition des Etats Latins d'Orient.Guillaume de Beaujeu, Maître de l'Ordre, est au cœur des combats et meurt en défendant les remparts contre les assauts de Marek-El-Ashraf. Les Templierssurvivants se replient sur l'île de Chypre. Thibaud Gaudin est élu Maître de l'Ordre.

      En Europe, naissance de la Confédération Helvétique par le serment d'Union fait par les régions d'Uri, d'Unterwald et de Schwyz.

    • 1292

      Mort de Thibaut Gaudin. Jacques de Molay est élu Maître de l'Ordre du Temple.

    • 1293

       

    • 1294

       

    • 1295

      Début du conflit entre le pape Boniface VIII et Philippe IV le Bel.

    • 1296

      Jacques de Molay prend parti pour le pape Boniface VIII, contre Philippe le Bel.

    • 1297

      Le roi de France, Louis IX est canonisé.

    • 1298

       

    • 1299

       

    • 1300

       

    • 1301

      LE conflit entre Boniface VIII et Philippe IV le Bel prend un nouveau départ. Philippe le Bel fait arrêter l'évêque de Pamiers, Bernard Saisset, qu'il accuse de trahison. Boniface VIII fulmine alors la Bulle "Ausculta filii" dans laquelle il rappelle au roi qu'il doit se soumettre à l'Eglise en tant que chrétien.

    • 1302

      Concile de Rome : Le pape Boniface VIII fulmine la bulle "Unam Sanctam"dans laquelle il affirme la supériorité du pouvoir spirituel de sa fonction sur le pouvoir temporel des rois et des princes.

      Mâtines de Bruges : En Flandre, les corps de métier de Bruges se soulèvent contre le pouvoir du roi de France et massacrent ses troupes. Ce soulèvement s'étend rapidement à toute la Flandre. A Courtrai, l'armée que Philippe le Bel a envoyé pour mater la révolte est défaite par les milices flamandes; Cette bataille portera le nom de Bataille des Eperons d'Or.

    • 1303

      Les Templiers doivent abandonner le dernier bastion chrétien de Terre Sainte. L'îlot de Ruad, en face de Tortose est pris d'assaut par les Mamelouks et tombe entre leurs mains.

      Le 7 Septembre, attentat d'Anagni organisé par Sciarra Colonna et Guillaume de Nogaret. Le pape excommunie Philippe le Bel, mais meurt début octobre.

    • 1304

      Bref pontificat de Benoît XI, mort (7 Juillet 1304) à la veille du jour où il se préparait à excommunier Nogaret pour sa participation dans l'attentat d'Agnani.

      Jean de Joinville commence la rédaction de sa "Vie de Saint-Louis".

    • 1305

      Clément V est élu comme pape après de longs mois de disputes entre les cardinaux chargés de nommer le Saint Père. Clément V refuse de se rendre à Rome et reste exilé volontairement hors d'Italie.

    • 1306

      Philippe le Bel confisque les biens des juifs. Il effectue plusieurs manipulations monétaires et doit se se réfugier dans le Temple de Paris, pendant une émeute.

      Expédition templière en Grèce.

      Robert Bruce monte sur le trône d'Ecosse.

    • 1307

      22 septembre : Nomination de Guillaume de Nogaret comme chancelier du royaume. Interrogatoire de quelques templiers à propos de pratiques étranges qui se produiraient dans l'Ordre et qui ont été dénoncées aux hommes du Roi de France.

      Vendredi 13 Octobre : Arrestation des templiers dans le royaume de France.

      14 Octobre : Diffusion d'un manifeste royal dans les rues de Paris, qui rend publiques les accusations contenues dans l'ordre d'arrestation (lestempliers 'coupables' d'apostasie, d'outrages à la personne de Christ, de rites obscènes, de sodomie et enfin d'idolâtrie).

      15 Octobre : Des frères prêcheurs et des officiers royaux se répandent dans les jardins du Palais et dans la Cité parisienne pour exposer aux 'bonnes gens' les motifs de l'arrestation.

      16 Octobre : Philippe le Bel adresse aux Princes et Prélats de la chrétienté des lettres les invitant à l'imiter et à faire arrêter les Templiers qui se trouvent dans leurs Etats. Ces lettres n'obtiennent que trois réponses favorables : Jean, duc de Basse-Lorraine, Gérard, comte de Juliers et l'archevêque de Cologne. L'évêque de Liège, le roi d'Aragon, le roi des Romains Albert répondent que cette affaire est de la compétence du Pape. Quant au roi d'Angleterre, Edouard II (gendre de Philippe le Bel), loin de se laisser convaincre, il va lui-même écrire aux rois du Portugal, de Castille, d'Aragon et de Sicile pour leur demander de n'agir qu'après mûre réflexion, les accusations contre le Temple lui paraissant dictées par la calomnie et la cupidité.

      19 Octobre - 24 Novembre : Cent trente-huit prisonniers sont interrogés à Paris dans la salle basse du Temple par l'inquisiteur Guillaume de Paris. En fait, trente-six devaient mourir des suites de ces tortures ! Seulement trois d'entre eux ont nié avoir commis les crimes qu'on leur reproche : Jean de Château-Villars, Henri de Hercigny et Jean de Paris, tous interrogés le 9 Novembre au cours d'une séance à laquelle n'assistent ni l'inquisiteur lui-même ni celui qui le seconde en général : Nicolas d'Ennezat. Ceux-ci s'occupent le même jour du visiteur de France, Hugues de Pairaud.

      27 Octobre : Le Pape Clément V adresse à Philippe le Bel une lettre de protestation.

    • 1308

      Février : A la veille du jour où les Templiers allaient être remis au pouvoir pontifical, des tablettes circulèrent parmi les prisonniers : le maître les invitait à révoquer leurs aveux comme il le faisait lui-même ainsi que les autres dignitaires. Cette rétractation décida-t-elle le pape à modifier sa conduite ? Aussitôt après on voit casser les pouvoirs des inquisiteurs et proclamer son intention de prendre lui-même l'affaire en mains. Par la bulle "Pastoralis Praeeminentiae" le pape Clément V ordonne à tous les princes de la chrétienté d'arrêter les Templiers dans leurs Etats.

      25 Mars : Les Etats généraux sont convoqués à Tours par le roi de France. La convocation est rédigée dans le même style que l'acte d'accusation. Un autre texte, qui, lui, portait la marque du légiste Pierre Dubois, allait circuler sous le titre de "Remontrances du Peuple de France" comme étant le résultat de la consultation populaire faite à Tours.

      26 Mai : Le roi Philippe le Bel vient en personne à Poitiers trouver le pape Clément V ; celui-ci allait, le 29, réunir un consistoire en sa présence, au cours duquel Guillaume de Plaisans devait prononcer un discours proclamant la 'victoire universelle' remportée sur la croix contre "l'antique ennemi".

      27 Juin - 1er Juillet : Septante deux Templiers comparaissent devant le pape Clément V. Parmi ces templiers livrés au pape par le roi ne se trouve aucun dignitaire ; ce sont surtout des sergents dont un certain nombre avait quitté l'Ordre et qui avaient offert leur témoignage avant que l'arrestation n'ait été décidée ; quelques commandeurs, mais peu nombreux. "Malades", les dignitaires de l'Ordre doivent demeurer à Chinon où ils sont détenus : Jacques de Molay, Hugues de Pairaud, Raimbaud de Caron, Geoffroy de Charnay et Geoffroy de Gonneville. Le pape déléguera à Chinon trois cardinaux : Béranger Fredol, Etienne de Suisy et Landolphe Brancaccio (dont les deux premiers étaient d'ailleurs des familiers du roi de France ...). De plus Nogaret et Plaisans assistèrent à l'interrogatoire !

    • 1309

      Conquête de Rhodes par les hospitaliers.

      8 Août : La première commission ecclésiastique de France ouvre ses séances à Paris au monastère Sainte Geneviève, composée presque uniquement d'évêques dévoués à la cause du roi : Gilles Aycelin (archevêque de Narbonne et garde des sceaux avant Nogaret !), Guillaume Durand (évêque de Mende), Guillaume Bonnet (nommé sur intervention royale à l'archevêché de Bayeux) et quatre autres prélats plus obscurs... Le rôle confié à ces commissions pontificales était essentiellement d'enquêter sur la culpabilité duTemple, donc d'entendre tous ceux qui voudraient témoigner pour ou contre l'Ordre, mais uniquement à titre de témoins, non d'accusés. Or les citations qu'elles envoient mettent plus de deux mois à être transmises aux intéressés...

      22 Novembre : Comparution du premier témoin (Jean Melot) que les propos désordonnés feront considérer comme simple d'esprit.

      26 Novembre : Comparution de Jacques de Molay ; or, quand on lui lit la déposition qu'il avait faite à Chinon le 30 Août 1308 devant les trois cardinaux délégués par le pape, il manifeste le plus violent étonnement...

      28 Novembre : Nouvelle comparution de Jacques de Molay, mais en présence de Nogaret... Comparution du commandeur de Payns en Champagne, Ponsard de Gisy ; sa déposition est accablante quant aux procédés utilisés à l'endroit des Templiers ; il décrit les tortures dont il a été l'objet !

    • 1310

      6 Février : La commission pontificale réunie à nouveau reprend ses interrogatoires ; le nombre de templiers qui déclarent vouloir comparaître et défendre l'Ordre s'accroît notablement.

      28 Mars : 546 templiers ont demandé à témoigner.

      2 Mai : 573 templiers ont demandé à témoigner. Les templiersparviennent à organiser leur défense en dépit des obstacles et désignèrent quatre porte parole : Renaud de Provins, Pierre de Boulogne, Guillaume de Chambonnet et Bertrand de Sartigues.

      10 Mai : Les délégués de l'Ordre du Temple demandent aux commissaires de se réunir sans délai pour les entendre, ayant appris qu'un concile provincial était convoqué pour le lendemain à Sens. Or Philippe le Bel venait de nommer à l'archevêché de Sens Philippe de Marigny, frère de son favori Enguerrand.

      11 Mai : Un bûcher est dressé hors de Paris, près de la porte Saint Antoine, sur lequel 54 templiers considérés comme relaps meurent en proclamant leur innocence.

      13 Mai : La commission pontificale reprend ses séances. Le premier témoin, Aimery de Villiers le Duc, se jette aux genoux des commissaires ; il a assisté la veille au départ de ses frères condamnés au feu.

      3 Novembre : Ajournement de la commission pontificale à cause du manque de témoignages : Philippe de Marigny refuse de laisser comparaître l'un des délégués à la défense détenu dans sa province. Un autre de ces délégués, Pierre de Boulogne, allait disparaître dans les mois suivants ...

    • 1311

      5 Juin : Clôture de l'enquête de la commission pontificale.

      16 Octobre : Le pape Clément V ouvre le concile de Vienne dans la cathédrale. Les perquisitions faites lors de l'arrestation des Templiersn'avaient amené aucune pièce à conviction ! D'autre part sept templiers, puis deux autres, se présentèrent, qui déclarèrent vouloir défendre l'ordre ; le pape se contenta de les faire emprisonner !

    • 1312

      17 Février : Une délégation des gens du roi fait son entrée à Vienne ; elle comprend Nogaret, Plaisians, Enguerrand de Marigny et quelques conseillers laïcs de Philippe le Bel ; ils vont avoir des rencontres quotidiennes avec les quatre cardinaux français : Arnaud de Pellegrue, Arnaud de Canteloup, Béranger Frédol, Nicolas Fréauville et un italien favorable au roi de France, Arnaud Novelli.

      2 Mars : Lettre de Philippe le Bel au concile de Vienne exigeant l'abolition de l'Ordre du Temple et le transfert de ses biens à un autre ordre de chevalerie.

      20 Mars : Le roi Philippe le Bel se présente lui-même à Vienne en grand cortège.

      22 Mars : En consistoire secret, Clément V fait approuver la suppression de l'Ordre du Temple par la Bulle "Vox in Excelso". Le texte de celle-ci ne condamne pas l'Ordre mais le supprime par voie de provision.

      Avril : Mort de Guillaume de Nogaret.

      2 Mai : La Bulle "Ad Providam" attribue à l'Ordre de l'Hôpital les biens desTempliers. Philippe le Bel aurait voulu, semble-t-il, que ces biens fussent mis à la disposition de la Terre Sainte, peut-être en créant un nouvel ordre comme l'avait suggéré son conseiller le légiste Pierre Dubois.

      6 Mai : Clément V ordonne aux conciles provinciaux de continuer leur procès contre les pesonnes, se réservant à nouveau celui des dignitaires ...

      Décembre : Mort de Guillaume de Plaisians.

      22 Décembre : Clément V délègue ses pouvoirs à trois cardinaux : Nicolas de Fréauville, Arnaud d'Auch et Arnaud Novelli tous trois dévoués au roi.

    • 1313

       

    • 1314

      11 Mars (ou 18 mars selon certaines interprétations) : Un échafaud avait été dressé sur le parvis de Notre-Dame de Paris. On fit comparaître les quatre dignitaires : Jacques de Molay, le maître de l'Ordre, Hugues de Pairaud, visiteur de France, Geoffroy de Charnay, précepteur de Normandie, et Geoffroy de Gondeville, précepteur du Poitou et d'Aquitaine. Les trois cardinaux qui avaient à leur coté l'archevêque de Sens, Philippe de Marigny, énoncèrent la sentence définitive qui les condamnait à la prison perpétuelle. Deux personnages manquaient : Guillaume de Nogaret et Guillaume de Plaisians, morts l'un et l'autre l'année précédente, l'un en avril, l'autre en décembre 1313. Or, à l'énoncé de cette sentence, on vit se lever Jacques de Molay et Geoffroy de Charnay. Solennellement, devant la foule rassemblée, ils protestèrent, déclarant que leur seul crime avait été de se prêter à des aveux faux pour sauver leur vie. L'Ordre était saint, la règle du Temple était sainte, juste et catholique. Ils n'avaient pas commis les hérésies qu'on leur attribuait. Le jour même, un bûcher était dressé près du jardin du Palais, approximativement à l'endroit où se trouve aujourd'hui, vers le Pont-Neuf, la statue du roi Henri IV. Les deux condamnés montèrent sur le bûcher le soir même. Ils demandèrent à tourner leur visage vers Notre-Dame, crièrent une fois de plus leur innocence et, devant la foule saisie de stupeur, moururent avec le plus tranquille courage en assignant le pape Clément V et Philippe le Bel à comparaître devant le tribunal de Dieu avant la fin de l'année ...

      nuit du 19 au 20 Avril : Mort du pape Clément V au château de Roquemaure dont les ruines dominent encore la vallée du Rhône.

      29 Novembre : Mort de Philippe le Bel, frappé d'apoplexie le 4 novembre.


    pour une bibliographie plus complète...Bibliographie

    1. "Chevaliers du Christ - Les Ordres religieux-militaires au Moyen-Age"
      Alain Demurger; Editions Seuil 2002
    2. "Les Croisades Nordiques - L'Occident médiéval à la conquête des peuples de l'Est 1100-1525"
      Erik Christiansen; Editions Alerion 1996
    3. "Chronologie du Moyen-Age"
      Michel Zimmermann; Editions Points 2007
    4. SOURCES : http://www.templiers.org/chronique.php

     

     

     

     

     


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