• GISORS ET L’ENIGME DES TEMPLIERS

     Hommage à Georges Ageon

    En 1962, la publication par Gérard de Sède aux éditions René Julliard du livre « les Templiers sont parmi nous » (réédité chez Plon en 1976 et chez J’ai Lu en 1978) attira l’attention du grand public sur cette petite ville du Vexin à la porte de la Normandie : Gisors. 40 se sont écoulés depuis « les révélations » de Gérars de Sède et Gisors garde tout son mystère…

    La forteresse de Gisors

    gisorsLe château de Gisors est l’une des forteresses les plus connues de l’architecture militaire du XIIe siècle. Déjà avant cette date, Gisors (Gisus-Ritum, qui signifierait homme du gué-sur-l’Epte) était un camp retranché dépendant du château de Neaufles-Saint-Martin dans la vallée de l’Epte (ne pas confondre avec Neauphe-le-Château, près de Thoiry). Gisors est l’ancienne capitale du Vexin normand et sa possession donna lieu à des luttes fréquentes entre les Ducs de Normandie et les Rois de France. Trois traités y furent signés entre la France et l’Angleterre en 1113, 1158 et 1180. Blanche de Castille possédait Gisors au XIIIe siècle, puis Blanche d’Evreux au XIVe et Renée de France, fille de Louis XII, au XVIe siècle. Le Comté de Gisors fut érigé en Duché en 1742.

    gisorsEn 1097, Guillaume-le-Roux (fils de Guillaume le Conquérant) et Robert de Bellème entreprirent la construction du « château fort » de Gisors pour défendre la Porte de la Normandie. La forteresse était déjà importante puisqu’une enceinte fortifiée entourait une « Place » de 3 hectares. Capétiens et Plantagenêts se la disputèrent. Louis VII la posséda en 1144, les Normands la reprirent en 1160. Puis, Philippe Auguste profitant de la captivité de Richard Cœur de Lion s’en empara à nouveau en 1193, puis entrepris de gros travaux dont la Tour dite du Prisonnier de 28 mètres de hauteur, avec 3 étages de salles, et 14 mètres de diamètre, les murs ayant 4 mètres d’épaisseur. Philippe Auguste renforça la « Tour Ferrée » maintenant appelée « Tour du Gouverneur », doubla sa porte et ajouta une tour dite « la Tour Blanche ». L’enceinte générale appelée « chemise » qui entoure le donjon octogonal haut d’une vingtaine de mètres et construit sur une motte artificielle truffée de caves et souterrains. Le donjon – qu’on ne visite plus… – comporte quatre étages que l’on devine par les planchers qui les séparaient et qui ont disparu. La « cheminse » polygonale est renforcée à chaque angle par des contreforts assez plats. Le donjon était relié au dernier étage de la Tour du Prisonnier par des courtines adjacentes.

    chateau-gisors-5A noter, à l’étage supérieur de la Tour du Prisonnier, la « Grande Salle » haute de 11 mètres qui est dotée d’une cheminée monumentale à four et d’un puits.

    L’étage inférieur, haut de 6 mètres et éclairé de 4 meurtrières, servait de prison, d’où le nom de cette tour. Les graffitis qui ornent les murs intérieurs datent du XVIe siècle, donc bien après le passage des prisonniers Templiers au début du XIVe siècle…La salle médiane de mêmes dimensions que la salle inférieur était ornée de trois archères.

    Avant d’être logée dans cette tour ronde, la prison était installée dans la tour rectangulaire, dite du Gouverneur. C’est de là que s’évada en 1375 un prisonnier, Pierre Forget, dont nous aurons à reparler.

     Certains attribuent la construction du principal du château de Gisors aux Templiers.

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    Le rez-de-chaussée et le premier étage du donjon  « octogonal », donc typiquement de construction templière, ont été érigés par Henri 1er, duc de Normandie, les deux autres étages étant l’œuvre de Henri II Plantagenêt qui devint maître des lieux en 1161, après que Louis VII, roi de France, l’ai occupé de 1145 à 1161 sans y faire de travaux. La trace des constructeurs Templiers est attestée sous Louis VII et sous Henri II de 1158 à 1161, mais rien ne prouve qu’ils n’étaient plus présents au moment des grands travaux de Henri II de 1161 à 1184 … bien au contraire, lorsqu’on examine à la fois les travaux faits à cette époque, dans le château et dans l’église Saint Gervais/Saint Protais.

    egilseAjoutons que certains historiens estiment que Philippe le Bel fit enfermer à Gisors en 1314 le Templier Simon de Macy et que le dernier Grand’ Maître de l’Ordre du Temple, Jacques de Molay, y aurait été enfermé également en 1314 avant son transfert à Paris pour son exécution.

    InterrogationOfJacquesDeMolayDe 1375 à 1379, Charles V améliore et entretient le château qui sera repris par les Anglais en 1419 après un siège de trois semaines. Ils resteront à Gisors pendant 30 ans – jusqu’à la prise de possession par Charles VII, qui remettra la forteresse en état. Charles VII construira la Tour du Guet, les Casemates couvertes qui poursuivaient la défense jusqu’à « la Porte des champs » et le rempart de terre.

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    Au XVIIe siècle, Henri IV utilise Gisors comme base militaire au seuil de la Normandie nourricière… Sully déclassera la Forteresse en tant que place forte et celle-ci se délabrera lentement, n’étant plus entretenue. Au XVIIIe siècle, Gisors est donné au petit-fils du Surintendant Fouquet, en échange de Belle-Isle-en-Mer. En 1809, la Ville acquiert ce qui reste de la propriété et aménage des terrasses, jardins et des promenades dans les ruines du château. En 1840, une glacière est établie dans la partie nord de la motte du Donjon. En 1819, la porte du Bourg avait été démolie et son horloge placée sur la Tour Romane de l’Eglise St Gervais/St Protains, tour détruite en 1940 par un bombardement.

     La ville de Gisors a été en partie démolie en 1944 durant les combats de la Libération. La restauration de ce qui pouvait être réparé est pratiquement achevée. Cependant, le Donjon, dont la Tour Saint Thomas s’est fendue en décembre 1966 (au nord-est et au nord-ouest sous l’effet de pluies intenses, et à la suite de fouilles clandestines…) a du être étayé pour éviter l’écroulement Il repose actuellement sur 15 piles de béton d’un mètre dix de diamètre et de 27 mètres de hauteur. Il est sauvé, mais on ne le visite plus… pour d’autres raisons.

     L’énigme de Gisors

     « Partant de l’aventure pittoresque d’un solitaire illuminé, Roger Lhomoy, gardien du château de Gisors, qui prétend que le fabuleux trésor des Templiers dort dans une crypte secrète du château, Gérard de Sède, en écrivant « les Templiers sont parmi nous », débouche, à travers les Templiers eux-mêmes, sur l’histoire de quarante siècles de tradition ésotérique… » C’est ainsi qu’était présentée la réédition de « l’énigme de Gisors » chez Plon en 1976.

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    Mais reprenons l’histoire ésotérique de la construction du château de Gisors qui, par sa situation, constituait les clefs de la Normandie.

    En 1101, la garde du château de Gisors était confiée à Thibaut de Payen, qui n’était autre que le fils du Comte Hugues de Chaumont et d’Adélaïde Payen, sœur d’Hughes de Payen, Grand Maître du prieuré Notre-Dame de Sion et premier Grand Maître de l’Ordre du Temple et dont une chronique nous rapporte qu’il rendit visite à son neveu, Thibaut de Payen, à Gisors en 1128.

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    En 1096 ou 1097, d’après l’Historia Ecclesiastica d’Ordéric Vital, Guillaume-le-Roux confie à Robert de Bellème, Vicomte d’Exmes, Comte de Ponthieu, l’édification du château de Gisors. Or, ce Robert de Bellème était le fils de Roger Montgomery, Grand Maître de la Corporation des maçons britanniques comme l’attesteront plus tard Anderson et Desaguliers lors de l’organisation de la Maçonnerie spéculative anglaise. Robert de Bellème avait pour nièce Marguerite, fille de l’architecte de Gisors, Charles Leufroy. Elle épousera Jean V Plantard, sucesseur des Comtes de Rhedae dont dépendait Rennes-le-Château et dont le « trésor » est aussi, sinon plus, célèbre que celui de Gisors. Leur fils Jean VI se maria en 1156 à Idoine de Gisors. C’est à ce moment-là que les Templiers régnaient sur le Vexin et se voyaient confier le séquestre de Gisors. A cette même époque, Bertrand de Blanchefort était à la fois Grand Maître de l’Ordre du Temple et Grand Maître du prieuré de Notre-Dame de Sion, détenteur du Secret de Rennes-le-Château. A noter que, depuis 1981, M. Pierre Plantard de Saint-Clair, descendant des Plantard, est Grand Maître du Prieuré de Sion (Note : depuis ce Pierre Plantard de Saint-Clair s’est révélé être un escroc, et « son » Prieuré de Sion n’existait que dans son imagination, tel qu’il le présenta au public par ses écrits).

     En 1177, Henri II d’Angleterre qui avait repris Gisors y rencontra le roi de France, Louis VIII, et son fils, le futur Philippe Auguste. Ce fut la rencontre de l’Ormeteau ferré, du nom d’un très gros orme planté dans un terrain, connu aussi sous le nom du Champ Sacré et situé à l’endroit où se trouve maintenant la gare.

     En 1188 (date gravée sur les armoiries de Gisors), l’archevêque Guillaume de Tyr choisit le Champ de l’Ormeteau pour y prêcher la 3e croisade. Cette cérémonie est perpétuée dans les armes de la ville par la présence d’une croix, et, de là, date aussi l’érection d’une croix pattée toujours présente.

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    C’est dans ce même champ de l’Ormeteau « ferré » (on avait dû cercler le tronc pour le consolider) que se déroula un événement dont les conséquences allaient bouleverser l’histoire de l’Occident : le Prieuré de Notre-Dame de Sion, que l’on appelait aussi « les Frères de l’Ormus », renvoya son Grand Maître, Gérard de Ridefort, qui était aussi Grand Maître de l’Ordre du Temple et qui venait de perdre Jérusalem sous les coups de Saladin.

    L’attitude de Gérard de Ridefort paraissait suspecte et il fut remplacé à la tête du Prieuré par Jean de Gisors. Le Prieuré décide alors de se séparer de l’Ordre du Temple. La rupture fut consommée en août 1188 par la coupe de l’Ormeteau. « La rupture de l’Orme » est attestée dans un manuscrit de l’époque qui relate : « Hors de la ville, il y avait un orme rond, verdoyant et beau, qui donnait en été un ombrage agréable ; les hommes du Roi, par stupidité, le découpèrent pièce à pièce. A la Couronne de France, jamais si grande honte n’était advenue ».

    Cet Orme nous ramène curieusement à Falaise au lieu-dit « l’Ormeau », à Onzain où un Orme Sacré existait à côté de la Fontaine, près du château, et à Paris où l’Orme des Maçons est perpétué place Saint Gervais. Le point commun entre ces quatre lieux : la présence d’une église dédiée aux frères jumeaux Saint Gervais/Saint Protais.

     Comme le fait remarquer Gérard de Sède, l’Eglise de Paris St Gervais/St Protais avait reçu sa charte au XIIe siècle dans le Vexin. Elle était de fait « jumelée » avec celle de Gisors.

    Curieux aussi, l’érection du Comté de Gisors en Duché-pairie en 1748 pour le petit-fils de Nicolas Fouquet, ancien surintendant des Finances de Louis XIV et qui appartenait au Prieuré Notre-Dame de Sion.

    Enfin, il faut souligner que les Allemands s’intéressèrent de très près à Gisors où, dès 1940, ils avaient installé un atelier de réparation automobile et un dépôt d’essence. En creusant une citerne dans la cour du château, les Allemands découvrirent deux étages de souterrains. Au début de 1944, un plan de fouilles commandé depuis Munich fut décidé. Il devait investir le sous-sol du donjon et celui de l’Eglise avec la participation d’un ingénieur nommé Meier. Curieusement, selon un témoignage rapporté dans la « France secrète » par Daniel Réju, des fouilles minutieuses furent entreprises dans la Tour de l’Echiquier au château de Falaise à la même époque par deux autres Allemands, le Général SS Kurt Meyer et le Colonel SS Hubert Meyer. Les trois chercheurs étaient homonymes ! Dont le nom (Meyer) signifie « Métayer », « tenancier de la Terre », en Alsacien et en Allemand, mais aussi « Docteur du Talmud » en Hébreu. Or, dans l’Allemagne d’autrefois, les Juifs n’avaient pas le droit d’être cultivateurs…

    A Falaise comme à Gisors, les fouilles furent interrompues par la Libération et on ne sait pas ce que les descendants des « Chevaliers Teutoniques » y trouvèrent. A Falaise cependant,  on trouva plus tard dans la Tour de l’Echiquier, au moment de sa restauration, des documents se rapportant au Graal ! … A noter qu’à Rennes-le-Château et à Rennes-les-Bains, les Allemands aussi cherchèrent un secret ou un trésor ? Dans le pays cathare également !… Rennes-le-Château et Rennes-les-Bains ne sont pas très loin de Montségur. Les Allemands cherchèrent aussi quelque chose dans la baie du Mont Saint Michel à un lieu-dit « le port de Gisort ».

    L’énigme de Gisors commença dès 1940 ; un autre chercheur clandestin devait l’obscurcir davantage à défaut de vouloir et de pouvoir la percer.

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    Roger Lhomoy, inventeur du trésor ?

    Des écrits anciens attestent la présence sous terre d’une chapelle Sainte Catherine entre le donjon du château et l’Eglise Saint Gervais/Saint Protais. Cette chapelle serait l’œuvre des Templiers. Dans le rapport de l’évasion, le 27 avril 1375, de Pierre Forget (détenu dans la Tour du Gouverneur et non pas dans la Tour du Prisonnier comme indiqué par plusieurs auteurs), il écrit que « Forget rompit une pièce de merrien et fit par force un trou où il passa, puis un autre trou qui entrait dans une chambre près de la chapelle Sainte Catherine en laquelle était l’artillerie du château ».

     Un autre manuscrit écrit par un prêtre mort à Gisors, Alexandre Bourdet, comporterait le dessin d’une crypte désignée comme étant celle de la « Chapelle souterraine Sainte Catherine »…

     De plus, une lettre du chanoine Vaillant, curé –doyen de Gisors atteste en 1938 sa présence… On sait aussi que, dès 1938, le Cardinal Verdier avait fait des recherches sur les documents relatifs à la Chapelle Sainte Catherine et sur les monuments de Gisors.

     Mais reprenons l’ordre des faits établis :
    • Les troupes allemandes découvrent deux étages de souterrains en 1940
    • Le Sénateur-Maire de Versailles, M. Henry Hayes, après avoir lu un manuscrit intitulé « Histoire d’un pays et d’un jardin » décrivant la crypte de la Chapelle Sainte Catherine, entreprend des fouilles en 1942… sans succès.
    • En 1942, selon une habitante de Gisors, Madame Dufour, un bombardement des alliés aurait mis à jour l’entrée de la crypte, près du  portail nord de l’Eglise St Gervais/St Protais. On y aurait découvert, selon cette dame, un portail orné de deux colonnes magnifiquement sculptées. Cette entrée est immédiatement rebouchée sur ordre des Allemands.
    • Toujours en 1942, selon des témoignages dignes de foi – et pour cause – 27 résistants disparaissent. Ils aurait été fusillés par les Allemands dans une salle secrète, sous le donjon du château.
    • En 1944, dès  le départ des Allemands, Roger Lhommoy, gardien du château, entreprend des fouilles clandestines qui déclencheront « l’Enigme de Gisors ».
    Qui est ce Roger Lhomoy ?

    Il est né le 17 avril 1904 à Gisors. Il reçut une éducation religieuse au Petit, puis au Grand Séminaire… qu’il quitta après avoir prononcé ses premiers vœux et reçu les ordres mineurs. Il devient jardinier puis fonde une famille, marié, il aura deux enfants. Ce n’est pas un défroqué ; à aucun moment, il ne s’est attiré les foudres du clergé local. Chrétien, il le restera.

     gisors puitEn 1929, à 25 ans, il est engagé comme jardinier, gardien et guide du château de Gisors qu’il habite, dans une tour restaurée. Durant 15 ans, il en visitera tous les recoins, toutes les entrées, toutes les sorties. Nul mieux que lui en connaît le plan. Il est, bien évidemment, au courant de la légende de la chapelle Sainte Catherine et il a gardé des relations avec les prêtres qui connaissent l’existence de cette chapelle, et tout au moins celle de la crypte. Il est aussi au courant des fouilles entreprises par les Allemands. Aussi, dès le départ de ceux-ci, il se met à creuser à partir d’un endroit précis, sous le donjon. Bien entendu, de ses travaux, il ne parle à personne. C’est la nuit qu’il creuse une galerie verticale de 16 mètres donnant sur une galerie horizontale de 9 mètres et une nouvelle galerie verticale de 4 mètres.  Le tout avec des moyens de fortune. Il s’y cassera même une jambe, remontera, donnera le change, puis, une fois guéri, recommencera à creuser… durant deux ans.

    C’est en mars 1946 qu’il fera mention de sa découverte au Conseil Municipal de Gisors réuni au grand complet. Les faits sont rapportés par Gérard de Sède dans « Les Templiers sont parmi nous » dans les termes suivants :

     « Ce que j’ai vu à ce moment-là, je ne l’oublierai jamais car c’était un spectacle fantastique – raconte Roger Lhomoy. Je suis dans une chapelle romane en pierre de Louveciennes, longue de 30 m, large de 9 m, haute d’environ 4,50 m à la clef de voûte. Tout de suite à ma gauche, près du trou par lequel je suis passé, il y a l’autel, en pierre lui aussi, ainsi que son tabernacle. A ma droite, tout le reste du bâtiment. Sur les murs, à mi-hauteur, soutenues par des corbeaux de pierre, les statues du Christ et des douze apôtres, grandeur nature. Le long des murs, posés sur le sol, des sarcophages de pierre de 2 mètres de long et de 60 centimètres de large : il y en a 19… et, dans la nef, ce qu’éclaire ma lumière est incroyable : 30 coffres en métal précieux, rangés par colonne de 10. Ce sont des espèces d’armoires couchées de 2,50 m de long, 1,90 m de haut, 1,60 m de large… »

    gisors cryptCroquis de la crypte « inventée » par Roger Lhomoy

    Roger Lhomoy n’est pas pris au sérieux. On le croit fou. Emile Beyne, le Commandant de Sapeurs-Pompiers de Gisors, à la demande du maire, accepte cependant de s’introduire dans les galeries creusées par Lhomoy. Il ne parviendra pas à franchir les quatre derniers mètres du second puits… Aucune autre tentative ne sera faite officiellement. Les galeries seront rebouchées par des prisonniers allemands sur ordre de la municipalité qui révoque Lhomoy sans préavis.

     gisors plan  souterrain

    Plan de la chapelle souterraine Sainte Catherine

    Mais celui-ci obtint le 25 juillet 1946 une autorisation de fouilles du ministère compétent. Avec violence, le maire-adjoint de l’époque refuse à Lhomoy ce que le ministère autorise… Lhomoy attend six ans avant d’obtenir une autre autorisation. En compagnie d’un entrepreneur de travaux publics de Versailles et d’un mécène, il va bientôt recommencer ses fouilles, mais la ville de Gisors pose de telles conditions que Lhomoy et ses amis renoncent, du moins officiellement, car Lhomoy fera encore quelques fouilles clandestines.

    En 1959, Lhomoy devenu valet de ferme, fait la connaissance de Gérard de Sède et c’est en 1962 la publication des « Templiers sont parmi nous », livre qui fit grand bruit à l’époque.

    On apprend alors l’existence de souterrains reliant l’Eglise St Gervais/St Protais au château de Gisors, souterrains en partie démasqués lors du bombardement de 1942 et promptement rebouchés…

     On apprend aussi qu’en 1947, peu de temps après la déclaration de Lhomoy à la municipalité de Gisors, une équipe de terrassiers chargée d’élargir la ruelle reliant le portail nord de l’Eglise à la rue de Vienne «  a découvert un carrefour de souterrains voûtés en plein cintre ».

     

    Les bombardements de 1940 et 1942 avaient obturé les galeries.

     

    On y trouva cependant quatre sarcophages dont les mesures correspondaient à celles relevées par Lhomoy dans la chapelle souterraine un an plus tôt.

    Roger Lhomoy et Gérard de Sède vinrent à « Lectures pour tous » raconter leurs trouvailles. Les autorités archéologiques de la région crièrent au scandale, affirmant que tout ceci n’était qu’affabulations ! Le ministre André Malraux s’en mêla, ordonnant des fouilles officielles avec le concours du génie… Elles dureront trois ans mettant un matériel considérable en place… On coulera beaucoup de béton officiellement pour consolider le donjon… On rebouchera aussi les galeries de Lhomoy.

    De chapelle souterraine…, de crypte… aucune trace officielle…

    Lhomoy est un mythomane .........dira-t-on.

    Cependant, quelques années plus tard, le 10 mai 1970, une excavatrice qui creusait une tranchée à Gisors mettra à jour un grand bassin de bronze contenant un trésor :

     

    11 359 pièces de monnaie datant du XIIe siècle et frappées à l’époque où les Templiers étaient les séquestres du château…

    Acheté plusieurs millions par l’Etat, ce « trésor » est l’un des plus importants découverts pour des pièces de ce genre.

     

    Il se trouve actuellement à la bibliothèque nationale après avoir été exposé en 1973 au Cabinet des Médailles.

    Roger Lhomoy est mort en 1976, emportant les autres secrets dont il était dépositaire. Il y a lieu (ce que n’ont pas fait ses chroniqueurs) de rapprocher son nom, Lhomoy, de l’Homme et de l’Orme, encore une coïncidence, dira-t-on.

    Encore en 1976, on découvrit à Gisors une crypte de 6 m sur 5 m et 25 m de souterrains orientés vers le donjon du château…

    Quant à la mystérieuse chapelle Sainte Catherine de Gisors découverte par « l’illuminé », on a appris récemment qu’elle figurait sur une gravure anglaise conservée…

    à Paris,  la Bibliothèque des Arts Décoratifs.

     D’autres voies…, d’autres recherches

    Si le « trésor » des Templiers paraît avoir été trouvé le 10 mai 1970, il semble bien qu’un autre trésor, que d’autres secrets, philosophiques ceux-là, aient existé à Gisors.

    Si les fouilles officielles d’André Malraux, couvertes par le secret militaire, ont abouti officiellement à un échec, elles peuvent très bien avoir occulté d’autres recherches, celles d’archives par exemple, appartenant à la fois à l’Ordre du Temple et au Prieuré de Notre-Dame de Sion toujours actif…

    Mais ceci est une autre histoire, aussi intéressante (sinon plus) que celle du château de Gisors. Nous vous la conterons « entre la poire et le fromage » après avoir visité les souterrains, les tours et les jardins du château, ainsi que l’Eglise-Cathédrale Saint Gervais/Saint Protais à Gisors.

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    Eglise Saint Gervais de Gisors « gisant dela chapelle Saint-Clair ou le Maître Parfait »

    Une énigme de plus sous les yeux des visiteurs…

    copyright photo Holy Land Production

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    Eglise Saint-Gervais de Gisors, le delta de la Sainte Famille (fuite en Egypte)

    Copyright photo Holy Land Production

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    Église Saint-Gervais de Gisors, les deux cerfs…réminiscence de Cernunos ou rebus ésotérique?

    Copyright photo Holy Land Production

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    Sur la piste des chevaliers au blanc manteau…

    Copyright photo Holy Land production


    LE SECRET DE GISORS

     UNE ENIGME RESOLUE (?)

     L’Hypothèse de Gorges Ageon

     Roger Lhomoy, « inventeur » du Trésor de Gisors, après avoir été «remercié » en 1946 par la municipalité de Gisors qui l’employait, fit une tentative en 1947 pour intéresser à son entreprise le secrétaire du Général de Gaulle qui venait de créer le mouvement R.P.F. ; André Astoux raconte cette démarche dans son livre « l’oubli » paru en 1974 chez Lattès. Roger Lhomoy lui raconta ses fouilles et ses trouvailles… et demanda une aide pour poursuivre ses recherches avec l’aide d’un entrepreneur de travaux publics de Versailles. Astoux en parle à André Malraux et tous deux se déplacement à Gisors… croyant à la véracité des propos de Lhomoy. Quelques mois plus tard, Astoux et Malraux ne donneront pas suite, considérant alors que Lhomoy est un détraqué !

    En 1954, M.Hyest, maire d’une localité voisine de Gisors, et qui avait connu Lhomoy pendant la guerre, l’employait alors dans sa ferme. Lhomoy, selon M. Hyest –dont les propos sont rapportés dans un numéro spécial du Charivari, consacré aux trésors des Templiers et parue en Mars 1974 – avait un sixième sens pour trouver des objets perdus et enfouis dans la campagne, qui dans le Vexin, est riche d’objets archéologiques. Les deux hommes discutaient souvent de Gisors… et M. Hyest ne prenait pas Lhomoy pour un fou… bien au contraire.

    Donc, en 1954, M. Hyest et les deux autres archéologues amateurs explorèrent un souterrain partant de la maison de M. Rouët, rue de Vienne à Gisors. Le souterrain se dirigeait vers le château, et venait de l’Eglise St Gervais/St Protais, ayant été bouché à la suite des bombardements de 1940 et de 1944.

    Partie aménagée pour les visiteurs des souterrains du château de Gisors
     
     
    Partie aménagée pour les visiteurs des souterrains du château de Gisors   – Copyright photo Holy Land production

    S’aventurant assez loin, les « chercheurs » tombèrent nez à nez avec d’autres « chercheurs » qui déménageaient tranquillement le contenu des sarcophages… Il s’agissait de joyaux mérovingiens et carolingiens dont certains auraient ensuite été fondus en lingots…

    Hyest avoue ensuite que, à la suite de pressions, lui et ses amis ne remirent plus le nez dans les souterrains !…

    Mais d’où venaient les sarcophanges ? De la chapelle souterraine Sainte Catherine « vue » par Lhomoy ?

    Il m’a aussi été dit que, de 1945 à 1970, nombreux ont été les chercheurs solitaires, autant que clandestins, et que certains ont ramassé de petits magots, pas forcément de l’or ou des trésors, mais des objets ayant une valeur archéologique et historique et qui, ainsi, se sont trouvés dispersés.

     Dans les souterrains du château de Gisors… Copyright photo Holy Land productionDans les souterrains du château de Gisors…
    Copyright photo Holy Land production

    En 1962, après la parution du livre de Gérard de Sède et le passage de Roger Lhomoy à la télévision, l’opinion publique et les radios s’emparèrent de l’affaire de Gisors. André Malraux était alors ministre des Affaires Culturelles, lui qui, en… 1947, était déjà venu à Gisors avec André Astoux à la demande de Lhomoy… André Malraux fait poser les scellés sur le donjon de Gisors en mai 1962 et, dans une déclaration à la presse, le ministre indique : « il s’agit de fouilles de routine qui n’ont aucun rapport avec les polémiques ouvertes à la suite de la publication du livre « Les Templiers sont parmi nous, ou l’énigme de Gisors… ».

    Pourtant, les fouilles principales ont pour but de reprendre les galeries creusées par Roger Lhomoy de 1944 à 1946 et que la municipalité avait fait combler.

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    Eglise Saint-Gervais de Gisors – Des clefs de l’énigme dans la pierre?   –   Copyright photo Holy Land production

    Pendant le même temps, une partie de l’Eglise Saint Gervais/Saint Protais est interdite au public car « des travaux de rénovation, de consolidation et de restauration y sont officiellement entrepris ».

    Si les fouilles officielles au pied du château polarisent l’attention des curieux, d’autres fouilles menées par le curé Adeline et un certain Pierre Plantard de Saint-Clair, ami du maire de Gisors, M. Pélisson, et intime d’André Malraux, peuvent se dérouler en toute quiétude avec le bienveillant soutien de quelques habitants de Gisors dont les caves débouchent dans les fameux souterrains.


     

    Mais qui est ce Pierre Plantard de Saint-Clair dont le nom rappelle quelque chose ? C’est un descendant authentique des rois mérovingiens (Note : il fut démontré par la suite que ce monsieur était un usurpateur, il n’était pas descendant des rois mérovingiens ! Mais nous avons laissé ici tel quel l’article, par respect pour l’auteur. A l’époque Pierre Plantard avait réussi à faire croire cela à de nombreuses personnes, dont des gens influents) par Dagobert II. Il est aussi Comte de Rhedae (voir l’énigme de Rennes-le-Château). Il est aussi l’un des dignitaires de l’Ordre du Prieuré de Notre-Dame de Sion, celui-là même qui se sépara de l’Ordre du Temple en 1188 à Gisors précidément (Rupture de l’Orme). N’oublions pas que pendant plusieurs siècles la Maison Plantard fut liée par mariages successifs au Comté, puis au Duché de Gisors, le dernier en date étant celui de Jean XIV Plantard, qui épousa Marie, Comtesse de Saint-Clair, descendante de Rollon, premier Duc de Normandie.

    Mais revenons aux fouilles de Malraux en septembre 1962 qui s’achevèrent le 12 octobre 1962. Ce jour-là, la presse est convoquée et plusieurs personnalités sont présentes, dont Pierre Plantard de Saint-Clair qui agit en tant que conseiller de Roger Lhomoy ! Celui-ci est aussi présent. Lhomoy descend dans ses galleries réouvertes. Le puits s’achève en cul-de-sac. On n’a rien trouvé ; c’est l’échec et la confusion de Lhomoy qui dira plus tard :  « il restait 1,50 mètre à creuser pour touver la Chapelle Sainte Catherine et ses trésors ». Pour tous… ou presque, Roger Lhomoy est fou.

    Mais alors, se demandent certains journalistes, pourquoi Malraux, qui savait Lhomoy fou depuis 1947, a-t-il fait creuser 15 ans plus tard à un endroit où l’on savait qu’il n’y avait rien à trouver ?

    Philippe Blanc, directeur adjoint du Cabinet du ministre, écrira en réponse le communiqué suivant, publié dans l’Aurore notamment, le 13 octobre, lendemain de la confusion de Lhomoy : « C’est la direction de l’architecture qui a soumis au ministre un projet de fouilles dans le but de faire réapparaître des vestiges de la civilisation. On ne cherchait pas seulement un trésor, mais des fresques ou des fragments d’architecture. M. Malraux a simplement accepté. »

    Admirons la teneur de ce communiqué et son écran de fumée… Nous en reparlerons.

    Quelques mois plus tard, on peut lire dans le Nouveau Candide daté  du 24 janvier 1963, la question d’un journaliste qui voit une dissimulation dans l’arrête brutal de la campagne de fouilles.

    « … Pourquoi a—on refusé à la télévision belge de suivre les fouilles ?… Pourquoi une sérieuse société de production de films qui a déposé au Centre National du Cinéma Français (justement dirigé par André Astoux) une demande officielle d’autorisation de tournage à Gisors ne peut-elle depuis plusieurs mois obtenir du ministère une autorisation ferme ou un refus motivé ?…

    Pourquoi la Franc-Maçonnerie semble-t-elle s’intéresser de si près à l’affaire ? Cette Société ne s’alarme pas en général pour de vagues et discutables histoires de sorcellerie ou de trésor. Or, un des plus grands chefs de la Franc-Maçonnerie française a demandé à rencontrer une personne qui s’intéressait de près à l’énigme de Gisors et a tenté de la dissuader de s’intéresser à cette affaire qui «  ne regarde pas la grand public… »

    Un sénateur socialiste de l’Allier, M. Georges Boucheron, ainsi qu’en témoigne le Journal Officiel de la République française du 25 janvier 1963, demanda le 13 décembre 1962, à M. le Ministre d’Etat, chargé des Affaires culturelles : « s’il est exact qu’aient été interrompues à 1,50 mètre de l’objectif, les fouilles entreprises au château de Gisors en vue d’identifier l’existence d’une salle souterraine présumée enfermer des biens ayant appartenu aux Templiers. Si, dans le cas où cette information serait exacte, il n’estimerait pas souhaitable de pousser, dans l’intérêt de la recherche historique, les travaux jusqu’à leur terme ».

    Andre-Malraux

     

    La réponse d’André Malraux est ainsi formulée :

     

    « Les travaux auxquels se réfère l’honorable parlementaire ne constituent nullement une fouille au sens strict du terme. Il s’est agi essentiellement de vérifier les affirmations d’un ancien gardien du château qui s’est livré, pendant l’occupation, à des explorations clandestines. Les recherches entreprises ont consisté à retrouver les lieux dans l’état même où il les avait laissés, ce qui a été fait sans qu’apparaisse pour autant la moindre trace de salle souterraine. Revenant alors sur de précédentes déclarations, l’auteur des premières fouilles assure avoir rebouché l’orifice d’accès sur une profondeur de 1,50 mètre. Bien que les arguments d’ordre historique laissent très peu de place à la confirmation des hypothèses émises, j’envisage de faire effectuer, avant qu’on ne comble le trou, le déblaiement des dernières couches de terre, afin de lever toute incertitude au sujet de cette affaire. »

    Gérard de Sède dans la dernière réédition de son livre chez Jean de Bonnot (1980) fait remarquer, page 348, la contradiction entre la version de Philippe Blanc et celle d’André Malraux. Selon le premier, on a fait des fouilles…, selon le second, il ne s’agissait pas de fouilles… Selon le premier, on cherchait des fresques, selon le second, on cherchait à vérifier les dires de Lhomoy !….

    Ce travail final promis par Malraux ne sera entrepris qu’un an plus tard et pour enlever ce mètre cinquante de terre restant, soit au plus quelques mètres cubes, M. Pierre Messmer, alors ministre des Armées, classera le donjon et ses alentours « terrain militaire » et y enverra des éléments importants et les moyens mécanisés du 12e régiment du Génie basé à Rouen.

    Les travaux de fouilles commencèrent  le 10 février 1964, furent officiellement terminés le 12 mars 1964. Pourquoi, après les Allemands en 1940, les SS en 1944, l’armée française se déplaçait-elle à Gisors ? Est-ce parce que Templiers et Chevaliers Teutoniques étaient des ordres militaires dont les secrets intéressaient encore la Défense Nationale de deux pays d’Europe ?

    Le 12 mars 1962, un communiqué de l’Agence France-Presse annonçait que les fouilles étaient achevées à Gisors et qu’elles avaient donné un résultat négatif.

    Quelques mois plus tard, miné par ces fouilles successives et les trous mal rebouchés, le donjon s’affaissait d’un mètre. Il fallut plusieurs années pour le consolider. Bien entendu, si chapelle Sainte Catherine il y a eu, elle est enfouie sous les tonnes de béton qui ont été coulées pour restaurer la motte et le donjon.

    Comme expliqué auparavant, on trouvera un trésor de pièces d’argent en 1970, mais dans un autre lieu et, en 1976, on découvrira une petite crypte en aménageant un carrefour routier entre l’Eglise et le château.

    Comme l’écrit Gérard de Sède en 1976 :

    « – des dépôts précieux se trouvent à Gisors,

    un réseau de constructions souterraines existe sous le château. »

    « Ceci dit , ceux qui cherchaient n’ont pas trouvé et ceux qui ont trouvé ne cherchaient pas. Quel jeu étrange, en vérité, que le jeu des souterrains. »

    Lhomoy est mort et le temps a commencé à effacer les traces laissées par l’affaire de Gisors qui est maintenant classée.  Mais…

    … au début de 1981, un article paru dans un journal local annonçait que, le 17 janvier 1981, se réunissait à Blois une société secrète, le prieuré de Sion, pour y élire son Grand-Maître. Le journal expliquait que celui-ci serait élu au sein des 121 grands Dignitaires.

    Faut-il rappeler qu’Onzain (et son église St Gervais/St Protais) est situé à 16 km de Blois dont le château recèle bien des mystères aussi… ?

    Lors de cette assemblée de Blois, c’est M. Pierre Plantard de Saint Clair, comte de Rhedae qui fut élu Grand-Maître du Prieuré de Sion, et vingt-septième Nautonier de l’Arche Royale par 83 voix sur 92 votants au 3e tour de scrutin.

    La presse locale ajoutait :

    « le choix de ce Grand-Maître marque une étape décisive de l’évolution des conceptions et des esprits dans le monde, car les cent vingt et un dignitaires du prieuré de Sion sont tous des éminences grises de la haute finance et des sociétés internationales politiques ou philosophiques. »

    Godefroy de BouillonGodefroy de Bouillon

    Bien évidemment, le nom de Pierre Plantard de Saint-Clair nous ramène à Gisors, dont Jean de Gisors fut 14e Grand-Maître du prieuré de Sion fondé par Godefroy de Bouillon. Jean de Gisors succédait à Gérard de Ridefort destitué en 1188 lors de la séparation avec l’Ordre des Templiers.

    Guillaume de Gisors, Marie et Jean de Saint-Clair furent aussi Grands-Maîtres du Prieuré de Sion qui avait encore, au XVe siècle, une commanderie à Gisors.

    Aujourd’hui, le Prieuré de Sion dont les cent vingt et un dignitaires sont répartis en cinq grades et neuf commanderies reste une société initiatique qui laisse à ses membres (il y en aurait en tout et pour tout 243), qu’on appelle des frères libres, dits « preux », toute liberté de pensée.  Selon la revue « inexpliquée », on ignore tout d’eux sauf qu’ils sont des membres très actifs de partis politiques, d’ordres religieux ou maçonniques. Le Prieuré de Sion perpétue la légitimité et le rayonnement mérovingiens. Il n’y a pas si longtemps on pouvait lire dans un bulletin catholique romain au sujet des membres de l’Ordre du Prieuré de Sion : « … les descendants mérovingiens furent toujours à la base des hérésies, depuis l’arianisme, en passant par les Cathares et les Templiers jusqu’à la Franc-Maçonnerie. A l’origine du protestantisme, Mazarin, en juillet 1659, fit détruire leur château de Barbarie datant du XIIe siècle. Cette maison ne donne à travers les siècles que des agitateurs secrets contre l’Eglise… »

    Sion« Inexpliqué » nous apprend aussi que la manifestation publique du Prieuré de Sion, entamée ces dernières années, correspond à l’entrée de l’Univers terrestre dans l’ère du Verseau et que son action ira en grandissant, sa première manifestation étant celle de sortir du secret en annonçant publiquement, et pour la première fois, l’élection de son nouveau Grand-Maître, Pierre Plantard de Saint-Clair.

    Charles Nodier, Victor Hugo, Jean Cocteau, auraient été des Grands Maîtres cachés de l’Ordre. Gérard de Nerval, Théophile Gautier, Honoré de Balzac, Claude Debussy, compteraient parmi les Preux…

    Nul doute qu’André Malraux n’avait rien à refuser à son ami Pierre Plantard de Saint-Clair et que toutes les fouilles centrées autour de la vraie découverte de Roger Lhomoy n’avaient qu’un but : occulter le trésor philosophique de Gisors représenté par les archives datant de la fondation du Prieuré de Sion, par d’autres objets, d’autres trouvailles, d’autres « trésors ». Ces archives auraient aussi contenu des documents qui révéleraient le vrai rôle de Philippe-le-Bel et de Clément V dans la liquidation des Templiers et de leurs biens.

    C’est l’intervention militaire qui aurait permis entre le 24 et le 26 février 1964 à Pierre Plantard de Saint-Clair de déménager, avec l’assentiment du Maire de Gisors et celui de Malraux, ces fameuses archives trouvées dans la Chapelle souterraine de Lhomoy. Elles furent transitées par le souterrain qui reliait le château à l’église, via cette chapelle et qui fut définitivement bétonnée. Juste récompense, M. Pierre Plantard de Saint-Clair devint Grand Maître de l’Ordre dont il avait sauvé et récupéré les précieuses archives. Roger Lhomoy fut dédommagé.

    Mais cette énigme résolue de Gisors amène à une autre histoire, passionnante, celle de Rennes-le-Château. Si vous le voulez, je vous la conterai une prochaine fois.

    Georges Ageon – (environ 1970)


     
     
     
     
     
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    LE TRESOR DES TEMPLIERS.

     

    Il aura fallu un fait divers insolite pour que, six siècles et demi après la brutale disparition de leur Ordre, les Templiers ressurgissent soudain, pour un temps, au premier plan de l’actualité.

     

    Lorsque Gérard de Sède, journaliste et écrivain, décide d’acquérir une résidence secondaire à Gisors, dans l'Eure, à soixante-quinze kilomètres de Paris, personne ne peut s’imaginer que cette circonstance va être à l’origine d’un mystère dont on n’a pas fini de parler !

     

     

    Gérard de Sède engage comme homme à tout faire Roger Lhomoy, qui a été longtemps gardien du château.

     

    A la fin de la Seconde Guerre mondiale, ce dernier a effectué des fouilles dans les soubassements du château.

     

     

    Dans une crypte, il finit par découvrir dix-neuf sarcophages et trente coffres très volumineux.

     

    Le lendemain, chose très bizarre, la crypte est immédiatement comblée par une équipe de prisonniers allemands …

     

     

    Même si les habitants répugnent à parler de cette histoire, Gérard de Sède est vite mis au courant de la nouvelle et la curiosité professionnelle s’accroît encore, au moment où il pose la question à Lhomoy. L’homme devient pensif. C’est la première fois qu’il reparle de cela à quelqu’un depuis des années …

     


    – On a toujours dit dans la région qu’il y avait un trésor au château.

     

    On disait aussi que c’était le fameux trésor des Templiers.

     

    J’entendais cela quand j’étais gosse.
    – Et alors ? Vous l’avez trouvé ?
    – Oui.

     

     


    A ce point du récit, il faut rappeler en quelques mots qui étaient les Templiers, dont le nom aujourd’hui est universellement connu. Après la prise de Jérusalem par les croisés, en 1099, la ville sainte devient la principale destination de pèlerinage.

     

     

    Mais les routes qui y mènent sont loin d’être sûres. Les musulmans, qui n’acceptent pas la présence des chrétiens, leur tendent des embuscades, sans parler des brigands qui en veulent simplement à leur argent.

     

     

    En 1119, Hugues de Payns, chevalier de la noblesse champenoise décide alors de créer un nouvel ordre de chevaliers, afin de protéger les lieux saints et les chrétiens désireux de se rendre en Terre Sainte.

     

     

     

    Cet ordre religieux est différent de tous les précédents, car il est composé de moines soldats qui porteront les armes et protègeront les fidèles se rendant sur le tombeau du Christ.

     

     

    Le roi de Jérusalem, Baudoin II, leur accorde le droit de s’installer dans la ville sainte, à l’intérieur d’un bâtiment proche des ruines du Temple de Salomon.

     

     

    C’est là que vient le surnom qui leur est resté, les Templiers …

     

     

     

    Hugues de Payns et ses compagnons entreprennent une quête gigantesque. Les dons affluent des nobles pèlerins et des souverains eux-mêmes, de l’Ecosse, de Flandres ou encore du Portugal.

     

    Les chevaliers comme tous les moines des autres confréries font voeux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance.

     

    En revanche, l’Ordre s’enrichit du fait des dons, de l’exemption fiscale dont il bénéficie et aussi grâce aux prises de guerre.

     

     

    Riches d’un patrimoine immobilier considérable, les Templiers, par leur autorité morale, militaire et financière, sont partenaires dans toutes les négociations importantes du Royaume de France …

     

     


    La perte de la Palestine, reconquise par Saladin, va tout changer. A partir de 1201, les Templiers sont obligés de se replier dans les nombreux châteaux qu’ils ont achetés partout en Europe.

     

    Ayant perdu leur raison d’être originelle, ils se reconvertissent dans une autre activité :

    la banque.

     

    Ils inventent la pratique des chèques :

     

    une personne voulant envoyer une somme d’argent dans un pays lointain la dépose dans une commanderie proche et les Templiers, grâce à une simple lettre, font payer la somme par une commanderie du pays concerné.

     

    Ainsi sont évités les dangereux transports de fonds.

     

     

    Bien entendu, toutes ces opérations appellent un prélèvement d’un certain pourcentage.

     

    Les Templiers finissent par devenir une énorme puissance financière, ne dépendant de personne, ni même du Pape et encore moins du roi de France.

     

    C’est plus que n’en peut supporter ce dernier, qui décide leur élimination. Le vendredi 13 octobre 1307, tous les Templiers du royaume sont arrêtés le même jour.

     

    Le bilan s’élève à cent trente-huit chevaliers rien qu’à Paris.

     

    Une rafle préparée des mois à l’avance dans le plus grand secret.

     

    A ce sujet précisons que le « Da Vinci Code » de Dan Brown contient une contrevérité flagrante. Il y est dit que ce n’est pas Philippe IV le Bel qui aurait ordonné l’arrestation des Templiers, mais le Pape Clément V …

     

    L’ Ordre du Temple est dissous et ses membres traduits devant les tribunaux de l’Inquisition. Interrogés sans relâche, torturés, ils avouent les fautes les plus invraisemblables, comme la pratique de la sodomie, l’adoration d’une idole satanique nommée Baphomet etc …


    Le Pape Clément V.


    Le procès des Templiers se prépare. En attendant, le roi de France fait saisir tous leurs bien: pas moins de vingt mille commanderies, domaines et exploitations agricoles. Mais Philippe IV le Bel ne s’en tient pas là.

     

    Ses besoins financiers sont considérables, il veut toujours plus d’argent. Accélérer le procès des Templiers est pour lui une priorité absolue.

     

    Le Pape Clément V farouchement opposé à ce procès, (l’Ordre des Templiers dépendait entièrement de la Papauté), tente désespérément de récupérer les chevaliers pour qu’ils soient jugés devant un tribunal relevant de sa juridiction.

     

     

    Le débat pour savoir qui va les juger dure sept ans !

     

    Philippe IV le Bel profite de la situation, pour régler ses comptes avec la Papauté.

     

    Quelques années auparavant, le roi de France avait eu un grave contentieux avec le précédent Pape, Boniface VIII, qui l’avait déclaré hérétique pour avoir spolié les juifs du royaume.

     

    La stratégie de Philippe IV le Bel pour se venger de l’affront de Boniface VIII est simple.

     

    Lui qui avait été accusé d’hérétique, accuse à son tour, les Templiers d’être hérétiques, et cherche à obtenir leurs aveux.

     

    Ainsi le Pape ne pourra plus sauver les Templiers ! C’est en France que l’affaire des Templiers a pris naissance et qu’elle s’est développée, c’est donc en France que le procès aura lieu …

     

     

    Jacques de Molay, dernier grand maître de l’Ordre, reconnaît les pratiques dont on l’accuse.

     

    Sans doute s’est-il dit qu’en avouant, il contenterait le roi et serait condamné à une simple peine de prison. Un très mauvais calcul !

     

    Ses aveux obtenus sous la torture sont utilisés par le roi pour faire décapiter totalement l’Ordre.

     

    Le 18 mars 1314, Jacques de Molay est brûlé vif, avec trois autres templiers, sur l’île aux juifs, un petit ilot aujourd’hui réuni à l’île de la cité.

     

     

     


     
    Le 20 avril, trente-trois jours après le supplice des Templiers, le Pape Clément V meurt dans d’atroces souffrances, « à la suite de vomissements » à Roquemaure.

     

    Toute sa vie, ce pontife a souffert d’une maladie de l’estomac et des intestins, que les médecins modernes croient avoir été un cancer …

     


    Si comme le veut la légende, ce trésor existe, se trouve-t-il encore en France ?

     

    Dans les archives secrètes du Vatican figure le témoignage d’un templier, Jean de Chalon, auditionné par le Pape Clément V.

     

    Ce témoin atteste la fuite de chevaliers qui auraient quitté Paris la veille des arrestations en direction de l’Ouest avec trois chariots de paille dissimulant un trésor. Gisors se trouvant sur la route à l’ouest de Paris,

     

    on a imaginé que les fuyards auraient pu s’y arrêter pour y cacher le trésor des Templiers …


    Philippe IV le Bel.


    Philippe IV le Bel, lui, meurt le 29 novembre 1314, à Fontainebleau.

     

    Il a quarante-six ans.

     

    Un siècle et demi plus tard, les disciples de Calvin feront brûler les restes de Clément V. Et quatre cent quatre-vingt ans après sa mort, le corps de Philippe le Bel, exhumé de sa sépulture de Saint-Denis, sera jeté dans la chaux vive par les hommes de la Révolution …

     

    Six siècles et demi après le procès des chevaliers du Temple, la question reste posée :

     

    sont-ils coupables ?

     

    Sont-ils innocents, ces hommes que le peuple, après leur mort, a considérés comme des saints ?

     

    Les témoins du supplice de Molay ne se sont-ils pas jetés dans les cendres pour en tirer des reliques ?

     

    Mais qui peut dire aujourd’hui, qui étaient réellement ces Templiers ?

     

    La légende n’est pas oubliée, qui veut que, chaque année,

     

    à la date anniversaire du 13 octobre 1307, un fantôme apparaisse dans les ruines des anciens châteaux du Temple.

     

    Armé de pied en cap, portant le manteau blanc orné de la croix, ce fantôme demande :

     

    « Qui veut délivrer le Saint Sépulcre ? ».

     

    Et l’écho de la voûte répond :

     

    « Personne … Le Temple est détruit … ».

     


    Tout cela, pourtant, soyons-en sûrs, n’empêchera pas les partisans du trésor de continuer à chercher à Gisors ou ailleurs…

     

     

    En résumé :

     

    un fabuleux trésor qui disparaît; un ordre religieux que l’on accuse de tous les maux et notamment de déviationnisme impie et de spéculation financière.

     

     

    Le 13 octobre 1307, une opération policière sans précédent dans l’histoire est lancée par le roi Philippe IV le Bel contre l’Ordre des Templiers.

     

    Comment expliquer cette brutale décision d’anéantir les anciens et valeureux héros des croisades ?

     

    Que leur reproche exactement le roi et ses habiles conseillers ?

     

    D’être devenus un Etat dans l’Etat ?

     

    D’être plus riches que le roi lui-même ?

     

    De pouvoir, grâce à des trésors inlassablement amasser,

    prêter de l’argent à la couronne ?,

     

    il est vrai que l’influence financière des Templiers est indéniable.

     

    D’être des hérétiques que l’on doit brûler ?

     

    Les accusations de dépravation et de sacrilège soutenues contre les membres de l’Ordre et les aveux de certains de ceux-ci iront dans ce sens.

     

    Toutefois, ces aveux auront une valeur bien discutable puisqu’ils seront obtenus sous la torture.

     

    Qui étaient réellement les « pauvres chevaliers du Christ » qui, après des débuts humbles en Terre Sainte au moment de la première croisade, connaîtront la fortune et la gloire avant de périr sur le bûcher ?

     

    L’histoire de l’Ordre des Templiers durera deux siècles pendant lesquels les combats succèderont aux combats.

     

    Cet Ordre a-t-il eu une survie clandestine, après l’exécution de son dernier grand maître Jacques de Molay ?

     

    Qu’est devenu le trésor des Templier ?

     

    Mais en fait, ce trésor a-t-il vraiment existé ?…

     

     


    Roger Lhomoy.

     


    … Et parmi eux, un certain Roger Lhomoy.

     

     

     

    Vous vous souvenez, le gardien embauché par le nouveau propriétaire du château de Gisors.

     

    L’affaire débute réellement au début de l’année 1941, lorsque le château est entièrement clos et occupé par l’armée allemande, qui a fait de la forteresse un atelier de réparation de chars d’assaut ainsi qu’un lieu de stockage d’essence.

     

    Un seul occupant français réside à l’intérieur :

     

    Lhomoy bien sûr, qui à l’époque est le gardien du château, présent depuis 1928. Cet homme, au départ destiné à une carrière religieuse, va (on ne sait trop pour quelle raison) entreprendre des fouilles à partir de la galerie du puits, qui se trouvait au pied du donjon.

     

    Descendant dans la galerie verticale, il se met à percer un petit tunnel, qui aussitôt menace de s’écrouler.

     

    C’est à un travail épuisant que se livre le gardien du château.

     

    Il lui faut retirer les pierres, les dégager en empruntant l’échelle de corde, puis les dissimuler plus loin,

     

    il s’éclaire comme il peut, à l’aide de bougies ou de torches qu’il confectionne lui-même.

     

    Lhomoy connaît alors un moment de profond abattement.

     

    Continuer devient trop dangereux.

     

    Mieux vaux être raisonnable et oublier le trésor.

     

    Mais quelques mois plus tard, il reprend les travaux avec plus d’acharnement que jamais.

     

    Roger Lhomoy décide alors de fouiller à quelques mètres de là.

     

    Il creuse une petite cavité qu’il va poursuivre durant deux ans.

     

    En mars 1946, comble de stupeur …

     

    Après des fouilles acharnées, Lhomoy découvre une chapelle qu’il décrira fort bien :

     

    « Ce que j’ai vu à ce moment-là, je ne l’oublierais jamais car c’était un spectacle fantastique.

    Je suis dans une chapelle romane longue de 30 mètres, large de 9 mètres, haute d’environ 4,50 mètres à la clef de voûte.

     

    Sur les murs à mi-hauteur, soutenus par des corbeaux de pierre, les statues du Christ et de ses douze apôtres, grandeur nature.

     

    Le long des murs, posés sur le sol, des sarcophages de pierre de 2 mètres de long et de 60 cm de large; il y en a 19.

     

    Et dans la nef, ce qu’éclaire ma curiosité est incroyable :

     

    30 coffres en métal précieux, rangés par colonne de dix.

     

    Et, le mot est insuffisant :

     

    c’est plutôt d’armoires couchées dont il faudrait parler, d’armoires dont chacune mesure 2,50m de longueur, 1,80m de hauteur et 1,60m de largeur ».

     


    Gérard de Sède.


    Il se rend immédiatement à la mairie de Gisors.

     

    Il se doute bien qu’on ne le croira pas et craint de perdre sa place pour avoir entrepris ces fouilles illégales, mais il prend le risque …

     

    Effectivement, à la mairie de Gisors, il ne rencontre que scepticisme et hostilité.

     

    Une réunion est en train de se tenir avec un représentant de la préfecture.

     

     

     

     

    Ce dernier déclare en l’entendant :
    – Messieurs, nous avons à faire à un fou !


    Roger Lhomoy insiste, et comme la mairie, en tant que propriétaire du château, toucherait l’autre moitié du trésor, cela vaut la peine de se déplacer …

     

    Une fois arrivé devant le puits, tout le monde recule, effrayé. Il n’y a qu’un volontaire, Emile Beyne, un ancien officier du génie, pour s’introduire dans l’orifice.

     

    Il s’enfonce dans la galerie, mais devant le risque et le manque d’air, il rebrousse chemin.

     

    Avant de partir, il lance une pierre dans l’ouverture, qui est supposée être celle de la chapelle, et constate :

     


    – cela résonne !

     

    Mais cette déclaration ne suffit pas à convaincre le maire de Gisors, qui affirme, sans effectuer la moindre fouille complémentaire, que tout n’est qu’invention.

     

    Les excavations seront rebouchées, pour empêcher des curieux de mettre leur vie en danger en s’y aventurant.

     

    Quant au gardien du château, il est immédiatement révoqué de la demeure.

     

    Tel est le récit que fait Roger Lhomoy à Gérard de Sède.

     

    Le journaliste n’en reste pas là.

     

    Il en tire un article sensationnel qui paraît dans « Paris-Match » et

    publie, peu après,

     

    « Les Templiers sont parmi nous »,
    qui raconte l’histoire dans tous les détails …

     

     

    L’article et le livre ont un retentissement considérable dans le monde entier.

     

    En haut lieu, on se sent obligé de réagir.

     

    C’est ainsi qu’en 1962, André Malraux, alors ministre de la culture décide de faire des fouilles sur le site de Gisors.

     

    Une véritable équipe de spécialistes, munis de l’appareillage le plus moderne, se met à l’ouvrage.

     

    Mais rien n’aboutit, pire il s’avère que la poursuite des fouilles risque de faire écrouler les six mille tonnes du donjon de Gisors, érigé sur une motte artificielle de terre rapportée, et depuis, en cours de consolidation au moyen d’une ceinture de béton armé.

     

    Non seulement le trésor des Templiers n’a pas été découvert, mais l’aventure a failli détruire un des plus remarquables vestiges du Moyen Age.

     

    Depuis les fouilles sont rigoureusement interdites et le site surveillé pour éviter toute initiative susceptible de causer un accident …

     

    La piste de Gisors est donc abandonnée mais, en 1998, le mythe du trésor des Templiers resurgit à Payns, en Champagne.

     

    Sur le site d’une des premières commanderies de l’Ordre du Temple, l’archéologue Bernard Delacourt fait une découverte extraordinaire :

     

    sept cent huit deniers en argent datant de la fin du XIème siècle.

     

    Peut-être s’agit-il d’une partie du trésor de la commanderie de Payns, mais pas forcément du grand trésor des Templiers transporté par les trois chariots évoqués plus haut …

     

    Mais si ce trésor existe vraiment, il est à souhaiter qu’il ne soit jamais découvert …

     

    Pour que perdure sa légende et son mystère.

     

     

     

     

    https://noirsuspense.wordpress.com/2013/07/13/un-trait-dhistoire-11/

     

     

     


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    Richard de Lingèvres

     

    († 1155 est un chevalier normand de la région de Bayeux qui s'expatria en Italie méridionale où il se mit au service au roi Roger II de Sicile.

    Arrivé dans le royaume siculo-normand peu avant 1146, il y mena une brillante carrière militaire2 et le roi Roger le nomma comte d'Andria dans les Pouilles.

     

     

    En 1146, lors de l'attaque siculo-normande de Tripoli (actuelle Libye), Richard de Lingèvres fut

     

    selon le chroniqueur normand Robert de Torigni, l'un des chefs de l'expédition les plus braves.

     

    En 1155, il s'illustra contre les forces byzantines de l'empereur Manuel Comnène qui avaient envahi l'Apulie.

     

    Selon l'historien byzantin Jean Cinnamus,

     

    il joua un rôle important aux côtés du chancelier Asketil lors de l'offensive de l'armée du roi Guillaume de Sicile contre les forces d'invasions byzantines débarquées en Apulie au printemps 1155, mais Richard fut tué au combat sous les murs d'Andria à la fin de l'été de la même année.

     

     

     

     


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  • La Route des dentelles normandes

    Des créations sublimes au point d’Alençon, en blonde de Caen, en dentelle noire de Bayeux, au point d’Argentan... sont nées depuis deux siècles en Basse-Normandie.

     

    C’est pour donner à cet artisanat un nouveau souffle que François Doubin, maire d’Argentan, et Mick Fouriscot, présidente déléguée de la Fédération française des dentelles et broderies, avec le concours de grands couturiers, ont suscité la création de "La Route des dentelles normandes". Le but : regrouper, valoriser, développer l’art dentellier normand.

     

    Il est grand temps : on ne compte plus que 27 dentellières confirmées en Basse-Normandie.

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    LIEN PHOTO - 

    http://blondecaen.chez-alice.fr/event.htm

    La Route des Dentelles normandes contribuera à relancer la production régionale en favorisant la mise en place de centres de formation et d’ateliers de production.

     

    Certaines villes de la Route proposent en effet des formations et des stages d’initiation et de perfectionnement à la pratique dentellière qui pourront être étendus à l’ensemble des villes partenaires.

     

    Les ateliers de production seront renforcés et de nouveaux ateliers pourront être créés.

     

     

    La dentelle de Normandie

     

    La Route des dentelles normandes
    La Blonde de Caen

    La Route des Dentelles Normandes relie six villes et un village renommés pour leurs dentelles et dont les attraits sont complémentaires : Alençon (61), Argentan (61), Bayeux (14), Caen (14), Courseulles (14), La Perrière (61), Villedieu-les-Poëles (50). L’extrême diversité des techniques et des matières employées fait la richesse et l’intérêt de ce circuit unique qui illustre les multiples possibilités du métier d’art dentellier.

     

     

    La dentelle, symbole de l’élégance française, est de plus en plus utilisée par les grands couturiers. Avec la Route des Dentelles, la Normandie, qui fournissait jusqu’au XIXème siècle la noblesse européenne, renoue avec sa tradition d’excellence dentellière.

    La Route des Dentelles Normandes contribue à relancer la production dentellière régionale en favorisant la mise en place de centres de formation et d’ateliers de production. Conserver, développer, démocratiser et promouvoir le métier d’art dentellier sont les maîtres mots de cette association. Ce circuit permet également d’apprécier le charme et la diversité de ces sept communes riches d’un patrimoine historique, architectural et gastronomique. Placée au coeur d’une nature préservée, la Route des Dentelles Normandes fait découvrir tout un monde de compétence, de raffinement et d’élégance.

     

     

    La dentelle en Normandie

     

    La dentelle en Normandie

     

    La dentelle en Normandie

     

    Coup de coeur pour ce papillon en dentelle de BAYEUX

    Les herbes folles, c'est en Normandie qu'elles poussent : la Normandie, où se situe Bayeux, la ville dans laquelle des petites mains fabriquent des dentelles si fines..., aussi légères que des papillons :
    Les petites mains qui ont fait naître celui-ci sont celles de Maryvonne :
    elle a des doigts de fée !
    Ses réalisations font tourner la tête... et alors tout se mêle : points Vitré, fond d'Alençon, grille, ...

     

    La dentelle en Normandie

     

    Coussin de mariage en dentelle de Bayeux

    Coussin de mariage réalisé en dentelle de Bayeux egyptien 120 écru et cordon de soie blanche. La réalisation a pris quasiment 450 heures

     

    La dentelle en Normandie

     

    La dentelle en Normand
    Coussin de mariage et dentelle blonde de CAEN

     

    La dentelle en Normandie

     

    Le filet de La Perrière ( ORNE )
     
    Le fil est embobiné autour d’une navette appelée aussi aiguille à filocher. La filetière utilise des titrages de fils différents en fonction de la taille de la maille désirée. Le remplissage décoratif est le plus souvent angulaire en raison du support composé d’angles droits mais l’on peut trouver des formes plus souples avec des fleurs, feuilles et personnages. La Perrière s’est fait connaître par son filet brodé de perles de verre, de jais ou de bois, bordé de galons, franges et pampilles. La formation mise en place à l’Atelier du Filet augure bien de son avenir.

     

     

     

    La dentelle en Normandie
      
    " Dentelles et Blondes Caen et Courseulles, "
     
     
    permet aujourd'hui de redécouvrir la beauté et le charme de ces blondes que les dentellières avaient un peu oubliées.
    Les blondes et la polychrome de Courseulles (variante en couleur de la blonde), fait ainsi, par les cours et les stages , de nouvelles adeptes de ce travail si fin et si précieux.
    Le climat doux et humide de la Normandie semble convenir à l'épanouissement des dentelles:

    Le point de Venise, après avoir émigré dans l'Orne, se porte beaucoup mieux en devenant Point de France puis Point d'Alençon, reine des dentelles.
     
     
    Les dentelles de soie noires faites à Chantilly, tout en gardant le nom de leur ville d'origine, s'embellissent en s'installant à Bayeux.
     

    Les blondes, nées paraît-il en Espagne, deviennent célèbres en arrivant à Caen et ajoutent à leur nom celui de cette ville du Calvados.
     

    Les dentelles polychromes doivent attendre la fin du XIXe siècle pour trouver à Courseulles leurs lettres de noblesse.

     

    La dentelle en Normandie.

     

    EVOLUTION d'une dentelle prestigieuse, la BLONDE DE CAEN.

    En s'installant à Caen en 1624, les Ursulines (religieuses) enseignent la dentelle au fuseau. Elles utilisent surtout le fil de lin. A la fin du XVIIe, on voit apparaître dans la région les dentelles de soie qui porteront d'abord le nom de Nankin, région de Chine qui produit la soie. Au début, ce n'est qu'un tulle à mailles larges mais sa teinte particulière, plus brillante que celle du lin, lui vaudra le nom de blonde.

     

    Très vite, Caen, qui en produit une grande quantité et fabrique les plus belles, lui ajoutera son nom, donnant naissance à la blonde de Caen, une dentelle souple et légère que l'on fabrique, non seulement en Normandie, mais aussi au Puy en Velay, en Suisse et ailleurs...
    L'encyclopédie de Diderot et D'Alembert décrit fort bien les blondes et les affuble de noms évocateurs : La chenille (brin de chenille à la place du cordon), le persil (motifs très petits), la couleuvre, le pouce du roi ...

    Vers 1750, Caen compte 18 fabricants. Ils seront 102 en 1850. Mais ce sera le début du déclin de la blonde au profit des dentelles de soie noires qui seront à la mode sous le règne de Napoléon III et d'Eugénie. Si le début du XXe siècle fut fatal à la dentelle en Normandie, la création de l'association
     

     

    La précieuse, fragile et lumineuse blonde de Caen est une dentelle aux fuseaux réalisée avec des files de soie aux titrages différents.

    Pour donner la brillance nécessaire, les feuilles et les fleurs sont travaillées avec une soie floche et un de soie très fin. Cette façon de travailler donne une surface presque lisse à la soie floche sur laquelle reflète, tel un miroir, l’éclat de la lumière tout en mettant en valeur le décor fleuri ou architectural. Cette dentelle était appréciée dans la confection des hauts volants, des grands cols, des châles ou des étoles. Le musée présente une robe de mariée en blonde qui ne laisse personne indifférent devant son élégance et sa luminosité.

     

    La dentelle en Normandie

     

    La route des dentelles: La dentelle de Courseulles

    La route des dentelles, au coeur de la Normandie, est un mini-périple entre 7 villes et villages héritiers chacun d'une tradition dentellière spécifique : c'est l'unique région de France qui réunit les trois techniques dentellières, l'aiguille, le fuseau et le filet. NetMadame vous emmène à la découverte de ces trésors de savoir-faire...

    C'est une dentelle en soie polychrome, réalisée aux fuseaux. C'est une technique unique au monde : la dentellière enroule sur un même fuseaux des fils de couleurs différentes pour obtenir des nuances de couleur, ainsi que le ferait un peintre sur sa palette. C'est le dentellier Robert, qui, en 1897, demanda au peintre Félix Aubert de réaliser des dessins colorés qui serviront de base à des dentelles ornées de différentes fleurs colorées.

     

    La dentelle en Normandie

     

    La dentelle de Courseulles sur mer ( CALVADOS )

     

    La dentelle de Courseulles est une dentelle en soie polychrome réalisée aux fuseaux.
    Cette technique de dentelle est unique au monde par l’utilisation de plusieurs fils, de couleurs différentes, enroulés sur un même fuseau pour obtenir des nuances comme le fait un peintre sur sa palette. En 1897, le dentellier Robert, inventeur du procédé, fait appel au peintre Félix Aubert pour réaliser des dessins colorés qu’il adapte à sa technique.

     

     Les roses, les églantines, les liserons, les coquelicots naissent à l’identique sous les doigts de dentellières particulièrement expertes. Cette innovation dentellière, dont le musée détient un spécimen, avait obtenu un succès considérable
    Qui était cet artiste d'origine normande, né en 1866 et décédé en 1940 à qui nous devons la dentelle polychrome de Courseulles ?

     

    Ses parents habitaient à Langrune/mer au 26 rue de la mer (en 1998).

     

    Sa mère, était dentellière et son père marin pécheur, était aussi à l'occasion dentellier pendant les périodes d'intempéries.

     

    A 23 ans, Félix Aubert est à Paris, où il étudie la peinture aidé par une famille d'artistes, la famille Lair.

     

    Dans le petit tiroir de son métier à dentelle où elle rangeait aussi ses lunettes et quelques bloquets, Madame Aubert conservait des lettres de son fils et deux lettres de Madame Lair dans lesquelles cette dernière vante les qualités artistiques du jeune homme

     

    La dentelle en Normandie

     

    Le Point d’Alençon ( ORNE )

    Entièrement réalisé à l'aiguille et au fil de lin, il faut dix phases de travail et de 15 à 25 heures pour réaliser un centimètre de dentelle.

     

    Autrefois, il fallait autant d'ouvrières qu'il y avait d'opérations, de manière à préserver le secret de chacune des spécialités : le dessin, le piquage, la trace, le réseau, le rempli, les modes, la brode, le levage et le luchage.

    Parfois appelée la « reine de la dentelle », la dentelle d’Alençon débute au XVe siècle dans une concurrence avec le « point de Venise ».

     

    Vers les années 1660, Marthe La Perrière invente le « point d’Alençon » qui obtient alors de Colbert un privilège de manufacture royale.

     

    Le « point d’Alençon », dont le secret fut longtemps jalousement gardé, est une dentelle à l’aiguille caractérisée par un réseau de mailles bouclées, des points de fantaisie appelés « modes », des brodes (mèches de fils recouvertes de points de feston serrés formant les reliefs) recouvertes de points de boutonnière serrés et, après 1775, parfois faites de crin de cheval.

     

    Le réseau de mailles bouclées est mis au point vers 1690, mais n’est appelé « point d’Alençon » que vers 1720. À partir de 1855 apparaissent les motifs ombrés (séries de points plus ou moins serrés de manière à obtenir un effet de clair obscur).

    L’industrie de la dentelle d’Alençon, qui est, depuis le XVIIIe siècle, la plus prestigieuse et la plus coûteuse des dentelles, a connu depuis sa création une vogue croissante jusqu’au déclin de cette industrie au début du XXe siècle sous la concurrence de la dentelle mécanique.

     

     

     

    La dentelle en Normandie

     

    La dentelle au Point d'Alençon
    La Reine des dentelles...

    Depuis le XVIIe siècle, la dentelle à l'aiguille est fabriquée à Alençon selon une organisation particulière impliquant une division et une spécialisation du travail, qui suppose autant d'ouvrières que d'opérations. Il faut dix étapes pour exécuter le Point d'Alençon. Le matériel nécessaire consiste simplement en une aiguille, du fil de lin et un support en vélin ou parchemin.

    Les étapes de fabrication s'organisent ainsi :

    le dessin, le piquage et la trace sont les trois étapes préparatoires avant l'exécution du fond : le réseau.

    le décor est ensuite réalisé selon différents points de remplis puis de modes variés.

    la brode donne le relief à ce décor.

    l'enlevage, l'éboutage, le régalage permettent de détacher la dentelle du support provisoire en parchemin.

    Pour la réalisation d'un médaillon, le travail est achevé mais, pour une pièce de grande dimension, il faut assembler les différents éléments réalisés de fabrication grâce à une point de raccroc invisible.

    Aujourd'hui encore source d'inspiration, la dentelle séduit les créateurs de haute couture comme l'évoquent, tous les deux ans, les expositions du Musée des beaux-arts et de la dentelle.

     

     

     

    La dentelle en Normandie

     

    La dentelle de Bayeux:" Dentelle de fil au point de Bayeux" 19ème siècle

    La dentelle de Bayeux est « construite » avec des fils de soie noirs et des croisements de fuseaux.

     


    Utilisant des fuseaux dont le nombre est en rapport avec la largeur et la complexité de la dentelle à réaliser, la dentellière suit les lignes tracées et les points codés sur un carton piqué et fixé sur un métier.

     

    Les dentelles de grandes dimensions sont constituées de plusieurs bandes réunies à l’aide d’un point invisible fait à l’aiguille appelé point de raccroc.

     

    La dentelle de Bayeux est célèbre pour ses effets ombrés et la richesse de son décor. Aujourd’hui, les dentellières de Bayeux créent des modèles aux graphismes contemporains.

    La spécialité de la Dentelle de Bayeux est la dentelle aux fuseaux.

     

    Elle est répandue de la haute à la basse-Normandie, avec une concentration déterminante dans la région de CAEN et de BAYEUX , plus dynamique tant au plan de la création dentellière que de l'importance des manufactures qui ont fait sa réputation internationale.

     

    Les matières employées sont le lin, la soie, et plus tard le coton, surtout en période de crise d'approvisionnement.
     

     

    C'est une dentelle au dessin figuratif à dominante de décors floraux. Avec des motifs architecturaux tirés de l'ornementation classique : perles, rais de coeur, godrons, feuillages stylisés (acanthes, palmettes,...) coquilles, vasques, entrelacs.

     

    Elle est élaborée à partir des dentelles qui se fabriquaient dans la région de Paris et de Chantilly, la "Dentelle de Bayeux" a pris véritablement forme dans la seconde moitié du XVIII ème siècle.

     

    Pour devenir un style à part entière au 19 ème.

     


    Ainsi apparaît-elle officiellement lors des grandes expositions (universelles....). Elle s'inspire alors fortement de l'image affirmée alors par les dentelles à l'aiguille d'Alençon et d'Argentan

     

    La dentelle en Normandie

    La dentelle de Bayeux (CALVADOS)
     
    Ces dentelles peuvent se présenter sous la forme de métrages de rubans ou de volants à monter, mais on trouve également des châles, des étoles, des mantilles, des fichus, des barbes, des garnitures d’ombrelles ou d’éventails, autant d’éléments et d’accessoires de mode. Le Musée Baron Gérard de Bayeux constitue la collection publique de référence en la matière.

    L’industrie de la dentelle à la main disparaît au profit des productions mécaniques au crépuscule du Second Empire.

    La tradition est néanmoins sauvegardée tout au long du XXe siècle grâce à l’activité de l’École de dentelle de la Maison Lefébure, relayée actuellement par le conservatoire de la dentelle de Bayeux.

    Centre d’initiation et de formation, le Conservatoire a pour vocation la transmission du savoir-faire exceptionnel des dentellières de Bayeux.

     

     La dentelle en Normandie

    Le Point d’Argentan ( ORNE)

    Le Point d’Argentan est une dentelle exécutée à l’aiguille avec des fils de lin extrêmement fin.
    Il présente des motifs reliés entre eux par un réseau à mailles boutonnières hexagonales. Ce réseau, qui marque sa différence avec celui d’Alençon, oppose souvent la taille de ses mailles qui peuvent être plus ou moins importantes selon l’effet recherché. La maille boutonnière, tout en structurant la dentelle, lui donne une plus grande solidité. Les modes offrent une très grande diversité de points.

     

    Le Point d’Argentan est suffisamment rare pour être une dentelle recherchée par les collectionneurs. Des amateurs, de plus en plus nombreux, s’initient à ce métier d’art

    Le point d’Argentan a été décrit comme « plus beau et d’une perfection plus grande que celui d’Alençon. »

    Au XII° siècle, Éléonore d'Aquitaine, réputée pour son élégance, adorait les vêtements brodés : entre autres résidences, elle séjourna longtemps en son château d'Argentan, ce qui eut pour effet d'encourager l'activité de dentelle et de broderie de la région.
     

     

    Deux siècles plus tard, un riche marchand parisien achète des dentelles à Argentan, et les présente à la Cour de France, au roi Charles V et à la Reine Jeanne de Bourgogne : la dentelle y acquiert ses lettres de noblesse!

     


    Au XVII°, la Manufacture du Point de France Guyard fera d'Argentan un important centre dentellier, et au XIX° une école prestigieuse forme religieuses et orphelines du couvent des Bénédictines à ce noble art.

    La dentelle en Normandie


    Dentelle d'Argentan : Volant XIXe au point d'argentan à l'aiguille, réalisé avec un réseau à mailles hexagonales, un peu en forme de "Ruches d'abeilles".

     

     

    Si la dentelle a été un tel must, c'est parce que c'est très beau et aussi parce que c'est très cher ; son prix en faisait la valeur, si j'ose dire, la marque du statut social.
    Quand on essaie d'imaginer le prix d'une pièce de dentelle sous Louis XIII ou Louis XIV, on est généralement en dessous de la réalité.

     

     

    Un beau mouchoir que les élégants tenaient à la main valait 700 grammes d'or : 14 000 euros ! Plus précieux qu'un bijou.
    La fabrication de la dentelle est d'une lenteur désespérante. 15 à 25 heures pour un centimètre, paraît-il, selon la difficulté du motif. Ce qui revient à dire qu'en une journée de 7 heures on fait entre 3 et 5 millimètres.
    Il nous reste de ce prestigieux savoir-faire des noms célèbres : dentelle de Bayeux, Blonde de Caen, point d'Alençon... Les villes dentellières normandes se sont réunies dans une route des dentelles qui sillonne trois départements, allant d'Alençon, Argentan et La Perrière dans l'Orne à Bayeux, Courseulles et Caen dans le Calvados, avec un crochet par Villedieu les Poëles dans la Manche.

     


    Au fil des musées on se familiarise avec les techniques, dentelles à l'aiguille, aux fuseaux ou au filet. Et l'on reste soufflé par les jonchées de pivoines et de roses que les dentellières ont fait naître du bout de leurs doigts, et qui témoignent encore aujourd'hui de la maîtrise absolue qu'elles avaient de leur art. Celles qui savaient créer ces merveilles avaient plus de prix que les personnes qui les ont portées.

    La dentelle en Normandie

    Dentelle de villedieu les poeles ( MANCHE)

    Toutes les femmes de VILLEDIEU réalisaient il y a peu de temps encore une dentelle fort appréciée et admirée. La Normandie a toujours fait... dans la dentelle. Elle est même la seule région de France à réunir les trois techniques de l'aiguille, des fuseaux et du filet. La dentelle fait partie intégrante de la culture et de l'histoire de la région.

     

    C'est sous l'impulsion conjointe de François Doubin, maire d'Argentan, "haut" site dentellier, et de Mick Fouriscot, présidente déléguée de la Fédération Française des Dentelles et Broderies que l'association Route des Dentelles a été créée. Ses objectifs visent à favoriser le dynamisme touristique de la région d'une part et à conserver, développer et promouvoir le métier d'art dentellier. Ainsi la Normandie, qui fournissait jusqu'au XIVe siècle la noblesse européenne, renoue-telle avec sa tradition d'excellence dentellière.

      

      

    SOURCES  - merveilleux BLOG  -

    http://lusile17.centerblog.net/rub-la-dentelle-en-normandie-.html

      

      

    Mes vacances a Caen

    Les travaux de couture

    La fabrication de pièces de dentelles, introduite en Normandie au XVIIème siècle, devient pour des milliers de femmes un moyen d'existence.

     

    C'est alors souvent un travail d'appoint exercé le soir et pendant la saison morte

    Métier à dentelle de Rose Durand (début du 20 ème siècle).
    A gauche, vous apercevez une lampe de dentellière
    du 19 ème siècle.

    Ci-dessous, une robe de mariée et son étole en dentelle de soie aux fuseaux dite "Blonde de Caen" (1830).

    Mes vacances a Caen

    Le musée de Normandie , Chateau de CAEN
    se situe à l'intérieur de l'enceinte du château Ducal, et occupe l'emplacement du Logis des Gouverneurs qui était la résidence du Bailli à partir du XVIème siècle, puis ensuite des Gouverneurs de la ville.

    Le musée présente l'histoire de la Normandie depuis la préhistoire à nos jours. Sans cesse enrichi, il montre de très belles collections et il est très rare de voir un musée aussi intéressant, ouvrir ses portes gratuitement.

     

    Grâce à un parcours pédagogique habilement mis en place, le musée de Normandie devient un endroit idéal pour la famille, car des jeux gratuits sont mis en place pour les enfants leur permettant ainsi de comprendre l'histoire en s'amusant , le visiteur découvrira comment les territoires de la Haute et Basse-Normandie et des Iles Anglo-Normandes, unifiés au Moyen Age au sein du duché de Normandie, ont baigné dans les mêmes courants culturels et se sont développés dans l'ensemble français.

     


    Il présente une foule d'objets insolites, émouvants, qui ont fait le quotidien de nos aïeux, et des pièces rares comme une splendide robe de mariée tout en dentelle blonde de Caen. La visite est passionnante, et, quelle chance, gratuite, (tout comme le musée voisin des Beaux-Arts) ce qui permet de voir et revoir le musée.

      

    SOURCES : http://lusile17.centerblog.net/rub-la-normandiecaen--5.html

      

    D.R. 


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  • CHARLOTTE CORDAY

     

     

     

    Marie Anne Charlotte Corday d’Armont


     
      
     

      

      

      

      

      

    La Jeanne d’Arc de la démocratie.

     

    Marie-Anne-Charlotte de Corday d’Armont est plus connue sous le nom de Charlotte Corday, mais son prénom usuel est Marie.

     

    Elle est née le 27 juillet 1768 à Saint-Saturnin-des-Ligneries, dans le pays d'Auge, et guillotinée le 29 Messidor an I (17 juillet 1793) à Paris. Alphonse de Lamartine, dans son Histoire de Charlotte Corday : un livre de l'Histoire des Girondins écrit qu’un charpentier qui aide le bourreau empoigne brutalement sa tête tranchée, et, la montre au peuple, puis la soufflette. Selon Clémentine Portier-Kaltenbach son crâne se trouve de nos jours chez les descendants du prince Radzivill et son squelette probablement aux Catacombes.

     


     

    Fervente admiratrice de la vertu et du courage des Romains de la République, des citoyens Spartiates ou Athéniens, Marie-Anne-Charlotte de Corday l’est aussi des idées nouvelles émises par les encyclopédistes et des législateurs de 1789.

     

    Pour Clémenceau la Révolution était un bloc, en d’autres termes il ne veut pas dissocier la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 et les massacres d’innocents perpétrés dans les années qui suivent.

     

    Au contraire, cette jeune Normande déplore que Marat se serve des principes de 89 pour appeler au meurtre et bâtir une nouvelle tyrannie.

     

    Charlotte, lit les journaux et sait que c’est surtout Marat qui orchestre la terreur lors des massacres de la journée du 10 août 1792 et ceux de septembre dans les prisons parisiennes.

     

    Ne nous y trompons pas, la Terreur est déjà la solution qu’envisage Robespierre.

     

    L’assassinat de Marat va servir de prétexte pour s’en prendre aux Girondins et à tous les opposants de droite ou de gauche.

     

    Plus près de nous l’attentat contre un diplomate nazi sera aussi un prétexte à l’origine de la Nuit de cristal et de la solution finale.

     

    Une page des Recherches physiques sur le Feu avec des corrections manuscrites de la main de Marat.

     

     

     

    Elle rédige un long texte intitulé Adresse aux Français amis des lois et de la paix, qui explique le geste qu'elle va commettre.

     

    Jérôme Garcin, dans le Nouvelle Observateur, du 5 mars 2009, remarque que la jeune Normande entre dans la légende des siècles pour avoir tué le sanguinaire Marat.

     

    C’est le trépas d'un chien galeux et la naissance d'une femme sublime, comme l’écrit Michel Onfray.

     

    Avant lui, Lamartine la surnomme l’ange de l’assassinat.

     

    Elle devient une héroïne antique dès 1795 avec la tragédie Charlotte ou La Judith moderne, comme l’écrit Sylvie Dangeville, dans Comment en finir avec la Révolution....

     

    Maurice Ulrich, dans L’Humanité, remarque que le grand Michelet parle d’elle avec amour :

     

    C’est la figure d’une jeune demoiselle normande, figure vierge s’il en fut, l’éclat doux du pommier en fleur…, et André Chénier, dans son Ode à Marie-Anne-Charlotte de Corday, exalte son image :

     

    Belle, jeune, brillante, aux bourreaux amenée, tu semblais t’avancer sur le char d’hyménée… .

     

    Dans ses Mémoires, son bourreau, Sanson la dit martyre de la liberté et Jeanne d’Arc de la démocratie.

    Charlotte se prend pour Brutus assassinant César. Comme Tite-Live, elle considère qu’en tuant le tyran, on rend au peuple sa liberté.

     

    Et en effet, cette religion du poignard est celle de tous les Résistants au despotisme, à la tyrannie et à l’oppression, qui furent les héros de la Résistance à l’occupant nazi, celle de tous ceux qui, aujourd’hui, opposent la vertu à la corruption politique,

    écrit Michel Onfray.

     

    Mais à la future Charlotte Corday ne peut-on rappeler ces mots de Shakespeare, dans Cymbeline, King of Britain (Act III, Scene 4) :

     

    Where is thy knife ? Thou art too slow ? (= Où est ton couteau ? Tu tardes trop !).

     Portrait de Marat par Joseph Boze (1793), musée Carnavalet.

     

    L’assassinat de Marat est-elle la dernière œuvre de Corneille ?

     

    LA MISÈRE DE LA DESCENDANTE DU GRAND CORNEILLE

     

     

    L’historien socialiste Louis Blanc écrit :

     

    Il y a alors à Caen une jeune fille que le sort des Girondins touche profondément. On la remarque tout d'abord à l'expression de sa physionomie, mélange aimable de calme, de gravité et de décence. Dans son œil d'un bleu incertain, la vivacité d'un esprit clair est amortie par beaucoup de tendresse, et les seules cordes de l'amour semblaient vibrer dans le timbre de sa voix, faible et douce comme celle d'une enfant .

     

    Née le 27 juillet 1768, dans une petite ferme de la commune des Ligneries, d'une famille noble, mais qui n’a que 1.500 francs de rentes, elle se nomme Charlotte de Corday d’Armont, du nom d'une terre située dans l'arrondissement d'Argentan.

     

    Elle a de bonne heure perdu sa mère. Son père, Jacques-François d'Armont entre dans l'armée.

     

    Sa carrière est des plus courtes. Il est nommé enseigne, le 9 novembre 1755, au régiment de La Fère-Infanterie. Le 17 janvier 1757, Corday est promu lieutenant dans la compagnie de Villeneuve et suit cette unité dans ses déplacements à Collioure, Montlouis, Perpignan...

     

    Jacques-François, dès 1763, donne sa démission et rentre au Mesnil-Imbert, pour épouser, le 14 février 1764 demoiselle Charlotte-Jacqueline-Marie de Gautier des Authieux de Mesnival, sa cousine.

     

    L’étude de la carrière révolutionnaire de Jacques François de Corday d’Armont, montre comment le déclassement qui frappe les petites noblesses à la fin de l’Ancien Régime, va faire de certains d’entre eux des révolutionnaires [3]. Ce patriote n'est toutefois connu que par un écrit qu'il lance en 1790 contre le droit d'aînesse, dont il a eu beaucoup à se plaindre comme sixième enfant.

     

     

    Louis Blanc précise : Elle ne peut, au reste, avoir une plus illustre origine [2], car elle est arrière-petite-fille du grand Corneille (à la 5e génération). Etrange famille marquée par le destin, ses deux frères, royalistes convaincus émigrent. L’un d’eux, Charles-François, après le débarquement de Quiberon de l'armée des émigrés, est fusillé avec son oncle Pierre de Corday, sur l'ordre de Tallien.

     

    Pourtant, leur célèbre ancêtre va par la suite entrer au Panthéon républicain et enseigner, aux élèves des lycées laïques comme à ceux des bons Pères, l’amour sacré de la patrie, de 1871 à 1914 [4]. Pourtant son Cinna dit :

     

    le pire des États, c’est l’État populaire.

     

     

     

    et les monarchistes. Après la Seconde Guerre Mondiale, Ralph Albanese, auteur d’un Corneille à l’école républicaine :

    du mythe héroïque à l’imaginaire politique en France, 1800-1950, ajoute que Pétain et de Gaulle se sont inspirés du dramaturge et ont, chacun à leur manière, récupéré sa rhétorique.

     

    Son arrière-petite-fille va elle aussi être récupérée. Elle est l’Antigone ou la Jeanne d’Arc de bien des ennemis des droits de l’homme [5], alors qu’elle est très fortement attachée aux principes de liberté, d’égalité et de fraternité.

     

                                                    sa vraie maison à Caen

      

    UNE ÉDUCATION RELIGIEUSE ?

     


    Veüe de l'Abbaye de la SAINCTE TRINITE DE CAEN, fondé par Guillaume le Conquerrant Roy d'Angleterre et duc de Normandie, pour des religieuses benedictines.
    © Boudan, Louis (16..-17.. ; dessinateur et graveur)
    Gallica

    Charlotte de Corday grandit aux manoirs de Cauvigny et de Glatigny, à la Ferme du Bois, et au château du Renouard, demeures situées pas très loin de l'endroit où elle est née. Ce château du Renouard appartient à son grand-père. A l'âge de huit ans Charlotte est placée chez son oncle, l'abbé de Corday, qui à l'époque est curé de Vicques.

     

    Songeant à l’éducation de ses filles, Jacques-François d'Armont réussit à les placer, en 1782, à la Sainte-Trinité de Caen (= Abbaye-aux-Dames). Le roi a le privilège de pouvoir y placer cinq jeunes filles, nobles et sans fortune, sans qu'il en coûte rien aux parents.

     

    L'abbesse a chaudement appuyé cette candidature, car sa coadjutrice est une Pontécoulant, et les Pontécoulant sont alliés aux Corday [6]. La jeune Charlotte de Corday y reste jusqu'en février 1791 [7]. Les deux fillettes comprennent qu’elles sont cloîtrées du fait de leur pauvreté.

     

    Certes, Madame de Louvagny est une cousine, et le ton de la maison quelque peu mondain, mais c’est tout de même une forme de détention qu’elles subissent. Charlotte mène là une vie bien différente de celle qu’elle menait dans ses collines du Pays d'Auge.

    Mademoiselle de Corday devient quelqu’un de très cultivé par rapport à ses contemporaines bourgeoises ou nobles et même de l’Abbaye-aux-Dames.

     

    Elle lit des œuvres de son ancêtre Corneille, de Plutarque, de Montesquieu, Voltaire et ce qui moins habituel chez les petits nobles, Rousseau.

     

    Elle admire les philosophes des lumières, et à la différence de beaucoup de jacobins, même futurs députés, elle réfléchit sur les liens entre les idées nouvelles et celles des fondateurs des démocraties athénienne et romaine.

    Comme l’écrit un critique du quotidien

     

    Le Monde : Charlotte Corday est un modèle de vertu, non au sens chrétien du terme (quoiqu’elle fût élevée par les sœurs, elle s’affranchira du carcan religieux comme des idéologies, elle tenait trop à sa liberté), mais au sens romain .

     

    En effet, bien qu’elle soit d’une famille très catholique et élevée par des religieuses, elle ne manifeste jamais d'intérêt particulier pour une religion. Mais cette attitude est fréquente en cette période pré-révolutionnaire. Il en est de même pour la fierté de ses origines.

     

    Camille Naish, dans Death comes to the maiden: sex and execution, 1431-1933, nous rappelle si elle descend d’Hugues de Corday, fils d’un autre Hugues, sieur de Baumais en 1077, que Charlotte est surtout très proche des pauvres.

    Charlotte Corday à Caen en 1793.
    Charlotte Corday à Caen en 1793.
    Elle découvre dans les livres ce qu'était la notion de vertu chez les Romains de la République...
    © Robert Fleury Tony
    Musée Bonnat à Bayonne
     

    En lisant Corneille, elle a développé en elle les qualités de quelques-unes de ses héroïnes. Michelet voit en elle une Chimène, une Pauline, la sœur d’Horace... De ces femmes, elle a la vertu et l’immense courage.

     

    Toutefois Charlotte n’est-elle pas aussi, ou plutôt, une femme moderne ? Frédéric de Corday, un de ses parents, va se souvenir avec effroi d’une Charlotte qui avait le feu sacré de l’indépendance, ses idées étaient arrêtées et absolues.

    Elle ne faisait que ce qu’elle voulait. On ne pouvait pas la contrarier, c’était inutile, elle n’avait jamais de doutes, jamais d’incertitudes. Son parti une fois pris, elle n’admettait plus de contradiction. Son oncle, le pauvre abbé de Corday m’en a parlé dans les mêmes termes, comme d’une personne qui avait un caractère d’homme. Elle avait, en outre un esprit assez railleur, assez moqueur... Elle était susceptible de sentiments nobles et élevés, de beaux mouvements. Avec l’énergie dont elle était douée, elle s’imposait et n’en faisait jamais qu’à sa tête. Quoique dans la famille les femmes soient toutes énergiques, il n’y en avait pas qui eussent un caractère aussi décidé, aussi capable. Si elle eût commandé un régiment, elle l’eût bien mené, cela se devine.

     

    Ses lectures et son caractère ne vont pourtant pas la mener à l’extrémisme, qu’il soit révolutionnaire ou contre-révolutionnaire. C’est une partisane des principes de 1789, une farouche républicaine qui affirme devant le tribunal révolutionnaire : J’étais déjà républicaine avant la Révolution. Lors de son procès Charlotte va répondre au président du tribunal qui lui demande si elle a un défenseur :

    J'avais choisi un ami, mais n'en ayant point entendu parler depuis, je présume qu'il n'a pas eu le courage d'accepter ma défense.

    Cet ami c’est Louis-Gustave Doulcet de Pontécoulant, que Charlotte a l’occasion de rencontrer à Caen, chez la supérieure de l'Abbaye-aux-Dames, quand elle y est pensionnaire. Ce Louis-Gustave, futur député normand, est à cette époque officier dans la compagnie écossaise des gardes du corps. Il va être un partisan modéré de la Révolution. Plutôt que de défendre sa jeune amie, il préfère se réfugier en Suisse, évitant une mort certaine.

    Un autre de ses amis, dès 1789, ne va pas échapper à la mort, le vicomte Henri de Belzunce.

     

      REVOLUTION 1789

      

     

    Juillet 1793.
    Pour Charlotte Corday, Marat est l’homme à abattre, celui qui, dans son journal, appelle au meurtre. Elle mesure son geste, elle tue un symbole, un homme adulé par le peuple.

    Huit jours s’écoulent entre le moment où Charlotte Corday quitte Caen et le moment où la lame de la guillotine s’abat sur elle, place de grève à Paris.
     
    Une semaine pour comprendre les motivations qui animent cette belle jeune femme solitaire, arrière-petite fille du grand Corneille, républicaine convaincue et déterminée à se sacrifier pour affirmer les valeurs de la liberté.
     
     
    VIDEO :

    1.http://www.dailymotion.com/apocalyptique01/video/x5lthp_charlotte-corday-1_shortfilms
    2.http://www.dailymotion.com/apocalyptique01/video/x5ltwc_charlotte-corday-2_shortfilms

    3.http://www.dailymotion.com/apocalyptique01/video/x5lveh_charlotte-corday-3_shortfilms
    4.http://www.dailymotion.com/apocalyptique01/video/x5lwsf_charlotte-corday-4_shortfilms
    5.http://www.dailymotion.com/apocalyptique01/video/x5lxbx_charlotte-corday-5_shortfilms

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