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    Ouistreham le Haut Bourg XIXième siècle 

     

     

    Riva Bella, la perle de la Côte de Nacre, a su conserver son caractère familial et les qualités exceptionnelles de la plage qui firent sa réputation.

    HISTOIRE !

    - Un « camp romain » (du Catillon ou du Castillon) était situé sur la rive gauche de l'Orne près de Bénouville. 

    Il a été nivelé, il n'en reste qu'une petite partie du rempart nord-ouest

    - Ouistreham est mentionnée dès 1086 sous la forme Oistreham.

     

    OUISTREHAM au XIXème siècle

    Stanislas Lépine

    CAEN 1835 - 1892 PARIS
    L'ÉGLISE SAINT SAMSON A OUISTREHAM EN NORMANDIE

     

     

    Elle tirerait son nom d'origine germanique d'un établissement de colons saxons, implantés dans la région en tant que mercenaires (autour des IVe et Ve siècles). 

    Cependant, il n'existe aucune attestation de ce toponyme

    antérieurement au XIe siècle. 

     



     

     

    En outre, on rencontre dans la toponymie normande de nombreux éléments anglo-saxons, langue proche du vieux saxon, qui sont à mettre en relation avec l'installation de colons venus d'Angleterre avec les Scandinaves autour du Xe siècle.

     

    Le tissu du bourg est dense, lié principalement à l’activité de la pêche. Il a gardé jusqu’à nos jours un caractère rural avec ses vieilles entrées de fermes de la rue Herbline et de la rue du Tour de Ville. Ce centre ancien, à la fois civil et religieux, est occupé par trois types d’habitat :

    - la maison de pêcheurs, qui donne sur la rue, se compose d’un rez-de-chaussée avec un étage et des combles souvent aménagés;
    - la maison du bourg a une façade sur la rue et une cour à l’arrière; elle a un étage et des commerces au rez-de-chaussée;
    - enfin les bâtiments de la maison rurale, disposés autour d’une cour rectangulaire, comprenant un rez-de-chaussée, un étage et des combles utilisés comme grenier angle de la rue du Tour de Ville). 


    Le second élément -ham représente le vieil anglais hām

    « maison », « foyer », 
    « groupe d'habitations », dont procède pour l'essentiel le vieux normand ham 
    « village » , d'où les diminutifs hamel « hameau, foyer » et hamelet 
    « petit hameau ».

     

    Fichier:Eglise de ouistreham.jpg 

     

    L'église Saint-Samson et la grange aux dîmes forment, dès le début du hameau de Ouistreham, le cœur de cette cité. 

    Sa proximité avec la mer a fait que le bourg s'est développé vers la grève, au nord. 

    Au centre de la place de Ouistreham se dresse l’église paroissiale Saint-Samson. Construite durant les années qui précèdent 1150, sous l’abbatiat de la sixième abbesse de la Trinité de Caen, Jeanne de Coulonces, elle fut dédiée à Saint-Samson en 1180.

    L’édifice dépendait de l’abbaye aux Dames de Caen.

     

    Sa remarquable qualité résulte de ce patronage ainsi que de la prospérité du bourg, dont le trafic portuaire était florissant durant toute la

    période anglo-normande.

    Elle comprend une nef à six travées accompagnée de collatéraux, un avant chœur coiffé d’une grosse tour et un chœur qui se termine par une abside en hémicycle. La nef et ses collatéraux ont été élevés au XIIe siècle (1150), mais ils ont subi des restaurations radicales à la fin du XIXesiècle, ce qui a provoqué une modification sensible de son organisation architecturale et de sa sculpture.

    Elle dépendait, sous l'ancien régime, du diocèse de Bayeux, de l’archidiaconé de Caen et du doyenné de Douvres.

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    La Grange aux Dîmes

    Au nord-est de l’église Saint-Samson s’étend un ensemble de bâtiments anciens, remis en valeur au cours de cette dernière décennie.

     

    La partie la plus ancienne est un vaste édifice, la Grange aux Dîmes.

    Le mot grange était autrefois synonyme de ferme et il désignait l’ensemble des bâtiments d’exploitation bâtis par les moines pour leur propre compte, soit à l’intérieur de l’enclos monastique, soit à l’écart dans le but de cultiver les terres trop éloignées.

     

    La création de ces granges monastiques est principalement due aux Cisterciens, plus spécialement voués au travail de la terre, aux Prémontrés et aux Bénédictins qui furent riches propriétaires terriens.

     

    Ces granges furent exclusivement monastiques.

    Mais il existait aussi des granges qui ne recevaient que les dîmes.

     

    C’est une coutume d’origine juive reprise par l’Église Primitive et remise en vigueur par les Carolingiens au VIIIe siècle. Sous l’Ancien Régime, la dîme était le plus souvent inférieure au dixième de la récolte.

     

    Ces granges dîmières, ou dîmeresses, s’élevèrent à proximité des églises paroissiales, comme c’est le cas de celle de Ouistreham. Devenues inutiles pour l’économie agricole d’aujourd’hui, certaines sont menacées, d’autres ont un sort plus heureux comme celle de Ouistreham qui, depuis 1986, fait l’objet d’une restauration qui garantit sa survie.

    La première mention de la grange de Ouistreham remonte à 1257 dans un censier commandé par l’abbesse Jolienne de Ceint-Célerin, censier dont on ne connaît qu’un médiocre résumé de 1622 :

     

    "Y avait une grange à dîmes. La dixmes d’Oystreham, Saint-Aubin, du Port et de Colleville

    appartenaient à l’abbaye".

    Malgré l’absence de sources écrites localisant avec précision l’endroit où était située la grange aux dîmes qui appartenait aux Dames de Caen, nous pouvons admettre qu’en raison de sa qualité de baronnie,

     

    la grange de Ouistreham est bien celle dont fait mention le censier de 1257.

    Cette grange jouxte en équerre un autre bâtiment, dont la construction est bien postérieure.

     

    De forme rectangulaire, évoquant le plan basilical des églises médiévales, sa superficie est de 230 m² environ.

     

    À l’origine, elle devait constituer un bâtiment indépendant, afin d’éviter tout incendie, difficile à maîtriser au Moyen Âge.

     

     

    Son entrée, qui permettait jadis aux charrettes remplies de gerbes d’accéder à l’intérieur, est située à l’ouest sous un porche central.

     

    Une autre porte, située à l’est dans le même axe que la porte d’entrée, permettait la sortie.

     

    Cette configuration architecturale constitue un élément fondamental permettant de l’attribuer à la catégorie des granges dont la construction fut influencée par les échanges anglo-normands.

     

     

     

    À Ouistreham, l'église Saint-Samson

    Classée au titre de Monument Historique depuis 1840, l’église paroissiale de Saint-Samson se situe au cœur de Ouistreham.

     

    Sa construction date du milieu du XIIème siècle mais sa sculpture originale et son architecture ont été grandement modifiées par des rénovations vers la fin du XIXème siècle. Mais cette église n’a pas seulement servi en tant qu’édifice religieux.

     

    En effet, sur son mur au sud, on peut y trouver des canons, ce qui démontre que l’église a eu aussi un rôle de défense contre l’ennemi.

     

    Ceux-ci dateraient de la fortification de l’église lors du XVème siècle.

     

    Elle a aussi une le rôle de protéger ses habitants, en témoigne son clocher qui, auparavant, servait de phare pour les navires.

     

    Ouistreham ayant joué un rôle lors du débarquement, on peut trouver, à l’intérieur de son église, des vitraux commémorant la libération lors de la Seconde Guerre Mondiale.

     

     

     

    La Grange aux dîmes de Ouistreham

     
     
     

     
    Inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 11/10/1971, au cœur du bourg ancien de Ouistreham, la Grange aux dîmes fait partie d’un bel ensemble de bâtiments ruraux d’origine monastique, restaurés au XX ème siècle.
     


    Une grange monastique

     
    Jusqu’à la Révolution, Ouistreham fut une dépendance ecclésiastique, juridique et fiscale de l’Abbaye aux Dames de Caen dont l’abbesse recevait la dîme (impôt en nature représentant environ le dixième des récoltes, pêches et troupeaux) entreposée dans la grange prévue à cet effet.
     
    Cette grange, dont il est fait mention pour la première fois en 1257 dans un censier commandé par l’abbesse de Caen (« Y avait une grange à dîmes. La dixmes d’Oystreham, Saint-Aubin, du Port et de Colleville appartenaient à l’abbaye »), fut laissée à l’abandon durant la période de la Guerre de Cent ans et probablement reconstruite aux XVe et XVIe à l’aide d’éléments d’origine, pour reprendre sa fonction.
     
     
    Elle faisait autrefois partie de la Ferme de l’Abbaye ou baronnie, propriété de l’abbesse patronne de Ouistreham.
     
    La Grange aux dîmes du XIIIe est probablement venue remplacer un bâtiment existant mais de construction plus modeste. Localisée à environ une vingtaine de mètres au nord de l’église Saint-Samson, la Grange aux dîmes voyait, à cette époque, ses fondations battues par la mer et dominait l’ancienne plage de Ouistreham.
     
     
     
     Le bâtiment construit à cette époque n’est qu’une partie de l’ensemble actuel dénommé «Grange aux dîmes".
     
    Celui-ci est en effet constitué de deux corps de bâtiments :
     
    le premier est la Grange aux dîmes du XIII ème siècle, orientée nord-sud et, le second  bâtiment, pratiquement en équerre, venu compléter la Grange, a été édifié au XVIIe.
     

    Son architecture


     
     
    - L'architecture de cette Grange aux dîmes est similaire à celles construites en Angleterre durant la même période montrant ainsi l'importance et l'influence des échanges anglo-normands à cette époque.
     
    En effet l’emplacement des portes charretières sur les murs gouttereaux, et non sur les murs pignons, révèle un modèle de grange monastique de type anglo-normand.
     
     
    Les granges françaises avaient leurs portes sur les murs pignons
    (ex : grange de l’abbaye d’Ardennes).

     Formée d’une seule nef de 260 m2 au sol et maçonnée en moellons de petits calibres hourdés à la terre, elle est munie de contreforts. Les éléments architecturaux permettent d’en situer la construction au XIII ème siècle.
     
    Le côté EST comporte neuf contreforts. Six d’entre eux présentent un ressaut en saillie reposant sur des socles moulurés.
     
    Ces contreforts ont été construits après coup, très certainement à l’emplacement d’anciens contreforts défaillants.
     
    Ces six contreforts remontent très probablement au XIVème ou au XVème siècle. Par contre, les troisième et septième contreforts en partant du Nord ne présentent pas la même forme que les autres.
     
    Ils sont beaucoup plus plats et typiques des contreforts romans avec un ressaut.
     
    Il s’agit de contreforts du XIII ème, nombreux dans les églises de cette époque. Ils font corps avec la maçonnerie du mur contrairement aux autres.
     
    - Le bâtiment en équerre fut construit au XVI ème ou début XVII ème.
     
    D’une superficie au sol de 350 m2, il comportait un grenier à grain sur toute sa longueur où la dîme était entreposée.
     
    Les deux bâtiments étaient séparés, à l’origine, pour éviter tout risque de propagation d’un incendie. 
     

    Son histoire

     




     
     
    La Grange aux dîmes resta une grange monastique jusqu’à la Révolution française après quoi elle conserva ses fonctions de grange mais pour un particulier.
     
    Lors de la Révolution française, les religieuses de l’Abbaye-aux-Dames furent expulsées et la Grange aux dîmes changea de propriétaire.
     
    Elle fut vendue en 1791 avec les terres des alentours et devint une exploitation agricole jusqu’à son rachat par la ville.
     
    Donc pendant deux siècles la Grange aux dîmes conserva ses fonctions agricoles.
     
    Le bâtiment du XIII ème devint une grange à foin et le second abrita poulailler, étable, grange.
     
    Au XIX ème un grand porche en avancée fut construit au niveau de la porte charretière ouest et des travaux furent effectués pour consolider la grange, notamment une partie du pignon fut maçonnée.
     
      
     
    L'après guerre 1939-1945 fut propice à une réflexion sur l’organisation urbaine.
     
    Dés 1945, le conseil municipal de Ouistreham souhaita développer et réaménager le bourg avec l’objectif d'acquérir la Grange.
     
    Plusieurs raisons motivaient ce projet :
     
     
     
    - supprimer le danger que peut présenter, pour la sécurité et la salubrité publique, la présence d’une ferme au centre de l’agglomération,
     
     
     
     
     
    - permettre l’aménagement des abords de
    l’église et de l’Hôtel de Ville,
     
     
     
     
     
     
     
    - mettre en valeur l'ensemble église et grange. 
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
    En 1971, la ville acquiert la ferme de l’abbaye
    (superficie d’environ 65 hectares).
     
    En 1984-1985, les premiers travaux sont entrepris.
     
    Ils concernent l’aménagement des abords de la grange et débutent par la démolition des dépendances accolées.
     
    Le terrain est aménagé en espace public avec espaces verts et une cour pavée. Au sud-est un petit jardin clos de murs communique avec le chevet de l’église Saint-Samson.


     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

     

    En effet, les granges situées outre-manche ont leur entrée sous porche sur le mur gouttereau tandis que les granges françaises,

    comme celle de l’abbaye d’Ardennes ou bien celle de Perrières, ont leur entrée sur pignon...

     

    Les sources nous enseignent que cette grange existait déjà au XIIIe siècle, aussi sans doute a-t-elle supplanté un précédent édifice qui remplissait la même fonction.

    Aujourd’hui cette grange, qui a été restaurée et aménagée sans perdre sa configuration originelle, est transformée en salle de réception.

     

     

     

    Ouistreham était un village de pêcheurs et de paysans où l'activité était aussi liée au commerce maritime. 

    Ouistreham connut l'essor de son port grâce à l'extraction et à l'exportation de la pierre de Caen et de Ranville. Il y subsiste encore quelques maisons typiques de pêcheurs.

    En 1779, pour protéger l'embouchure de l'Orne des attaques anglaises, il fut décidé de construire trois redoutes selon les plans de Vauban, à Ouistreham, Colleville et Merville. 


    Ces redoutes furent désarmées en 1816, celle de Ouistreham fut vendue à un particulier qui la transforma en maison de maître. 


    Des vestiges de la redoute sont encore visibles au « Petit Château de la

    " Redoute » au 38 boulevard Boivin Champeaux.

    Napoléon a surnommé « Bédouins » les natifs d'Ouistreham à la suite du vol des fusils de ses soldats. 

    Les habitants de Ouistreham qui n'y sont pas nés sont appelés « Racachis ».

    Au milieu du XIXe siècle, ce qui deviendra Riva-Bella était une vaste étendue de dunes et de marais. 

    Sur la plage, des cabines en bois, installées par des gens de la région, prédisaient déjà l'avenir de la station. 

    La première villa vit le jour en 1866, avenue Pasteur. 

     

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    Cette année-là, Monsieur Lompré,

    fabricant de corsets à Caen, 
    se fit construire une résidence secondaire. 

    Il surnomma Belle-Rive la partie des dunes

    qui s'offrait à sa vue. 

    Un de ses amis, artiste peintre, admira les magnifiques couchers de soleil qui animent certains soirs le rivage et changea Belle-Rive en "Riva-Bella".

    En quelques années, une dizaine de constructions virent le jour dans les dunes et déterminèrent le tracé des premières rues. 

     

     

     

    L’hôtel du chemin de fer ,à l’angle de la rue Louis Pasteur et de la rue de Lion.

    A cette époque (1900) la ligne du chemin de fer est gérée depuis 1894 par la 
    « Société anonyme des Chemins de Fer du Calvados ».

    Avant 1894, la Société anonyme des Établissements ‘Decauville Aîné’ ouvre en 1891 à titre provisoire une voie ferrée d’intérêt local à voie étroite (60 cm) entre Ouistreham et- Luc-sur-Mer ,cette ligne se prolongera jusqu’à Dives-sur-Mer et Caen.

    Malgré de nombreuses fermetures dans les années 1930 , cette ligne sera conservée jusqu’en 1944 
     

    Fichier:OUISTREH-le-phare.JPG 

    De 1893 à 1944, un petit train, dont la voie ferrée longeait le chemin de halage, assura la liaison Caen-Ouistreham jusqu'à Luc-sur-Mer et permit une fréquentation élevée de la station.

     

     

     

    Le premier casino, construit en 1905 et appelé "Kursaal", était un édifice en bois de conception Modern-style. 

     

     

     

     

    Les villas

    Après la première villa « Belle Rive » construite en 1866 par M. Longpré, fabricant de corsets à Caen, quelques chalets et villas s’ajoutent colonisant peu à peu le rivage.

    Fichier:14488 Ouistreham Riva Bella Tambour de ville.jpg 

    À partir de ce moment apparaît une dynamique économique nouvelle reposant sur le tourisme 

     



    Maire de la commune de 1919 à 1943, Alfred Thomas donna à la station balnéaire un essor considérable qui permit à Ouistreham Riva-Bella d'être classée "Station Climatique" en 1923. 

     



    Il fut également à l'initiative de la construction du second casino qui fut inauguré le 27 juin 1931. 

     



     

     

    Situé à l'emplacement du casino actuel, ce très bel ouvrage de style néo-normand devint le fleuron de la station pendant la dizaine d'années qui nous séparait de la guerre.

     

     

     

    CASINO de OUISTREHAM, détruit sur ordre 
    par les ALLEMANDS ! en 1942

     

     

     

     

     

     

     

     

    On se dirige vers la mer qui n’est plus qu’à 150 mètres au bout de la rue .


    Sur la droite l’Hôtel du chalet ou la pension est à 6 francs par jour tout compris, petit déjeuner, déjeuner , dîner ,chambre et le service est compris .

    Cet hôtel a été construit en 1876 et a servi comme l’hôpital temporaire (n°47 pour les amateurs) pendant la première guerre mondiale.

    L’hôtel existe toujours et fait partie des plus anciens établissements de Ouistreham.
     


     

     

     


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