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    L’homme du mystère

     

    1963.

    Un proche de confiance d’André Malraux, André Malraux (1901 – 1976, romancier français et homme politique étonnant), alors ministre des Affaires Culturelles, aurait instruit une demande d’informations concernant des documents historiques et archives à propos du secteur de Rouen et alentours.

     

    Connu sous la référence de ‘Lazare’, ce dossier semblait tenir à cœur monsieur Malraux qui aurait souhaité la plus grande discrétion dans cette affaire. Ainsi auraient été rassemblés des écrits importants sur certains aspects du passé historique de Rouen, de ses lointaines origines jusqu’au 17e S.

    L’énigme du dossier Lazare

    Le dossier ‘Lazare’ aurait fait pour la circonstance, et c’est une innovation en la matière, partiellement appel à des archives et collections privées (Maurin, Bautre, Perchaud-Vattoux, Joceran Urachet et Cobourg).

     

    Le 24 mars 1965 l’étude documentaire fut déclarée close et le dossier ‘Lazare’ classé ‘sans suite’ brutalement sans la moindre explication… Tout aurait dû, et pu, en rester à ce constat d’archiviste.

     

    Et pourtant! Pourtant le dossier ‘Lazare’ ne sera jamais officiellement répertorié.

     

    De plus, l’identité de ce ‘proche collaborateur de confiance’ de Monsieur Malraux ne sera jamais connue.

     

    Mais plus insolite encore : les responsables chargés de constituer et instruire ce dossier fantôme, messieurs Henri Cabanaret et Christian Eylauth, semblaient être inconnus des registres du personnel des Affaires Culturelles, ni même inscrits aux intervenants extérieurs ou ponctuels.

     

    On ne retrouvera jamais leur trace… si tant est que ces identités soient réelles et bien à eux. Mais la surprise continue : le dossier ‘Lazare’ ne sera jamais retrouvé ou… accessible.

     

    ‘On’ le prétendra égaré jusqu’en 1976, puis dès le début 1977 il sera affirmé froidement que cette référence n’a jamais existé et qu’il s’agit d’une erreur d’écriture ou d’une fausse information.

     


    Observons qu’André Malraux décède à l’hôpital de Créteil le 23 novembre 1976. De fait plus personne, dès cette date, ne peut donc justifier les motifs troublants du dossier ‘Lazare’… et nous n’aurions, en toute logique, jamais dû, ou pu, avoir connaissance de cette histoire pour le moins curieuse.

     

    Pourtant, fort heureusement, un chercheur journaliste (D. REJU) semblait, à cette époque, avoir d’excellentes raisons de suivre toute cette affaire au plus près possible. Depuis ce qui reste de ses notes nous aborderons les aspects recherchés par A. Malraux dans l’Histoire de Rouen et faits insolites de son passé pouvant être liés au pourquoi de l’étrange dossier ‘Lazare’.

     

    Réju aurait réussi à retrouver l’intitulé d’un des documents ‘perdu’ et quelques passages recopiés en leurs temps: le fameux ‘Leg Martel’ dont nous retrouverons effectivement les références au long de ce travail.

     

    Mais alors... que cherchait donc monsieur le ministre André Malraux?

     

    Que pouvait-il y avoir de si important qui nécessite ce luxe de précautions pour le moins insolites, alors que sa fonction même lui permettait ouvertement d’aborder le sujet?

    Rouen

    L’occupation des rives de la Seine dans ce secteur remonte aux origines de l’Homme.

     

    Rotomagos, pour les Véliocasses, deviendra sous l’empire romains capitale d’une circonscription administrative connue sous le nom de ‘Seconde Lyonnaise’.

     

    Deuxième ville de France au 13e S., son Histoire plonge ses racines dans un passé tourmenté, violent, émaillé de personnages et d’événements tous plus insolites et énigmatiques les uns que les autres. Peut-être est-ce passé étrange que souhaitait étudié Monsieur Malraux?
    Mais plus intéressant encore:

     

    C’est à Rouen que Chilpéric 1er célébrait ses noces, en 560, avec Galwinte. A cette occasion il en aurait profité, selon la chronique de Dom Quarin (720), pour dissimuler des biens de grande valeur dans une abbaye locale.

     

    Ce même texte affirme que l’évêque Prétextat savait l’emplacement du royal dépôt. On peut alors se demander si Frédégonde le fera exécuter, dans sa cathédrale, pour être la seule à connaître la cache fabuleuse ou, comme le prétendent les historiens, pour avoir célébré le mariage de Sigebert et Brunehaut en 566.

     

    Détail bien sûr, mais qui pourrait avoir son importance dans d’autres affaires où Sigebert prend une place prépondérante...dans l’énigme des rois mérovingiens par exemple.
    Puis Rouen sera le théâtre de combats incessants.

     

    D’abord contre les Normands (841-876), puis sous l’autorité des Ducs de Normandie jusqu’à ce que Philippe Auguste l’enlève aux Anglais en 1204… rien n’épargnera la cité sur les murs de laquelle une multitude de noms et faits historiques s’inscriront en lettres de sang :

     

    Alain Blanchard (1419), Jeanne d’Arc (1431), Charles VII (1449), Antoine de Bourbon, Montgomery, François de Guise (1562), Henry III (1588)… et ainsi jusqu’aux redoutables bombardements de 1940. La ville se relèvera toujours avec force et courage de ces dévastations. Mais Rouen retint-il l’attention d’André Malraux pour ces seules raisons? Probablement pas.

     

    Observons, à présent, l’aspect ‘trésoraire’ de cette cité.

     

    Vers 1970, des ouvriers, à Fécamp, découvrent un vase contenant pas moins de trois mille pièces d’or.

     

    Ils viennent de mettre à jour le trésor des ducs de Normandie. Les experts supposèrent qu’il s’agissait d’un des plus importants trésors mis à jour.

     

    De la source Gaalor aux Nazis...

    Le donjon restera le seul vestige sous le nom de ‘Tour Jeanne d’Arc’ par analogie avec la tour (détruite) où elle était captive.

    On sait que le donjon contenait un puits très profond alimenté par la source Gaalor. Durant la dernière guerre la Gestapo s’installe en ces lieux et fait creuser une galerie au bas du puits… pour le raccorder aux égouts médiévaux.

     

    Cet intérêt pour les travaux d’égouts de la part des Nazis est une chose assez inhabituelle pour que l’on en cherche la véritable raison. Une réflexion simple serait à faire et qui pourrait bien apporter de nouvelles pistes à cette énigme : Superposer le vieux tracé de Château-Bouvreuil avec le cadastre actuel.

     

    Le report se trouverait dans un secteur délimité par les rues Jeanne d’Arc, Philippe-Auguste, rue du Donjon et Morand.

     

    Selon toute logique le butin huguenot pourrait se situer dans ce périmètre. Les fouilles archéologiques de 1907 mirent à jour les fondations de la ‘Tour de la Pucelle’… que l’on peut toujours voir dans la cour du 102 rue Jeanne d’Arc.


    Plus près de nous, vers 1967, des travaux de terrassement dégagèrent une galerie souterraine vers la rue du donjon.

     

    Deux ouvriers y descendront et auront le temps de remonter 2 pierres plates sur lesquelles figure la gravure de deux plantigrades tirant sur une sorte d’ovale rayonnant (Retain) ;

    un amateur y descendra aussi et y réalisera plusieurs clichés photographiques. Si l’on en croit le vieux texte ‘Leg Martel’, la superposition des tracés, et les découvertes fortuites dans certaines autres caves “ ly cavave ou imanse et moult thrésor pose ” pourrait se situer dans le secteur défini par la rue du Donjon et rue Philippe Auguste à une profondeur relativement accessible, et dans la direction des fameux égouts dégagés par les Nazis…

     

    Le savoir de Frédégonde

    A ce trésor s’en rajouterait un autre. Il serait question, en résumé, à nouveau de la cache utilisée par Chilpéric.

    Il est clairement précisé que ce prince usa d’une sorte de tombe royale (notons cependant qu’aucun roi ne fut enseveli officiellement à Rouen à cette époque) où se trouverait la ‘coiffe’ (ou couronne) du mythique roi ‘Artus’ (sans h). Si l ‘on considère qu’il y a analogie entre Arthus (celui des romans) et le symbole de l’Ours (plantigrade), les pierres gravées de la galerie rue du Donjon prennent ici toute leur valeur! Si la déduction est séduisante et simple, il faut pourtant reconnaître qu’aucune tradition, ou textes, ne font mention de la ‘coiffe’ d’Artus, et encore moins de Rouen dans les romans arthuriens… à moins bien sûr que cette chevaleresque relique puisse avoir un rapport avec le légendaire dépôt de Chilpéric (lien avec l’Ariège ?) dont le secret aurait été scellé par le silence de Prétextat imposé par le crime de Frédégonde? Si tel était le cas il serait possible que monsieur Malraux en ait eu connaissance par sa fonction, et qu’il ait également pu concevoir une suite sous...

     

    Gisors comme nous le verrons plus loin?

    Des souterrains ésotériques de Rouen à l’église templière de Montsaunès?

    Le tout rejoindrait-il une étrange tradition oubliée, ou occultée, liée à la ville de Rouen et qui se résumant à ceci : au début était la pierre et Mitra. Le fer des dieux traça la première église et mit sous terre la pierre mithraïque sans la détruire par l’intervention de St Marty. Puis le fer devint l’articulation d’ouverture sur la clarté divine grâce au passage obligé sous l’égide de St Christophe-Loup.

     

    Ce dernier animal totémique se superposa à l’Ours d’Artus et à sa couronne rayonnante.

     

    Avec un tel canevas rien d’étonnant si les dépôts, et la crypte de Notre-Dame, se placent sous le signe du sacré et divin.

     

    Rien d’étonnant, non plus, à ce que Chilpéric I choisisse ce lieu pour y entreposer ‘certains biens’ qui deviennent alors des ‘biens certains’; ni non plus à ce que le silence, seul, protège et recouvre ce secret à jamais enseveli… Enfin encore un petit détail : c’est le 22 mai 1814 qu’au cours de travaux, rue St Romain, fut mis à jour une sorte d’oratoire souterrain de petite dimension.

     

    Le propriétaire des lieux ne s’en émut pas outre mesure car la cavité ne contenait que peu de choses.

     

    C’est un de ses amis, E. Coudan, qui en fera un croquis complet et relèvera sur la paroi Ouest un bas-relief dont il laissera un ‘frotté’ bien lisible représentant une pesée des âmes sous la directive d’une créature à tête de chacal (avec les oreilles pointues et dressées).

     

    En France, à notre connaissance, ce serait le deuxième site religieux, avec l’église templière de Montsaunès, où cette représentation fut réalisée. Volonté d’illustrer une ‘Eglise d’Orient’, une déviation de la tradition, une fantaisie ponctuelle… ou une mémorisation d’un détail essentiel d’une connaissance gênante ou occultée ?... recherché par André Malraux!

    Le Saint Objet N° 431

    Mais ceci est une autre histoire.

    Une autre histoire de Rouen - recherchée pour le dossier Lazare- ayant pour dernier témoin la fameuse ‘Capsule Reliquaire’ ne contenant pas moins que les reliques : du Mont Calvaire, du Sépulcre, de la table de la cène, de la pierre du Mont Calvaire, de l’éponge, et, en rajout, de l’Irlandais St Eude ! On croit rêver devant ce reliquaire formidable d’inspiration byzantine, donc orientale, et, ajoute une autre tradition, sous l’impulsion de l’Ordre du temple. La retouche de la Capsule daterait de 1312 (Répertoire manuscrit- A. Deville – 1842) Le saint objet était toujours déposé au Musée Départemental des Antiquités en 1842 sous le n° 431. Mais à bien y réfléchir… les reliques ‘du Mont Calvaire’, ‘du Sépulcre’, ‘de la Table de la Cène’, de la Pierre du Mont Calvaire et d’un saint irlandais… ne nous font elles pas songer irrésistiblement à certains détails du passé de Périllos ?

     

    La veille du 13 octobre 1307

    A ce propos revenons à la veille du 13 octobre 1307. Les dignitaires de l’ordre ‘savaient’ l’arrestation massive prévue pour ce jour fatidique. Il leur fallait mettre à l’abri les documents et valeurs tenues dans l’enclos du Temple de Paris. Donc, le 12 octobre 1307, trois chariots escortés solidement de ‘cinquante chevaux’ quittent Paris en direction de la côte. Ce sont les archives et les coffres contenant le trésor du Grand Visiteur de France qui fuient vers… ‘18 navires’ de l’Ordre.

     

    Ce récit est authentifié par la déposition de Jean de Chalon du Temple de Nemours, faite devant le pape fin juin 1308. Cette déposition (archives du Vatican), porterait la cote “Register AVEN, N°48 Benedicti XII, Tome I, folio 448-45”.

     

    Si un tel sauvetage était prévu, la seule et plus rapide route vers la côte, passe par Rouen pour atteindre le Tréport.

     

    L’ordre utilisa t’il cette voie malgré les risques d’une surveillance accrue des hommes de Nogaret ?

     

    Au point où ils en étaient les Templiers pouvaient courir ce risque. Mais voilà… les chariots se volatiliseront, et nul ne saura ce qu’ils sont devenus. Deux solutions seulement, dans ce cas, peuvent être retenues. D’abord un passage en force et l’embarquement au Tréport (canton d’Eu et... retour au fameux cabochon reliquaire?) en utilisant la route templière de Rouen.

     

    Ensuite un arrêt plus sûr, et inattendu, dans le secteur de Rouen : la tradition, et Gérard de Sède, opteront pour le dépôt du trésor à Gisors, c’est à dire à peu de distance de Rouen.

    Où il est maintenant question de Gisors

    Maintenant restons à notre époque et sur une autre action du ministre A. Malraux.

     

    Arrivé à Gisors, en 1929, un certain Roger Lhomoy y conduira des recherches, certain de savoir que le formidable secret dort sous le donjon de Gisors.

     

    Ici encore les Nazis sont déjà passés et ont cherché quelque chose…

     

    En 1946 Lhomoy déclare en mairie avoir découvert une crypte contenant 30 coffres. L’homme sera renvoyé et sommé de ne plus poursuivre ses ‘délires’… !!

     

    Mais ce chercheur obstiné poursuit ses travaux, jugés par tous comme l’œuvre d’un déséquilibré, qu’il abandonnera définitivement un peu plus tard..

     

    Pourtant, en 1962, les Affaires Culturelles, sur ordre de son ministre André Malraux, fait poser les scellés sur le donjon de Gisors.

     

    L’étrange intervention de ‘la grande muette’

    Puis fin septembre ce Ministère ordonne à un régiment du Génie d’entreprendre des fouilles pour retrouver et “mettre à jour les vestiges d’une ancienne civilisation inconnue”. Cette définition à de quoi laisser perplexe car d’une part on peut se demander ce qu’est cette dite civilisation... ensuite pourquoi, et sur quelle information, elle est qualifiée d’inconnue...car si on semble tout ignorer d’elle, comment André Malraux en sait-il l’existence???? !

     

    La suite est remarquable et Monsieur A. Malraux suivra l’affaire avec le plus vif intérêt: les journalistes seront tenus à l’écart de certains détails et la télévision ne sera jamais autorisée à filmer les fouilles.

     

    Quant à la Franc-Maçonnerie, qui curieusement s’intéressera de très près à cette affaire, ses responsables déclareront que cette énigme ne “regarde pas le grand public” ! Sur quels critères ces dignitaires pouvaient-ils s’appuyer pour affirmer une telle chose?

     

    Quoiqu’il en soit le 10 février 1964 le 12e Régiment du Génie entame les fouilles du donjon et monsieur Malraux, le 12 mars, annoncera le résultat négatif des recherches. On note, dans les rapports de fouilles, que nulle part on ne retrouvera le terme ‘civilisation inconnue’. Pire encore, les résultat seront rendus de manière laconique en affirmant plus simplement ‘qu’il n’y a rien sous la motte féodale de Gisors’...

     

    On ne peut que souligner dans ces comptes rendus un nombre important d’oublis, de changement d’opinion, d’incohérences et un volonté farouche à vouloir minimiser à l’extrême ce qui aurait été découvert par ce régiment du Génie.

     

    Nous pouvons sur ce registre souligner qu’habituellement les fouilles archéologiques sont confiées à des archéologues patentés ayant obligation de rendre publique des rapports complets sur leurs travaux.

     

    Or dans ce cas on ne peut qu’être surpris que ces travaux soient réalisés par des militaires, même si ceux-ci (régiment du génie) s’en acquittent correctement sur un plan technique.

     

    Cependant la démarche prendrait tout son sens si A. Malraux veut occulter ces recherches.

     

    En effet dès l’instant où nous avons à faire à l’armée et il est évident que les officiers durant toute cette mission ne laisseront rien filtrer de ce que découvre leurs hommes... et surtout les militaires sont tenus au ‘devoir de réserve’... et les rapports seront uniquement remis à l’autorité ministérielle concernée, donc jamais divulgué aux médias!

     

    On peut affirmer qu’il y a dans cette démarche d’André Malraux une volonté implacable de conserver les découvertes pour le seul usage de l’Etat... et on ne peut que supposer des raisons très graves ou capitales pour justifier un tel luxe de sécurité!


    Dans la chronologie de son passé, et de son présent, Gisors semble bien avoir suivi les mêmes constats que certains sites de Rouen, des bijoux mérovingiens aux recherches de 1950…

     

    .....et c’est sans doute ce que pensera Monsieur le Ministre des Affaires Culturelles en étant très ‘bienveillant’ à propos de l’énigmatique dossier ‘Lazare’ qui concernera Rouen.

     

    De Gisors à Salses via Rouen ?

    Mais ce n’est pas tout... Dans la foulée monsieur Malraux, après s’être intéressé à Rouen et Gisors, s’oriente tout à coup et sans explications vers la région du Languedoc.

     

    Son intérêt se porte particulièrement sur le secteur roussillonnais et la région de Salse.

     

    Il serait allé droit au but en réclamant, sans préambule, les plan les plus anciens du château de Salse, l’un des plus remarquables ouvrage d’art militaire en matière de forteresse défensive liée à l’artillerie.


    Visiblement, les documents qu’il obtient de ses services ne semblent pas le satisfaire. Il réitère sa demande en la précisant encore plus: il souhaite les tracés souterrains des arrivées d’eau du fort. Mais ces plans n’existent plus ou restent introuvables ou très incomplets.

     

    A l’évidence monsieur le Ministre ne devrait pas avoir de difficultés en réclamant rapidement des relevés réalisés sur sa demande.

     

    Pourtant il ne pourrait s’agir, même avec la plus grande minutie, que d’un relevé ‘d’état des lieux actuels’, et visiblement ce n’est pas ce qu’il cherche.

     

    Les services compétents s’aperçoivent alors que ces archives ne furent jamais en leur possession, sans doute conservées par les autorités catalanes ou espagnoles au moment du rattachement du Roussillon à la France (17ème siècle).

     

    Aussi notre ministre en place se serait-il adressé, tout naturellement à son homologue espagnol.

     

    Mais si cette démarche semble curieuse (seul intérêt pour les arrivée souterraines d’eaux sous le château) la réponse l’est encore plus! Certes sous une forme diplomatique et courtoise, le sens général de la décision du ministère espagnol peut laisser perplexe... la réponse se résumerait à l’impossibilité de donner satisfaction en raison du fait que ces informations seraient classées ‘confidentiel défense’! Jamais monsieur Malraux n’aura ses renseignements... du moins officiellement!

     

    Cet échange est tout aussi intriguant dans le sens de la demande que de la réponse. En effet ces infos sont du seul ressort de l’archéologie et il n’y a là, du moins en apparence, rien de bien mystérieux... de plus il n’y avait plus à cette époque le moindre risque de guerre sur les lieux entre l’Espagne et la France.

     

    L’énigme resterait entière... si on ne savait pas que les adductions d’eau du fort de Salse prennent leurs sources sur le secteur d’Opoul et Périllos!..

     

    et qu’une gigantesque résurgence, toujours près de Salse, proviendrait d’un véritable fleuve souterrain dont les sources se situeraient sous Bugarach !

    Du secret détenus par quelques personnes

    Gageons que le ministère devait avoir de sérieuses raisons de s’investir dans cette affaire... raisons qui resteront sans doute à jamais sans réponses décisives.


    On sait les expériences actuelles (le satellite KEO et l’opération CHRONODROME) près du plateau de Périllos concernant un incroyable (engagé par des scientifiques) voyage dans le temps aboutissant à un rendez-vous fixé pour 50 ans le 1er mai de chaque année... ainsi que la possible existence de plusieurs sites lié à un fabuleux secret pour lequel quelques services fonctionnaires semblent avoir une certaine attention

     

    (radar météo? transformateurs d’énergies électriques parsemés discrètement?

    accidents d’avions?

    dispersion de documents administratifs anciens?

    surveillance étroite?).

     

    De ces constats d’actualité peut-on supposer que ces mêmes services fonctionnaires puissent être à l’affût d’informations sur le sujet depuis de longues décennies?

     

    Ou, pourquoi pas, que depuis de longs siècles un savoir ait été protégé sur ce sujet... puis qu’il se soit partiellement perdu... pour ressurgir à notre époque?...Ou encore que quelques personnages, soigneusement sélectionnés, aient été mandatés afin de poursuivre, engager ou enquêter sur ces affaires?

     

    Que ces personnages aient pu, selon leurs fonctions, disposer d’un savoir d’anticipation leur permettant de distancer, certains autres chercheurs, toujours d’une bonne longueur d’avance?..

     

    et qu’il soit maintenant l’heure pour eux de rassembler les éléments épars de ce SAVOIR en d’anciennes caches comme...

     

    ......Rouen, Gisors, Falaise et enfin Salse et le secteur d’Opoul-Périllos via Rouen et Toulouse... oui, pourquoi pas?

     

    A Lazare des hasards de monsieur André Malraux

    Mais faute de réponses précises revenons sur quelques autres détails insolites de la vie d’André Malraux, et plus particulièrement dans ses ouvrages littéraires.


    En 1933 dans son extraordinaire ‘La Condition humaine’ (Prix Goncourt) son héros à pour nom KYO.

     

    On retiendra déjà l’étrange similitude entre ce nom et celui de l’expérience... KEO.

     

    Evidemment ce pourrait être là le seul fruit du hasard et il ne saurait être question de mystère sur un seul fait. Pourtant nous irons plus loin dans notre perplexité en lisant, dans ce livre, que la première compagne de KYO s’appelle MAY (le rendez-vous du voyage dans le temps est fixé au 1er mai!)

     

    Et surtout que son père a pour nom… GISORS!

     

    Ajoutons que 70 ans sépare cet ouvrage de l’affaire de Périllos et 30 ans d’intervalle avec celle de Gisors dans laquelle A. Malraux ministre en place, impliquera pour son ministère, et sans justification, l’action de l’Armée...!

     

    De plus ce roman essentiellement politique se déroule à Chang-hai en 1927.

     

    Or si Kyo peut, à la rigueur, être pris pour un prénom asiatique il n’en ait rien pour May et pire encore pour Gisors qui est très loin d’être un prénom commun en extrême orient! Prémonition?

    Savoir d’initié?… Le hasard?… ou… ‘Lazare’ et son symbole de résurrection?


    Autre surprise: sur ce registre nous ajouterons qu’en 1974 André Malraux signera un ouvrage intitulé LAZARE… Un critique dira à ce sujet que « la réussite du roman d’A. Malraux tient à un jeu subtil entre l’illusion réaliste et les références symboliques ».

    Des trésors et une énigmes oubliés

    Toujours est-il que ce ministre des Affaires Culturelles s’intéressa principalement, et bien curieusement, à l’archéologie et à l’Histoire de nos trois sites :

     

    Gisors, Rouen et Salses.

     

    Une rumeur persistante relate que lors des fouilles sous le château de Gisors, contrairement à l’affirmation du ministère en fonction, les militaires aient découvert quatre coffres dont le contenu aurait servi, alors, au Général de Gaulle pour s’acquitter d’une dette vis-à-vis des Etats-Unis...

     

    Selon Réju et Hutin, André Malraux aurait été appréhendé depuis longtemps par une poignée de ‘dirigeants discrets’, puis nommé ministre afin d’être lancé sur les traces d’un fabuleux ensemble comprenant un colossal trésor monétaire agrémenté d’un savoir inexprimable et d’un secret capable de déstabiliser l’ordre du monde...

     

    Si le trésor monétaire de Gisors pouvait être celui du Temple, qu’en était-il de celui de Rouen et enfin de celui de Salses et Opoul-Périllos?

     

    Ce dernier contiendrait-il un mortel secret lié à la religion ?...


    Tout porte à penser que monsieur Malraux eut accès, par sa fonction et ses pouvoirs, à d’exceptionnelles informations.

     

    Rouen ne pouvait qu’être le prolongement logique de l’affaire de Gisors. Mais cette fois il semblerait que ‘certaines personnes’ l’aient précédé et mis en sécurité (hélas hors d’atteinte des chercheurs) des éléments pouvant déboucher sur des découvertes ‘trésoraires’ et historiques hors paire ou très gênantes.

     

    Peut-être ces éléments d’archives pouvaient permettre la découverte du trésor des huguenots, celui de Chilpéric I, de la couronne d’Arthus, du secret des épées

    de Jeanne d’Arc, de celui des Gouliards, de celui de l’Ordre du Temple... ou d’un autre savoir les dépassant tous.

     

    Avec sans doute, ce que nous ne saurons jamais sur ces mystères, Rouen et Gisors se refermèrent sur ses formidables énigmes.


    Il restera enfin à souligner cet étrange détail concernant d’autres écrits d’André Malraux.

     

    En effet on peut se demander ce qu’il voulait sous entendre dans ses ‘Antimémoires’ et ‘La corde et les Souris’ lorsqu’il fait dire, par le récit d’un vieux moine, que le ‘Christ-Jésus’ (et non Jésus-Christ!!!) aurait voulu naître en Espagne...

     

    et d’ajouter qu’au dessus des victimes de l’injustice en cette région envié par Jésus s’élèverait une étoile jusque là jamais vue.

     

    De quelle métaphore, ou de quelle étoile André Malraux voulait faire état dans cet écrit???

    Le lecteur, s’il engage des recherches, aura la surprise d’éprouver de grandes difficultés à retrouver les informations ayant servi à ce présent travail.

     

    De toute évidence bien des personnes supposaient suffisante la clôture du dossier ‘Lazare’ en 1965, et l’effacement de toutes ses traces dès 1977.

     

    C’était sans compter sur les travaux de Daniel Réju et surtout Serge Hutin.

     De plus ce dernier avait des raisons majeures de s’intéresser à cette action.

     C’est par ces deux personnes que nous obtenions les copies des documents qui resteront bizarrement ‘mal aiguillés’ tout au cours de l’instruction fantôme de ce curieux dossier.

     

    D’autre part, il reste des informations, non effacées, sur l’intérêt de Monsieur A. Malraux, en son temps ministre des Affaires culturelles, à propos de Salses.

     

    C’est depuis ce dernier dossier qu’actuellement se prépare un travail qui pourrait prochainement éclairer l’énigme de Rouen sous un jour nouveau, cette fois sans aucun risque d’effacement ou d’égarement.

     

    Nous saurons, alors, les raisons finales du dossier ‘Lazare’ et ses diverses ramifications dans plusieurs domaines de plus en plus d’actualité…


    Enfin, au moment de conclure il reste à donner une dernière information qui peut prendre toute son importance ici. Rouen fut le berceau de Maurice Leblanc (1864-1941) auteur des célèbres romans ‘d’Arsène Lupin’; il engagea une correspondance avec deux personnes de Rivesaltes S. Baso et M. Pounet) et demanda de nombreux détails historiques et archéologiques sur le Roussillon et Salses! M. Leblanc disposait-il d’informations sur le sujet Lazare-Rouen-Roussillon ?

     

    Tout porterait à le croire, de plus il semble que personne ne songea à en effacer les détails ni les correspondances.

     

    Car pour une fois il est possible que… ce ne soit pas une autre histoire mais celle que l’on tente de nous dissimuler depuis de nombreux siècles.


    Mais au fait… que cherchait monsieur André Malraux près d’une

    certaine madame veuve Kikoff, à Rennes-le-Château…

    qui savait une importante partie du secret de Marie Denarnaud contenu, à l’époque de Bérenger Saunière, paraît-il dans une partie du faux-plafond de la chambre de l’abbé ???

    Une histoire de l’Histoire ?

     

    André Douzet
    Le 5 juillet 2007

     

     

    SOURCES

     

    http://www.societe-perillos.com/malraux.html

     

     

    http://www.societe-perillos.com/personnages.html


    2 commentaires
  • GISORS ET L’ENIGME DES TEMPLIERS

     Hommage à Georges Ageon

    En 1962, la publication par Gérard de Sède aux éditions René Julliard du livre « les Templiers sont parmi nous » (réédité chez Plon en 1976 et chez J’ai Lu en 1978) attira l’attention du grand public sur cette petite ville du Vexin à la porte de la Normandie : Gisors. 40 se sont écoulés depuis « les révélations » de Gérars de Sède et Gisors garde tout son mystère…

    La forteresse de Gisors

    gisorsLe château de Gisors est l’une des forteresses les plus connues de l’architecture militaire du XIIe siècle. Déjà avant cette date, Gisors (Gisus-Ritum, qui signifierait homme du gué-sur-l’Epte) était un camp retranché dépendant du château de Neaufles-Saint-Martin dans la vallée de l’Epte (ne pas confondre avec Neauphe-le-Château, près de Thoiry). Gisors est l’ancienne capitale du Vexin normand et sa possession donna lieu à des luttes fréquentes entre les Ducs de Normandie et les Rois de France. Trois traités y furent signés entre la France et l’Angleterre en 1113, 1158 et 1180. Blanche de Castille possédait Gisors au XIIIe siècle, puis Blanche d’Evreux au XIVe et Renée de France, fille de Louis XII, au XVIe siècle. Le Comté de Gisors fut érigé en Duché en 1742.

    gisorsEn 1097, Guillaume-le-Roux (fils de Guillaume le Conquérant) et Robert de Bellème entreprirent la construction du « château fort » de Gisors pour défendre la Porte de la Normandie. La forteresse était déjà importante puisqu’une enceinte fortifiée entourait une « Place » de 3 hectares. Capétiens et Plantagenêts se la disputèrent. Louis VII la posséda en 1144, les Normands la reprirent en 1160. Puis, Philippe Auguste profitant de la captivité de Richard Cœur de Lion s’en empara à nouveau en 1193, puis entrepris de gros travaux dont la Tour dite du Prisonnier de 28 mètres de hauteur, avec 3 étages de salles, et 14 mètres de diamètre, les murs ayant 4 mètres d’épaisseur. Philippe Auguste renforça la « Tour Ferrée » maintenant appelée « Tour du Gouverneur », doubla sa porte et ajouta une tour dite « la Tour Blanche ». L’enceinte générale appelée « chemise » qui entoure le donjon octogonal haut d’une vingtaine de mètres et construit sur une motte artificielle truffée de caves et souterrains. Le donjon – qu’on ne visite plus… – comporte quatre étages que l’on devine par les planchers qui les séparaient et qui ont disparu. La « cheminse » polygonale est renforcée à chaque angle par des contreforts assez plats. Le donjon était relié au dernier étage de la Tour du Prisonnier par des courtines adjacentes.

    chateau-gisors-5A noter, à l’étage supérieur de la Tour du Prisonnier, la « Grande Salle » haute de 11 mètres qui est dotée d’une cheminée monumentale à four et d’un puits.

    L’étage inférieur, haut de 6 mètres et éclairé de 4 meurtrières, servait de prison, d’où le nom de cette tour. Les graffitis qui ornent les murs intérieurs datent du XVIe siècle, donc bien après le passage des prisonniers Templiers au début du XIVe siècle…La salle médiane de mêmes dimensions que la salle inférieur était ornée de trois archères.

    Avant d’être logée dans cette tour ronde, la prison était installée dans la tour rectangulaire, dite du Gouverneur. C’est de là que s’évada en 1375 un prisonnier, Pierre Forget, dont nous aurons à reparler.

     Certains attribuent la construction du principal du château de Gisors aux Templiers.

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    Le rez-de-chaussée et le premier étage du donjon  « octogonal », donc typiquement de construction templière, ont été érigés par Henri 1er, duc de Normandie, les deux autres étages étant l’œuvre de Henri II Plantagenêt qui devint maître des lieux en 1161, après que Louis VII, roi de France, l’ai occupé de 1145 à 1161 sans y faire de travaux. La trace des constructeurs Templiers est attestée sous Louis VII et sous Henri II de 1158 à 1161, mais rien ne prouve qu’ils n’étaient plus présents au moment des grands travaux de Henri II de 1161 à 1184 … bien au contraire, lorsqu’on examine à la fois les travaux faits à cette époque, dans le château et dans l’église Saint Gervais/Saint Protais.

    egilseAjoutons que certains historiens estiment que Philippe le Bel fit enfermer à Gisors en 1314 le Templier Simon de Macy et que le dernier Grand’ Maître de l’Ordre du Temple, Jacques de Molay, y aurait été enfermé également en 1314 avant son transfert à Paris pour son exécution.

    InterrogationOfJacquesDeMolayDe 1375 à 1379, Charles V améliore et entretient le château qui sera repris par les Anglais en 1419 après un siège de trois semaines. Ils resteront à Gisors pendant 30 ans – jusqu’à la prise de possession par Charles VII, qui remettra la forteresse en état. Charles VII construira la Tour du Guet, les Casemates couvertes qui poursuivaient la défense jusqu’à « la Porte des champs » et le rempart de terre.

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    Au XVIIe siècle, Henri IV utilise Gisors comme base militaire au seuil de la Normandie nourricière… Sully déclassera la Forteresse en tant que place forte et celle-ci se délabrera lentement, n’étant plus entretenue. Au XVIIIe siècle, Gisors est donné au petit-fils du Surintendant Fouquet, en échange de Belle-Isle-en-Mer. En 1809, la Ville acquiert ce qui reste de la propriété et aménage des terrasses, jardins et des promenades dans les ruines du château. En 1840, une glacière est établie dans la partie nord de la motte du Donjon. En 1819, la porte du Bourg avait été démolie et son horloge placée sur la Tour Romane de l’Eglise St Gervais/St Protains, tour détruite en 1940 par un bombardement.

     La ville de Gisors a été en partie démolie en 1944 durant les combats de la Libération. La restauration de ce qui pouvait être réparé est pratiquement achevée. Cependant, le Donjon, dont la Tour Saint Thomas s’est fendue en décembre 1966 (au nord-est et au nord-ouest sous l’effet de pluies intenses, et à la suite de fouilles clandestines…) a du être étayé pour éviter l’écroulement Il repose actuellement sur 15 piles de béton d’un mètre dix de diamètre et de 27 mètres de hauteur. Il est sauvé, mais on ne le visite plus… pour d’autres raisons.

     L’énigme de Gisors

     « Partant de l’aventure pittoresque d’un solitaire illuminé, Roger Lhomoy, gardien du château de Gisors, qui prétend que le fabuleux trésor des Templiers dort dans une crypte secrète du château, Gérard de Sède, en écrivant « les Templiers sont parmi nous », débouche, à travers les Templiers eux-mêmes, sur l’histoire de quarante siècles de tradition ésotérique… » C’est ainsi qu’était présentée la réédition de « l’énigme de Gisors » chez Plon en 1976.

    rogerRoger Lhomoy

    Mais reprenons l’histoire ésotérique de la construction du château de Gisors qui, par sa situation, constituait les clefs de la Normandie.

    En 1101, la garde du château de Gisors était confiée à Thibaut de Payen, qui n’était autre que le fils du Comte Hugues de Chaumont et d’Adélaïde Payen, sœur d’Hughes de Payen, Grand Maître du prieuré Notre-Dame de Sion et premier Grand Maître de l’Ordre du Temple et dont une chronique nous rapporte qu’il rendit visite à son neveu, Thibaut de Payen, à Gisors en 1128.

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    En 1096 ou 1097, d’après l’Historia Ecclesiastica d’Ordéric Vital, Guillaume-le-Roux confie à Robert de Bellème, Vicomte d’Exmes, Comte de Ponthieu, l’édification du château de Gisors. Or, ce Robert de Bellème était le fils de Roger Montgomery, Grand Maître de la Corporation des maçons britanniques comme l’attesteront plus tard Anderson et Desaguliers lors de l’organisation de la Maçonnerie spéculative anglaise. Robert de Bellème avait pour nièce Marguerite, fille de l’architecte de Gisors, Charles Leufroy. Elle épousera Jean V Plantard, sucesseur des Comtes de Rhedae dont dépendait Rennes-le-Château et dont le « trésor » est aussi, sinon plus, célèbre que celui de Gisors. Leur fils Jean VI se maria en 1156 à Idoine de Gisors. C’est à ce moment-là que les Templiers régnaient sur le Vexin et se voyaient confier le séquestre de Gisors. A cette même époque, Bertrand de Blanchefort était à la fois Grand Maître de l’Ordre du Temple et Grand Maître du prieuré de Notre-Dame de Sion, détenteur du Secret de Rennes-le-Château. A noter que, depuis 1981, M. Pierre Plantard de Saint-Clair, descendant des Plantard, est Grand Maître du Prieuré de Sion (Note : depuis ce Pierre Plantard de Saint-Clair s’est révélé être un escroc, et « son » Prieuré de Sion n’existait que dans son imagination, tel qu’il le présenta au public par ses écrits).

     En 1177, Henri II d’Angleterre qui avait repris Gisors y rencontra le roi de France, Louis VIII, et son fils, le futur Philippe Auguste. Ce fut la rencontre de l’Ormeteau ferré, du nom d’un très gros orme planté dans un terrain, connu aussi sous le nom du Champ Sacré et situé à l’endroit où se trouve maintenant la gare.

     En 1188 (date gravée sur les armoiries de Gisors), l’archevêque Guillaume de Tyr choisit le Champ de l’Ormeteau pour y prêcher la 3e croisade. Cette cérémonie est perpétuée dans les armes de la ville par la présence d’une croix, et, de là, date aussi l’érection d’une croix pattée toujours présente.

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    C’est dans ce même champ de l’Ormeteau « ferré » (on avait dû cercler le tronc pour le consolider) que se déroula un événement dont les conséquences allaient bouleverser l’histoire de l’Occident : le Prieuré de Notre-Dame de Sion, que l’on appelait aussi « les Frères de l’Ormus », renvoya son Grand Maître, Gérard de Ridefort, qui était aussi Grand Maître de l’Ordre du Temple et qui venait de perdre Jérusalem sous les coups de Saladin.

    L’attitude de Gérard de Ridefort paraissait suspecte et il fut remplacé à la tête du Prieuré par Jean de Gisors. Le Prieuré décide alors de se séparer de l’Ordre du Temple. La rupture fut consommée en août 1188 par la coupe de l’Ormeteau. « La rupture de l’Orme » est attestée dans un manuscrit de l’époque qui relate : « Hors de la ville, il y avait un orme rond, verdoyant et beau, qui donnait en été un ombrage agréable ; les hommes du Roi, par stupidité, le découpèrent pièce à pièce. A la Couronne de France, jamais si grande honte n’était advenue ».

    Cet Orme nous ramène curieusement à Falaise au lieu-dit « l’Ormeau », à Onzain où un Orme Sacré existait à côté de la Fontaine, près du château, et à Paris où l’Orme des Maçons est perpétué place Saint Gervais. Le point commun entre ces quatre lieux : la présence d’une église dédiée aux frères jumeaux Saint Gervais/Saint Protais.

     Comme le fait remarquer Gérard de Sède, l’Eglise de Paris St Gervais/St Protais avait reçu sa charte au XIIe siècle dans le Vexin. Elle était de fait « jumelée » avec celle de Gisors.

    Curieux aussi, l’érection du Comté de Gisors en Duché-pairie en 1748 pour le petit-fils de Nicolas Fouquet, ancien surintendant des Finances de Louis XIV et qui appartenait au Prieuré Notre-Dame de Sion.

    Enfin, il faut souligner que les Allemands s’intéressèrent de très près à Gisors où, dès 1940, ils avaient installé un atelier de réparation automobile et un dépôt d’essence. En creusant une citerne dans la cour du château, les Allemands découvrirent deux étages de souterrains. Au début de 1944, un plan de fouilles commandé depuis Munich fut décidé. Il devait investir le sous-sol du donjon et celui de l’Eglise avec la participation d’un ingénieur nommé Meier. Curieusement, selon un témoignage rapporté dans la « France secrète » par Daniel Réju, des fouilles minutieuses furent entreprises dans la Tour de l’Echiquier au château de Falaise à la même époque par deux autres Allemands, le Général SS Kurt Meyer et le Colonel SS Hubert Meyer. Les trois chercheurs étaient homonymes ! Dont le nom (Meyer) signifie « Métayer », « tenancier de la Terre », en Alsacien et en Allemand, mais aussi « Docteur du Talmud » en Hébreu. Or, dans l’Allemagne d’autrefois, les Juifs n’avaient pas le droit d’être cultivateurs…

    A Falaise comme à Gisors, les fouilles furent interrompues par la Libération et on ne sait pas ce que les descendants des « Chevaliers Teutoniques » y trouvèrent. A Falaise cependant,  on trouva plus tard dans la Tour de l’Echiquier, au moment de sa restauration, des documents se rapportant au Graal ! … A noter qu’à Rennes-le-Château et à Rennes-les-Bains, les Allemands aussi cherchèrent un secret ou un trésor ? Dans le pays cathare également !… Rennes-le-Château et Rennes-les-Bains ne sont pas très loin de Montségur. Les Allemands cherchèrent aussi quelque chose dans la baie du Mont Saint Michel à un lieu-dit « le port de Gisort ».

    L’énigme de Gisors commença dès 1940 ; un autre chercheur clandestin devait l’obscurcir davantage à défaut de vouloir et de pouvoir la percer.

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    Roger Lhomoy, inventeur du trésor ?

    Des écrits anciens attestent la présence sous terre d’une chapelle Sainte Catherine entre le donjon du château et l’Eglise Saint Gervais/Saint Protais. Cette chapelle serait l’œuvre des Templiers. Dans le rapport de l’évasion, le 27 avril 1375, de Pierre Forget (détenu dans la Tour du Gouverneur et non pas dans la Tour du Prisonnier comme indiqué par plusieurs auteurs), il écrit que « Forget rompit une pièce de merrien et fit par force un trou où il passa, puis un autre trou qui entrait dans une chambre près de la chapelle Sainte Catherine en laquelle était l’artillerie du château ».

     Un autre manuscrit écrit par un prêtre mort à Gisors, Alexandre Bourdet, comporterait le dessin d’une crypte désignée comme étant celle de la « Chapelle souterraine Sainte Catherine »…

     De plus, une lettre du chanoine Vaillant, curé –doyen de Gisors atteste en 1938 sa présence… On sait aussi que, dès 1938, le Cardinal Verdier avait fait des recherches sur les documents relatifs à la Chapelle Sainte Catherine et sur les monuments de Gisors.

     Mais reprenons l’ordre des faits établis :
    • Les troupes allemandes découvrent deux étages de souterrains en 1940
    • Le Sénateur-Maire de Versailles, M. Henry Hayes, après avoir lu un manuscrit intitulé « Histoire d’un pays et d’un jardin » décrivant la crypte de la Chapelle Sainte Catherine, entreprend des fouilles en 1942… sans succès.
    • En 1942, selon une habitante de Gisors, Madame Dufour, un bombardement des alliés aurait mis à jour l’entrée de la crypte, près du  portail nord de l’Eglise St Gervais/St Protais. On y aurait découvert, selon cette dame, un portail orné de deux colonnes magnifiquement sculptées. Cette entrée est immédiatement rebouchée sur ordre des Allemands.
    • Toujours en 1942, selon des témoignages dignes de foi – et pour cause – 27 résistants disparaissent. Ils aurait été fusillés par les Allemands dans une salle secrète, sous le donjon du château.
    • En 1944, dès  le départ des Allemands, Roger Lhommoy, gardien du château, entreprend des fouilles clandestines qui déclencheront « l’Enigme de Gisors ».
    Qui est ce Roger Lhomoy ?

    Il est né le 17 avril 1904 à Gisors. Il reçut une éducation religieuse au Petit, puis au Grand Séminaire… qu’il quitta après avoir prononcé ses premiers vœux et reçu les ordres mineurs. Il devient jardinier puis fonde une famille, marié, il aura deux enfants. Ce n’est pas un défroqué ; à aucun moment, il ne s’est attiré les foudres du clergé local. Chrétien, il le restera.

     gisors puitEn 1929, à 25 ans, il est engagé comme jardinier, gardien et guide du château de Gisors qu’il habite, dans une tour restaurée. Durant 15 ans, il en visitera tous les recoins, toutes les entrées, toutes les sorties. Nul mieux que lui en connaît le plan. Il est, bien évidemment, au courant de la légende de la chapelle Sainte Catherine et il a gardé des relations avec les prêtres qui connaissent l’existence de cette chapelle, et tout au moins celle de la crypte. Il est aussi au courant des fouilles entreprises par les Allemands. Aussi, dès le départ de ceux-ci, il se met à creuser à partir d’un endroit précis, sous le donjon. Bien entendu, de ses travaux, il ne parle à personne. C’est la nuit qu’il creuse une galerie verticale de 16 mètres donnant sur une galerie horizontale de 9 mètres et une nouvelle galerie verticale de 4 mètres.  Le tout avec des moyens de fortune. Il s’y cassera même une jambe, remontera, donnera le change, puis, une fois guéri, recommencera à creuser… durant deux ans.

    C’est en mars 1946 qu’il fera mention de sa découverte au Conseil Municipal de Gisors réuni au grand complet. Les faits sont rapportés par Gérard de Sède dans « Les Templiers sont parmi nous » dans les termes suivants :

     « Ce que j’ai vu à ce moment-là, je ne l’oublierai jamais car c’était un spectacle fantastique – raconte Roger Lhomoy. Je suis dans une chapelle romane en pierre de Louveciennes, longue de 30 m, large de 9 m, haute d’environ 4,50 m à la clef de voûte. Tout de suite à ma gauche, près du trou par lequel je suis passé, il y a l’autel, en pierre lui aussi, ainsi que son tabernacle. A ma droite, tout le reste du bâtiment. Sur les murs, à mi-hauteur, soutenues par des corbeaux de pierre, les statues du Christ et des douze apôtres, grandeur nature. Le long des murs, posés sur le sol, des sarcophages de pierre de 2 mètres de long et de 60 centimètres de large : il y en a 19… et, dans la nef, ce qu’éclaire ma lumière est incroyable : 30 coffres en métal précieux, rangés par colonne de 10. Ce sont des espèces d’armoires couchées de 2,50 m de long, 1,90 m de haut, 1,60 m de large… »

    gisors cryptCroquis de la crypte « inventée » par Roger Lhomoy

    Roger Lhomoy n’est pas pris au sérieux. On le croit fou. Emile Beyne, le Commandant de Sapeurs-Pompiers de Gisors, à la demande du maire, accepte cependant de s’introduire dans les galeries creusées par Lhomoy. Il ne parviendra pas à franchir les quatre derniers mètres du second puits… Aucune autre tentative ne sera faite officiellement. Les galeries seront rebouchées par des prisonniers allemands sur ordre de la municipalité qui révoque Lhomoy sans préavis.

     gisors plan  souterrain

    Plan de la chapelle souterraine Sainte Catherine

    Mais celui-ci obtint le 25 juillet 1946 une autorisation de fouilles du ministère compétent. Avec violence, le maire-adjoint de l’époque refuse à Lhomoy ce que le ministère autorise… Lhomoy attend six ans avant d’obtenir une autre autorisation. En compagnie d’un entrepreneur de travaux publics de Versailles et d’un mécène, il va bientôt recommencer ses fouilles, mais la ville de Gisors pose de telles conditions que Lhomoy et ses amis renoncent, du moins officiellement, car Lhomoy fera encore quelques fouilles clandestines.

    En 1959, Lhomoy devenu valet de ferme, fait la connaissance de Gérard de Sède et c’est en 1962 la publication des « Templiers sont parmi nous », livre qui fit grand bruit à l’époque.

    On apprend alors l’existence de souterrains reliant l’Eglise St Gervais/St Protais au château de Gisors, souterrains en partie démasqués lors du bombardement de 1942 et promptement rebouchés…

     On apprend aussi qu’en 1947, peu de temps après la déclaration de Lhomoy à la municipalité de Gisors, une équipe de terrassiers chargée d’élargir la ruelle reliant le portail nord de l’Eglise à la rue de Vienne «  a découvert un carrefour de souterrains voûtés en plein cintre ».

     

    Les bombardements de 1940 et 1942 avaient obturé les galeries.

     

    On y trouva cependant quatre sarcophages dont les mesures correspondaient à celles relevées par Lhomoy dans la chapelle souterraine un an plus tôt.

    Roger Lhomoy et Gérard de Sède vinrent à « Lectures pour tous » raconter leurs trouvailles. Les autorités archéologiques de la région crièrent au scandale, affirmant que tout ceci n’était qu’affabulations ! Le ministre André Malraux s’en mêla, ordonnant des fouilles officielles avec le concours du génie… Elles dureront trois ans mettant un matériel considérable en place… On coulera beaucoup de béton officiellement pour consolider le donjon… On rebouchera aussi les galeries de Lhomoy.

    De chapelle souterraine…, de crypte… aucune trace officielle…

    Lhomoy est un mythomane .........dira-t-on.

    Cependant, quelques années plus tard, le 10 mai 1970, une excavatrice qui creusait une tranchée à Gisors mettra à jour un grand bassin de bronze contenant un trésor :

     

    11 359 pièces de monnaie datant du XIIe siècle et frappées à l’époque où les Templiers étaient les séquestres du château…

    Acheté plusieurs millions par l’Etat, ce « trésor » est l’un des plus importants découverts pour des pièces de ce genre.

     

    Il se trouve actuellement à la bibliothèque nationale après avoir été exposé en 1973 au Cabinet des Médailles.

    Roger Lhomoy est mort en 1976, emportant les autres secrets dont il était dépositaire. Il y a lieu (ce que n’ont pas fait ses chroniqueurs) de rapprocher son nom, Lhomoy, de l’Homme et de l’Orme, encore une coïncidence, dira-t-on.

    Encore en 1976, on découvrit à Gisors une crypte de 6 m sur 5 m et 25 m de souterrains orientés vers le donjon du château…

    Quant à la mystérieuse chapelle Sainte Catherine de Gisors découverte par « l’illuminé », on a appris récemment qu’elle figurait sur une gravure anglaise conservée…

    à Paris,  la Bibliothèque des Arts Décoratifs.

     D’autres voies…, d’autres recherches

    Si le « trésor » des Templiers paraît avoir été trouvé le 10 mai 1970, il semble bien qu’un autre trésor, que d’autres secrets, philosophiques ceux-là, aient existé à Gisors.

    Si les fouilles officielles d’André Malraux, couvertes par le secret militaire, ont abouti officiellement à un échec, elles peuvent très bien avoir occulté d’autres recherches, celles d’archives par exemple, appartenant à la fois à l’Ordre du Temple et au Prieuré de Notre-Dame de Sion toujours actif…

    Mais ceci est une autre histoire, aussi intéressante (sinon plus) que celle du château de Gisors. Nous vous la conterons « entre la poire et le fromage » après avoir visité les souterrains, les tours et les jardins du château, ainsi que l’Eglise-Cathédrale Saint Gervais/Saint Protais à Gisors.

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    Eglise Saint Gervais de Gisors « gisant dela chapelle Saint-Clair ou le Maître Parfait »

    Une énigme de plus sous les yeux des visiteurs…

    copyright photo Holy Land Production

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    Eglise Saint-Gervais de Gisors, le delta de la Sainte Famille (fuite en Egypte)

    Copyright photo Holy Land Production

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    Église Saint-Gervais de Gisors, les deux cerfs…réminiscence de Cernunos ou rebus ésotérique?

    Copyright photo Holy Land Production

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    Sur la piste des chevaliers au blanc manteau…

    Copyright photo Holy Land production


    LE SECRET DE GISORS

     UNE ENIGME RESOLUE (?)

     L’Hypothèse de Gorges Ageon

     Roger Lhomoy, « inventeur » du Trésor de Gisors, après avoir été «remercié » en 1946 par la municipalité de Gisors qui l’employait, fit une tentative en 1947 pour intéresser à son entreprise le secrétaire du Général de Gaulle qui venait de créer le mouvement R.P.F. ; André Astoux raconte cette démarche dans son livre « l’oubli » paru en 1974 chez Lattès. Roger Lhomoy lui raconta ses fouilles et ses trouvailles… et demanda une aide pour poursuivre ses recherches avec l’aide d’un entrepreneur de travaux publics de Versailles. Astoux en parle à André Malraux et tous deux se déplacement à Gisors… croyant à la véracité des propos de Lhomoy. Quelques mois plus tard, Astoux et Malraux ne donneront pas suite, considérant alors que Lhomoy est un détraqué !

    En 1954, M.Hyest, maire d’une localité voisine de Gisors, et qui avait connu Lhomoy pendant la guerre, l’employait alors dans sa ferme. Lhomoy, selon M. Hyest –dont les propos sont rapportés dans un numéro spécial du Charivari, consacré aux trésors des Templiers et parue en Mars 1974 – avait un sixième sens pour trouver des objets perdus et enfouis dans la campagne, qui dans le Vexin, est riche d’objets archéologiques. Les deux hommes discutaient souvent de Gisors… et M. Hyest ne prenait pas Lhomoy pour un fou… bien au contraire.

    Donc, en 1954, M. Hyest et les deux autres archéologues amateurs explorèrent un souterrain partant de la maison de M. Rouët, rue de Vienne à Gisors. Le souterrain se dirigeait vers le château, et venait de l’Eglise St Gervais/St Protais, ayant été bouché à la suite des bombardements de 1940 et de 1944.

    Partie aménagée pour les visiteurs des souterrains du château de Gisors
     
     
    Partie aménagée pour les visiteurs des souterrains du château de Gisors   – Copyright photo Holy Land production

    S’aventurant assez loin, les « chercheurs » tombèrent nez à nez avec d’autres « chercheurs » qui déménageaient tranquillement le contenu des sarcophages… Il s’agissait de joyaux mérovingiens et carolingiens dont certains auraient ensuite été fondus en lingots…

    Hyest avoue ensuite que, à la suite de pressions, lui et ses amis ne remirent plus le nez dans les souterrains !…

    Mais d’où venaient les sarcophanges ? De la chapelle souterraine Sainte Catherine « vue » par Lhomoy ?

    Il m’a aussi été dit que, de 1945 à 1970, nombreux ont été les chercheurs solitaires, autant que clandestins, et que certains ont ramassé de petits magots, pas forcément de l’or ou des trésors, mais des objets ayant une valeur archéologique et historique et qui, ainsi, se sont trouvés dispersés.

     Dans les souterrains du château de Gisors… Copyright photo Holy Land productionDans les souterrains du château de Gisors…
    Copyright photo Holy Land production

    En 1962, après la parution du livre de Gérard de Sède et le passage de Roger Lhomoy à la télévision, l’opinion publique et les radios s’emparèrent de l’affaire de Gisors. André Malraux était alors ministre des Affaires Culturelles, lui qui, en… 1947, était déjà venu à Gisors avec André Astoux à la demande de Lhomoy… André Malraux fait poser les scellés sur le donjon de Gisors en mai 1962 et, dans une déclaration à la presse, le ministre indique : « il s’agit de fouilles de routine qui n’ont aucun rapport avec les polémiques ouvertes à la suite de la publication du livre « Les Templiers sont parmi nous, ou l’énigme de Gisors… ».

    Pourtant, les fouilles principales ont pour but de reprendre les galeries creusées par Roger Lhomoy de 1944 à 1946 et que la municipalité avait fait combler.

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    Eglise Saint-Gervais de Gisors – Des clefs de l’énigme dans la pierre?   –   Copyright photo Holy Land production

    Pendant le même temps, une partie de l’Eglise Saint Gervais/Saint Protais est interdite au public car « des travaux de rénovation, de consolidation et de restauration y sont officiellement entrepris ».

    Si les fouilles officielles au pied du château polarisent l’attention des curieux, d’autres fouilles menées par le curé Adeline et un certain Pierre Plantard de Saint-Clair, ami du maire de Gisors, M. Pélisson, et intime d’André Malraux, peuvent se dérouler en toute quiétude avec le bienveillant soutien de quelques habitants de Gisors dont les caves débouchent dans les fameux souterrains.


     

    Mais qui est ce Pierre Plantard de Saint-Clair dont le nom rappelle quelque chose ? C’est un descendant authentique des rois mérovingiens (Note : il fut démontré par la suite que ce monsieur était un usurpateur, il n’était pas descendant des rois mérovingiens ! Mais nous avons laissé ici tel quel l’article, par respect pour l’auteur. A l’époque Pierre Plantard avait réussi à faire croire cela à de nombreuses personnes, dont des gens influents) par Dagobert II. Il est aussi Comte de Rhedae (voir l’énigme de Rennes-le-Château). Il est aussi l’un des dignitaires de l’Ordre du Prieuré de Notre-Dame de Sion, celui-là même qui se sépara de l’Ordre du Temple en 1188 à Gisors précidément (Rupture de l’Orme). N’oublions pas que pendant plusieurs siècles la Maison Plantard fut liée par mariages successifs au Comté, puis au Duché de Gisors, le dernier en date étant celui de Jean XIV Plantard, qui épousa Marie, Comtesse de Saint-Clair, descendante de Rollon, premier Duc de Normandie.

    Mais revenons aux fouilles de Malraux en septembre 1962 qui s’achevèrent le 12 octobre 1962. Ce jour-là, la presse est convoquée et plusieurs personnalités sont présentes, dont Pierre Plantard de Saint-Clair qui agit en tant que conseiller de Roger Lhomoy ! Celui-ci est aussi présent. Lhomoy descend dans ses galleries réouvertes. Le puits s’achève en cul-de-sac. On n’a rien trouvé ; c’est l’échec et la confusion de Lhomoy qui dira plus tard :  « il restait 1,50 mètre à creuser pour touver la Chapelle Sainte Catherine et ses trésors ». Pour tous… ou presque, Roger Lhomoy est fou.

    Mais alors, se demandent certains journalistes, pourquoi Malraux, qui savait Lhomoy fou depuis 1947, a-t-il fait creuser 15 ans plus tard à un endroit où l’on savait qu’il n’y avait rien à trouver ?

    Philippe Blanc, directeur adjoint du Cabinet du ministre, écrira en réponse le communiqué suivant, publié dans l’Aurore notamment, le 13 octobre, lendemain de la confusion de Lhomoy : « C’est la direction de l’architecture qui a soumis au ministre un projet de fouilles dans le but de faire réapparaître des vestiges de la civilisation. On ne cherchait pas seulement un trésor, mais des fresques ou des fragments d’architecture. M. Malraux a simplement accepté. »

    Admirons la teneur de ce communiqué et son écran de fumée… Nous en reparlerons.

    Quelques mois plus tard, on peut lire dans le Nouveau Candide daté  du 24 janvier 1963, la question d’un journaliste qui voit une dissimulation dans l’arrête brutal de la campagne de fouilles.

    « … Pourquoi a—on refusé à la télévision belge de suivre les fouilles ?… Pourquoi une sérieuse société de production de films qui a déposé au Centre National du Cinéma Français (justement dirigé par André Astoux) une demande officielle d’autorisation de tournage à Gisors ne peut-elle depuis plusieurs mois obtenir du ministère une autorisation ferme ou un refus motivé ?…

    Pourquoi la Franc-Maçonnerie semble-t-elle s’intéresser de si près à l’affaire ? Cette Société ne s’alarme pas en général pour de vagues et discutables histoires de sorcellerie ou de trésor. Or, un des plus grands chefs de la Franc-Maçonnerie française a demandé à rencontrer une personne qui s’intéressait de près à l’énigme de Gisors et a tenté de la dissuader de s’intéresser à cette affaire qui «  ne regarde pas la grand public… »

    Un sénateur socialiste de l’Allier, M. Georges Boucheron, ainsi qu’en témoigne le Journal Officiel de la République française du 25 janvier 1963, demanda le 13 décembre 1962, à M. le Ministre d’Etat, chargé des Affaires culturelles : « s’il est exact qu’aient été interrompues à 1,50 mètre de l’objectif, les fouilles entreprises au château de Gisors en vue d’identifier l’existence d’une salle souterraine présumée enfermer des biens ayant appartenu aux Templiers. Si, dans le cas où cette information serait exacte, il n’estimerait pas souhaitable de pousser, dans l’intérêt de la recherche historique, les travaux jusqu’à leur terme ».

    Andre-Malraux

     

    La réponse d’André Malraux est ainsi formulée :

     

    « Les travaux auxquels se réfère l’honorable parlementaire ne constituent nullement une fouille au sens strict du terme. Il s’est agi essentiellement de vérifier les affirmations d’un ancien gardien du château qui s’est livré, pendant l’occupation, à des explorations clandestines. Les recherches entreprises ont consisté à retrouver les lieux dans l’état même où il les avait laissés, ce qui a été fait sans qu’apparaisse pour autant la moindre trace de salle souterraine. Revenant alors sur de précédentes déclarations, l’auteur des premières fouilles assure avoir rebouché l’orifice d’accès sur une profondeur de 1,50 mètre. Bien que les arguments d’ordre historique laissent très peu de place à la confirmation des hypothèses émises, j’envisage de faire effectuer, avant qu’on ne comble le trou, le déblaiement des dernières couches de terre, afin de lever toute incertitude au sujet de cette affaire. »

    Gérard de Sède dans la dernière réédition de son livre chez Jean de Bonnot (1980) fait remarquer, page 348, la contradiction entre la version de Philippe Blanc et celle d’André Malraux. Selon le premier, on a fait des fouilles…, selon le second, il ne s’agissait pas de fouilles… Selon le premier, on cherchait des fresques, selon le second, on cherchait à vérifier les dires de Lhomoy !….

    Ce travail final promis par Malraux ne sera entrepris qu’un an plus tard et pour enlever ce mètre cinquante de terre restant, soit au plus quelques mètres cubes, M. Pierre Messmer, alors ministre des Armées, classera le donjon et ses alentours « terrain militaire » et y enverra des éléments importants et les moyens mécanisés du 12e régiment du Génie basé à Rouen.

    Les travaux de fouilles commencèrent  le 10 février 1964, furent officiellement terminés le 12 mars 1964. Pourquoi, après les Allemands en 1940, les SS en 1944, l’armée française se déplaçait-elle à Gisors ? Est-ce parce que Templiers et Chevaliers Teutoniques étaient des ordres militaires dont les secrets intéressaient encore la Défense Nationale de deux pays d’Europe ?

    Le 12 mars 1962, un communiqué de l’Agence France-Presse annonçait que les fouilles étaient achevées à Gisors et qu’elles avaient donné un résultat négatif.

    Quelques mois plus tard, miné par ces fouilles successives et les trous mal rebouchés, le donjon s’affaissait d’un mètre. Il fallut plusieurs années pour le consolider. Bien entendu, si chapelle Sainte Catherine il y a eu, elle est enfouie sous les tonnes de béton qui ont été coulées pour restaurer la motte et le donjon.

    Comme expliqué auparavant, on trouvera un trésor de pièces d’argent en 1970, mais dans un autre lieu et, en 1976, on découvrira une petite crypte en aménageant un carrefour routier entre l’Eglise et le château.

    Comme l’écrit Gérard de Sède en 1976 :

    « – des dépôts précieux se trouvent à Gisors,

    un réseau de constructions souterraines existe sous le château. »

    « Ceci dit , ceux qui cherchaient n’ont pas trouvé et ceux qui ont trouvé ne cherchaient pas. Quel jeu étrange, en vérité, que le jeu des souterrains. »

    Lhomoy est mort et le temps a commencé à effacer les traces laissées par l’affaire de Gisors qui est maintenant classée.  Mais…

    … au début de 1981, un article paru dans un journal local annonçait que, le 17 janvier 1981, se réunissait à Blois une société secrète, le prieuré de Sion, pour y élire son Grand-Maître. Le journal expliquait que celui-ci serait élu au sein des 121 grands Dignitaires.

    Faut-il rappeler qu’Onzain (et son église St Gervais/St Protais) est situé à 16 km de Blois dont le château recèle bien des mystères aussi… ?

    Lors de cette assemblée de Blois, c’est M. Pierre Plantard de Saint Clair, comte de Rhedae qui fut élu Grand-Maître du Prieuré de Sion, et vingt-septième Nautonier de l’Arche Royale par 83 voix sur 92 votants au 3e tour de scrutin.

    La presse locale ajoutait :

    « le choix de ce Grand-Maître marque une étape décisive de l’évolution des conceptions et des esprits dans le monde, car les cent vingt et un dignitaires du prieuré de Sion sont tous des éminences grises de la haute finance et des sociétés internationales politiques ou philosophiques. »

    Godefroy de BouillonGodefroy de Bouillon

    Bien évidemment, le nom de Pierre Plantard de Saint-Clair nous ramène à Gisors, dont Jean de Gisors fut 14e Grand-Maître du prieuré de Sion fondé par Godefroy de Bouillon. Jean de Gisors succédait à Gérard de Ridefort destitué en 1188 lors de la séparation avec l’Ordre des Templiers.

    Guillaume de Gisors, Marie et Jean de Saint-Clair furent aussi Grands-Maîtres du Prieuré de Sion qui avait encore, au XVe siècle, une commanderie à Gisors.

    Aujourd’hui, le Prieuré de Sion dont les cent vingt et un dignitaires sont répartis en cinq grades et neuf commanderies reste une société initiatique qui laisse à ses membres (il y en aurait en tout et pour tout 243), qu’on appelle des frères libres, dits « preux », toute liberté de pensée.  Selon la revue « inexpliquée », on ignore tout d’eux sauf qu’ils sont des membres très actifs de partis politiques, d’ordres religieux ou maçonniques. Le Prieuré de Sion perpétue la légitimité et le rayonnement mérovingiens. Il n’y a pas si longtemps on pouvait lire dans un bulletin catholique romain au sujet des membres de l’Ordre du Prieuré de Sion : « … les descendants mérovingiens furent toujours à la base des hérésies, depuis l’arianisme, en passant par les Cathares et les Templiers jusqu’à la Franc-Maçonnerie. A l’origine du protestantisme, Mazarin, en juillet 1659, fit détruire leur château de Barbarie datant du XIIe siècle. Cette maison ne donne à travers les siècles que des agitateurs secrets contre l’Eglise… »

    Sion« Inexpliqué » nous apprend aussi que la manifestation publique du Prieuré de Sion, entamée ces dernières années, correspond à l’entrée de l’Univers terrestre dans l’ère du Verseau et que son action ira en grandissant, sa première manifestation étant celle de sortir du secret en annonçant publiquement, et pour la première fois, l’élection de son nouveau Grand-Maître, Pierre Plantard de Saint-Clair.

    Charles Nodier, Victor Hugo, Jean Cocteau, auraient été des Grands Maîtres cachés de l’Ordre. Gérard de Nerval, Théophile Gautier, Honoré de Balzac, Claude Debussy, compteraient parmi les Preux…

    Nul doute qu’André Malraux n’avait rien à refuser à son ami Pierre Plantard de Saint-Clair et que toutes les fouilles centrées autour de la vraie découverte de Roger Lhomoy n’avaient qu’un but : occulter le trésor philosophique de Gisors représenté par les archives datant de la fondation du Prieuré de Sion, par d’autres objets, d’autres trouvailles, d’autres « trésors ». Ces archives auraient aussi contenu des documents qui révéleraient le vrai rôle de Philippe-le-Bel et de Clément V dans la liquidation des Templiers et de leurs biens.

    C’est l’intervention militaire qui aurait permis entre le 24 et le 26 février 1964 à Pierre Plantard de Saint-Clair de déménager, avec l’assentiment du Maire de Gisors et celui de Malraux, ces fameuses archives trouvées dans la Chapelle souterraine de Lhomoy. Elles furent transitées par le souterrain qui reliait le château à l’église, via cette chapelle et qui fut définitivement bétonnée. Juste récompense, M. Pierre Plantard de Saint-Clair devint Grand Maître de l’Ordre dont il avait sauvé et récupéré les précieuses archives. Roger Lhomoy fut dédommagé.

    Mais cette énigme résolue de Gisors amène à une autre histoire, passionnante, celle de Rennes-le-Château. Si vous le voulez, je vous la conterai une prochaine fois.

    Georges Ageon – (environ 1970)


     
     
     
     
     
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    LE TRESOR DES TEMPLIERS.

     

    Il aura fallu un fait divers insolite pour que, six siècles et demi après la brutale disparition de leur Ordre, les Templiers ressurgissent soudain, pour un temps, au premier plan de l’actualité.

     

    Lorsque Gérard de Sède, journaliste et écrivain, décide d’acquérir une résidence secondaire à Gisors, dans l'Eure, à soixante-quinze kilomètres de Paris, personne ne peut s’imaginer que cette circonstance va être à l’origine d’un mystère dont on n’a pas fini de parler !

     

     

    Gérard de Sède engage comme homme à tout faire Roger Lhomoy, qui a été longtemps gardien du château.

     

    A la fin de la Seconde Guerre mondiale, ce dernier a effectué des fouilles dans les soubassements du château.

     

     

    Dans une crypte, il finit par découvrir dix-neuf sarcophages et trente coffres très volumineux.

     

    Le lendemain, chose très bizarre, la crypte est immédiatement comblée par une équipe de prisonniers allemands …

     

     

    Même si les habitants répugnent à parler de cette histoire, Gérard de Sède est vite mis au courant de la nouvelle et la curiosité professionnelle s’accroît encore, au moment où il pose la question à Lhomoy. L’homme devient pensif. C’est la première fois qu’il reparle de cela à quelqu’un depuis des années …

     


    – On a toujours dit dans la région qu’il y avait un trésor au château.

     

    On disait aussi que c’était le fameux trésor des Templiers.

     

    J’entendais cela quand j’étais gosse.
    – Et alors ? Vous l’avez trouvé ?
    – Oui.

     

     


    A ce point du récit, il faut rappeler en quelques mots qui étaient les Templiers, dont le nom aujourd’hui est universellement connu. Après la prise de Jérusalem par les croisés, en 1099, la ville sainte devient la principale destination de pèlerinage.

     

     

    Mais les routes qui y mènent sont loin d’être sûres. Les musulmans, qui n’acceptent pas la présence des chrétiens, leur tendent des embuscades, sans parler des brigands qui en veulent simplement à leur argent.

     

     

    En 1119, Hugues de Payns, chevalier de la noblesse champenoise décide alors de créer un nouvel ordre de chevaliers, afin de protéger les lieux saints et les chrétiens désireux de se rendre en Terre Sainte.

     

     

     

    Cet ordre religieux est différent de tous les précédents, car il est composé de moines soldats qui porteront les armes et protègeront les fidèles se rendant sur le tombeau du Christ.

     

     

    Le roi de Jérusalem, Baudoin II, leur accorde le droit de s’installer dans la ville sainte, à l’intérieur d’un bâtiment proche des ruines du Temple de Salomon.

     

     

    C’est là que vient le surnom qui leur est resté, les Templiers …

     

     

     

    Hugues de Payns et ses compagnons entreprennent une quête gigantesque. Les dons affluent des nobles pèlerins et des souverains eux-mêmes, de l’Ecosse, de Flandres ou encore du Portugal.

     

    Les chevaliers comme tous les moines des autres confréries font voeux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance.

     

    En revanche, l’Ordre s’enrichit du fait des dons, de l’exemption fiscale dont il bénéficie et aussi grâce aux prises de guerre.

     

     

    Riches d’un patrimoine immobilier considérable, les Templiers, par leur autorité morale, militaire et financière, sont partenaires dans toutes les négociations importantes du Royaume de France …

     

     


    La perte de la Palestine, reconquise par Saladin, va tout changer. A partir de 1201, les Templiers sont obligés de se replier dans les nombreux châteaux qu’ils ont achetés partout en Europe.

     

    Ayant perdu leur raison d’être originelle, ils se reconvertissent dans une autre activité :

    la banque.

     

    Ils inventent la pratique des chèques :

     

    une personne voulant envoyer une somme d’argent dans un pays lointain la dépose dans une commanderie proche et les Templiers, grâce à une simple lettre, font payer la somme par une commanderie du pays concerné.

     

    Ainsi sont évités les dangereux transports de fonds.

     

     

    Bien entendu, toutes ces opérations appellent un prélèvement d’un certain pourcentage.

     

    Les Templiers finissent par devenir une énorme puissance financière, ne dépendant de personne, ni même du Pape et encore moins du roi de France.

     

    C’est plus que n’en peut supporter ce dernier, qui décide leur élimination. Le vendredi 13 octobre 1307, tous les Templiers du royaume sont arrêtés le même jour.

     

    Le bilan s’élève à cent trente-huit chevaliers rien qu’à Paris.

     

    Une rafle préparée des mois à l’avance dans le plus grand secret.

     

    A ce sujet précisons que le « Da Vinci Code » de Dan Brown contient une contrevérité flagrante. Il y est dit que ce n’est pas Philippe IV le Bel qui aurait ordonné l’arrestation des Templiers, mais le Pape Clément V …

     

    L’ Ordre du Temple est dissous et ses membres traduits devant les tribunaux de l’Inquisition. Interrogés sans relâche, torturés, ils avouent les fautes les plus invraisemblables, comme la pratique de la sodomie, l’adoration d’une idole satanique nommée Baphomet etc …


    Le Pape Clément V.


    Le procès des Templiers se prépare. En attendant, le roi de France fait saisir tous leurs bien: pas moins de vingt mille commanderies, domaines et exploitations agricoles. Mais Philippe IV le Bel ne s’en tient pas là.

     

    Ses besoins financiers sont considérables, il veut toujours plus d’argent. Accélérer le procès des Templiers est pour lui une priorité absolue.

     

    Le Pape Clément V farouchement opposé à ce procès, (l’Ordre des Templiers dépendait entièrement de la Papauté), tente désespérément de récupérer les chevaliers pour qu’ils soient jugés devant un tribunal relevant de sa juridiction.

     

     

    Le débat pour savoir qui va les juger dure sept ans !

     

    Philippe IV le Bel profite de la situation, pour régler ses comptes avec la Papauté.

     

    Quelques années auparavant, le roi de France avait eu un grave contentieux avec le précédent Pape, Boniface VIII, qui l’avait déclaré hérétique pour avoir spolié les juifs du royaume.

     

    La stratégie de Philippe IV le Bel pour se venger de l’affront de Boniface VIII est simple.

     

    Lui qui avait été accusé d’hérétique, accuse à son tour, les Templiers d’être hérétiques, et cherche à obtenir leurs aveux.

     

    Ainsi le Pape ne pourra plus sauver les Templiers ! C’est en France que l’affaire des Templiers a pris naissance et qu’elle s’est développée, c’est donc en France que le procès aura lieu …

     

     

    Jacques de Molay, dernier grand maître de l’Ordre, reconnaît les pratiques dont on l’accuse.

     

    Sans doute s’est-il dit qu’en avouant, il contenterait le roi et serait condamné à une simple peine de prison. Un très mauvais calcul !

     

    Ses aveux obtenus sous la torture sont utilisés par le roi pour faire décapiter totalement l’Ordre.

     

    Le 18 mars 1314, Jacques de Molay est brûlé vif, avec trois autres templiers, sur l’île aux juifs, un petit ilot aujourd’hui réuni à l’île de la cité.

     

     

     


     
    Le 20 avril, trente-trois jours après le supplice des Templiers, le Pape Clément V meurt dans d’atroces souffrances, « à la suite de vomissements » à Roquemaure.

     

    Toute sa vie, ce pontife a souffert d’une maladie de l’estomac et des intestins, que les médecins modernes croient avoir été un cancer …

     


    Si comme le veut la légende, ce trésor existe, se trouve-t-il encore en France ?

     

    Dans les archives secrètes du Vatican figure le témoignage d’un templier, Jean de Chalon, auditionné par le Pape Clément V.

     

    Ce témoin atteste la fuite de chevaliers qui auraient quitté Paris la veille des arrestations en direction de l’Ouest avec trois chariots de paille dissimulant un trésor. Gisors se trouvant sur la route à l’ouest de Paris,

     

    on a imaginé que les fuyards auraient pu s’y arrêter pour y cacher le trésor des Templiers …


    Philippe IV le Bel.


    Philippe IV le Bel, lui, meurt le 29 novembre 1314, à Fontainebleau.

     

    Il a quarante-six ans.

     

    Un siècle et demi plus tard, les disciples de Calvin feront brûler les restes de Clément V. Et quatre cent quatre-vingt ans après sa mort, le corps de Philippe le Bel, exhumé de sa sépulture de Saint-Denis, sera jeté dans la chaux vive par les hommes de la Révolution …

     

    Six siècles et demi après le procès des chevaliers du Temple, la question reste posée :

     

    sont-ils coupables ?

     

    Sont-ils innocents, ces hommes que le peuple, après leur mort, a considérés comme des saints ?

     

    Les témoins du supplice de Molay ne se sont-ils pas jetés dans les cendres pour en tirer des reliques ?

     

    Mais qui peut dire aujourd’hui, qui étaient réellement ces Templiers ?

     

    La légende n’est pas oubliée, qui veut que, chaque année,

     

    à la date anniversaire du 13 octobre 1307, un fantôme apparaisse dans les ruines des anciens châteaux du Temple.

     

    Armé de pied en cap, portant le manteau blanc orné de la croix, ce fantôme demande :

     

    « Qui veut délivrer le Saint Sépulcre ? ».

     

    Et l’écho de la voûte répond :

     

    « Personne … Le Temple est détruit … ».

     


    Tout cela, pourtant, soyons-en sûrs, n’empêchera pas les partisans du trésor de continuer à chercher à Gisors ou ailleurs…

     

     

    En résumé :

     

    un fabuleux trésor qui disparaît; un ordre religieux que l’on accuse de tous les maux et notamment de déviationnisme impie et de spéculation financière.

     

     

    Le 13 octobre 1307, une opération policière sans précédent dans l’histoire est lancée par le roi Philippe IV le Bel contre l’Ordre des Templiers.

     

    Comment expliquer cette brutale décision d’anéantir les anciens et valeureux héros des croisades ?

     

    Que leur reproche exactement le roi et ses habiles conseillers ?

     

    D’être devenus un Etat dans l’Etat ?

     

    D’être plus riches que le roi lui-même ?

     

    De pouvoir, grâce à des trésors inlassablement amasser,

    prêter de l’argent à la couronne ?,

     

    il est vrai que l’influence financière des Templiers est indéniable.

     

    D’être des hérétiques que l’on doit brûler ?

     

    Les accusations de dépravation et de sacrilège soutenues contre les membres de l’Ordre et les aveux de certains de ceux-ci iront dans ce sens.

     

    Toutefois, ces aveux auront une valeur bien discutable puisqu’ils seront obtenus sous la torture.

     

    Qui étaient réellement les « pauvres chevaliers du Christ » qui, après des débuts humbles en Terre Sainte au moment de la première croisade, connaîtront la fortune et la gloire avant de périr sur le bûcher ?

     

    L’histoire de l’Ordre des Templiers durera deux siècles pendant lesquels les combats succèderont aux combats.

     

    Cet Ordre a-t-il eu une survie clandestine, après l’exécution de son dernier grand maître Jacques de Molay ?

     

    Qu’est devenu le trésor des Templier ?

     

    Mais en fait, ce trésor a-t-il vraiment existé ?…

     

     


    Roger Lhomoy.

     


    … Et parmi eux, un certain Roger Lhomoy.

     

     

     

    Vous vous souvenez, le gardien embauché par le nouveau propriétaire du château de Gisors.

     

    L’affaire débute réellement au début de l’année 1941, lorsque le château est entièrement clos et occupé par l’armée allemande, qui a fait de la forteresse un atelier de réparation de chars d’assaut ainsi qu’un lieu de stockage d’essence.

     

    Un seul occupant français réside à l’intérieur :

     

    Lhomoy bien sûr, qui à l’époque est le gardien du château, présent depuis 1928. Cet homme, au départ destiné à une carrière religieuse, va (on ne sait trop pour quelle raison) entreprendre des fouilles à partir de la galerie du puits, qui se trouvait au pied du donjon.

     

    Descendant dans la galerie verticale, il se met à percer un petit tunnel, qui aussitôt menace de s’écrouler.

     

    C’est à un travail épuisant que se livre le gardien du château.

     

    Il lui faut retirer les pierres, les dégager en empruntant l’échelle de corde, puis les dissimuler plus loin,

     

    il s’éclaire comme il peut, à l’aide de bougies ou de torches qu’il confectionne lui-même.

     

    Lhomoy connaît alors un moment de profond abattement.

     

    Continuer devient trop dangereux.

     

    Mieux vaux être raisonnable et oublier le trésor.

     

    Mais quelques mois plus tard, il reprend les travaux avec plus d’acharnement que jamais.

     

    Roger Lhomoy décide alors de fouiller à quelques mètres de là.

     

    Il creuse une petite cavité qu’il va poursuivre durant deux ans.

     

    En mars 1946, comble de stupeur …

     

    Après des fouilles acharnées, Lhomoy découvre une chapelle qu’il décrira fort bien :

     

    « Ce que j’ai vu à ce moment-là, je ne l’oublierais jamais car c’était un spectacle fantastique.

    Je suis dans une chapelle romane longue de 30 mètres, large de 9 mètres, haute d’environ 4,50 mètres à la clef de voûte.

     

    Sur les murs à mi-hauteur, soutenus par des corbeaux de pierre, les statues du Christ et de ses douze apôtres, grandeur nature.

     

    Le long des murs, posés sur le sol, des sarcophages de pierre de 2 mètres de long et de 60 cm de large; il y en a 19.

     

    Et dans la nef, ce qu’éclaire ma curiosité est incroyable :

     

    30 coffres en métal précieux, rangés par colonne de dix.

     

    Et, le mot est insuffisant :

     

    c’est plutôt d’armoires couchées dont il faudrait parler, d’armoires dont chacune mesure 2,50m de longueur, 1,80m de hauteur et 1,60m de largeur ».

     


    Gérard de Sède.


    Il se rend immédiatement à la mairie de Gisors.

     

    Il se doute bien qu’on ne le croira pas et craint de perdre sa place pour avoir entrepris ces fouilles illégales, mais il prend le risque …

     

    Effectivement, à la mairie de Gisors, il ne rencontre que scepticisme et hostilité.

     

    Une réunion est en train de se tenir avec un représentant de la préfecture.

     

     

     

     

    Ce dernier déclare en l’entendant :
    – Messieurs, nous avons à faire à un fou !


    Roger Lhomoy insiste, et comme la mairie, en tant que propriétaire du château, toucherait l’autre moitié du trésor, cela vaut la peine de se déplacer …

     

    Une fois arrivé devant le puits, tout le monde recule, effrayé. Il n’y a qu’un volontaire, Emile Beyne, un ancien officier du génie, pour s’introduire dans l’orifice.

     

    Il s’enfonce dans la galerie, mais devant le risque et le manque d’air, il rebrousse chemin.

     

    Avant de partir, il lance une pierre dans l’ouverture, qui est supposée être celle de la chapelle, et constate :

     


    – cela résonne !

     

    Mais cette déclaration ne suffit pas à convaincre le maire de Gisors, qui affirme, sans effectuer la moindre fouille complémentaire, que tout n’est qu’invention.

     

    Les excavations seront rebouchées, pour empêcher des curieux de mettre leur vie en danger en s’y aventurant.

     

    Quant au gardien du château, il est immédiatement révoqué de la demeure.

     

    Tel est le récit que fait Roger Lhomoy à Gérard de Sède.

     

    Le journaliste n’en reste pas là.

     

    Il en tire un article sensationnel qui paraît dans « Paris-Match » et

    publie, peu après,

     

    « Les Templiers sont parmi nous »,
    qui raconte l’histoire dans tous les détails …

     

     

    L’article et le livre ont un retentissement considérable dans le monde entier.

     

    En haut lieu, on se sent obligé de réagir.

     

    C’est ainsi qu’en 1962, André Malraux, alors ministre de la culture décide de faire des fouilles sur le site de Gisors.

     

    Une véritable équipe de spécialistes, munis de l’appareillage le plus moderne, se met à l’ouvrage.

     

    Mais rien n’aboutit, pire il s’avère que la poursuite des fouilles risque de faire écrouler les six mille tonnes du donjon de Gisors, érigé sur une motte artificielle de terre rapportée, et depuis, en cours de consolidation au moyen d’une ceinture de béton armé.

     

    Non seulement le trésor des Templiers n’a pas été découvert, mais l’aventure a failli détruire un des plus remarquables vestiges du Moyen Age.

     

    Depuis les fouilles sont rigoureusement interdites et le site surveillé pour éviter toute initiative susceptible de causer un accident …

     

    La piste de Gisors est donc abandonnée mais, en 1998, le mythe du trésor des Templiers resurgit à Payns, en Champagne.

     

    Sur le site d’une des premières commanderies de l’Ordre du Temple, l’archéologue Bernard Delacourt fait une découverte extraordinaire :

     

    sept cent huit deniers en argent datant de la fin du XIème siècle.

     

    Peut-être s’agit-il d’une partie du trésor de la commanderie de Payns, mais pas forcément du grand trésor des Templiers transporté par les trois chariots évoqués plus haut …

     

    Mais si ce trésor existe vraiment, il est à souhaiter qu’il ne soit jamais découvert …

     

    Pour que perdure sa légende et son mystère.

     

     

     

     

    https://noirsuspense.wordpress.com/2013/07/13/un-trait-dhistoire-11/

     

     

     


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